Confronté, comme la plupart des sportifs amateurs, à l’arrêt des entraînements comme de la compétition, Renaud Crignier aborde cela avec philosophie et reste déterminé sur les objectifs de montée des Écureuils d’Amiens.
Comment avez-vous pris ce nouvel arrêt des compétitions ?
Pour le moment, mieux qu’en mars puisqu’on s’y attendait un petit peu. On s’y était préparé. Et puis, cela arrive plus tôt dans la saison. Pour le moment, la saison n’est pas morte, on espère toujours pouvoir rejouer en janvier ou en février.
Nous étions dans une période où de nombreux matchs étaient prévus, cela va impliquer un décalage important, cela vous paraît tout de même jouable ?
Oui, bien sûr. J’ai regardé le calendrier il n’y a pas longtemps. En février, mars et avril, on joue maximum 2 matchs par mois, donc c’est largement rattrapable. En plus, la Coupe de France a été supprimée, exprès pour cela, pour garder des week-ends. Cela nous fait un week-end de plus par mois avec un week-end où il devait y avoir de la Coupe de France qui est libre. On peut enchaîner, il n’y a pas de soucis, pour terminer le championnat si l’on reprend en janvier. Après, cela dépendra d’une troisième vague. On ne va avoir que 4 matchs en retard si on ne reprend pas en décembre. Quatre matchs à rattraper, ça me semble jouable de les replacer.
Le fait que le Covid soit présent dès le début de saison, cela peut aussi permettre d’anticiper des solutions pour que le championnat aille au bout ?
C’est ça. En ce moment, la Fédération contacte les clubs par visio pour avoir leur ressenti pour trouver des solutions et voir s’il faudrait changer la formule du championnat pour terminer tout cela si jamais on a une 3ème vague. Pour peut-être jouer moins de matchs et moins longtemps sur la saison.
La Fédération contacte les clubs par visio pour avoir leur ressenti pour trouver des solutions
Vous nous aviez dit que la formule prévue pour les play-offs vous plaisait, il y en aurait d’autres qui vous iraient ?
Euh, non. Clairement, pour nous, c’était la meilleure formule pour nous puisque c’était en 2 matchs gagnants. Si on se retrouve à faire des plateaux où l’on ne rencontre qu’une fois les autres équipes ou des matchs en aller-retour, cela laisse la place aux exploits, aux matchs un peu fous ou au fait de passer à côté d’un match. Donc c’est clair que ce n’est pas à notre avantage. Mais, bon, on s’adaptera, et j’espère qu’on aura retenu la leçon d’il y a deux ans où l’on a perdu en demi-finale.
Vous évoquez une reprise en janvier, entre la fin du confinement et la reprise de la compétition il va falloir une nouvelle période de préparation ?
C’est clair, il faudra retrouver le chemin du terrain, se retrouver, se repréparer. Mais bon, c’est pareil pour tout le monde. Ce n’est pas comme s’il n’y avait que nous. Comme je le dis depuis le début de l’année, c’est la saison de l’adaptation. Donc même si on reprend par un match le 10 janvier directement, si on a 3 semaines pour se préparer, il faudra s’adapter. On fera face à la situation qui nous sera proposée.
En attendant, vous avez mis quelque chose en place pour garder votre équipe concernée ?
J’envoie un entraînement de terrain par semaine aux joueurs. A eux de le faire, s’ils ont le temps, parce que je sais que certains d’entre eux travaillent. Ce n’est pas comme le premier confinement, il y en a qui gardent une activité pleine, plus les enfants, etc. Ils ont cela à portée de main pour continuer à se préparer.
Vous aviez évoqué cet été des joueurs hésitants pour repartir pour cette saison, vous n’avez pas peur que ces arrêts successifs finissent par décourager certains de vos joueurs ?
Pour le moment, je n’ai pas cette impression-là. Je sens que l’équipe attend de pouvoir reprendre et je suis sûr qu’il y aura encore la même motivation que lors des 4 premiers matchs qui ont été bons.
Titi Buengo, coach de l’US Camon, estimait que cette période pouvait permettre aux joueurs de se ressourcer mentalement, vous partagez ce point de vue ?
Oui, c’est clair que ça peut faire du bien. Pour certains, cela fait des années que l’on joue des saisons complètes. Avant, on reprenait même plus tôt l’été, on avait un mois, un mois et demi de coupure et on enchaînait en se préparant physiquement. Là, c’est vrai que ça peut faire du bien à certains de couper complètement avec le hockey, de se ressourcer auprès de leur famille, leurs enfants. Je pense que les joueurs vont revenir frais mentalement et prêts pour ré-attaquer une sorte de deuxième début de saison.
Puisque cette situation était plus attendue, on peut imaginer que cela ne change rien à votre façon d’aborder la suite de la saison ?
Non, rien ne change. On a vu, même avec le confinement et 6 mois d’arrêt, que notre façon de jouer marche toujours. Il y a l’adhésion de tous les joueurs sur notre plan de jeu. Ce n’est pas un arrêt de deux mois qui va changer notre manière de jouer, de travailler, de vivre ensemble.
Morgan Chaumier
Crédit photos : Reynald Valleron – Gazettesports