Entraîneur-joueur de Pont de Metz, Henri Pépin est revenu pour nous sur le début de saison de son équipe, a évoqué ses ambitions pour la suite et nous a parlé de la gestion de la période actuelle.
Comment avez-vous accueilli cette nouvelle d’un second confinement ?
Tout le monde s’en doutait un peu, quand on a vu les autres sports et les Ligues dans les autres pays s’arrêter. On se doutait que ce serait notre dernier match face à Reims. Mais on est content d’avoir terminé sur une belle note avec une victoire. Aujourd’hui on a tous hâte de rechausser les patins.
En tant qu’entraîneur, as-tu fait un programme d’entretien pour les joueurs ?
Disons que pour le moment ça nous fait une petite pause. Après il faudra que chacun aille courir s’il a la possibilité de le faire. C’est aussi possible avec une crosse et un palet de s’entraîner chez soi, cela permet surtout de garder un peu de sensations.
Mentalement ce n’est pas trop compliqué d’être stoppé une seconde fois dans la même année ?
En mars dernier, la saison s’est arrêtée au moment où on allait aller en playoffs. On avait fait une très belle fin de saison, et notre objectif c’était les playoffs. C’était le moment le plus important de la saison et on n’a pas pu le jouer, donc nous étions vraiment très frustrés.
Là, comme on se doutait un peu de ce qui allait se passer, on était prêt. Face à Reims on le savait, on s’était dit : « C’est le dernier match de l’année, on donne tout, on prend du plaisir. » Après c’est vrai que l’on se fait couper au mauvais moment, on venait de gagner notre premier match, on était sur une bonne dynamique.
S’il faut passer par une saison blanche pour que tout le monde reste en bonne santé, ce sera une frustration, mais on le fera
Penses-tu que la fédération puisse tenter d’adapter le championnat, ou même qu’elle puisse réfléchir à une saison blanche, comme cela est le cas dans d’autres sports ?
Je ne sais pas, mais pour moi il ne faut pas dénaturer le modèle du championnat. Il faudra juste bien faire appliquer les mesures sanitaires, ne serait-ce que pour la santé des joueurs et des spectateurs.
Une saison blanche serait un coup dur. Mais la chose principale est que la santé des joueurs ne soit pas mise en danger. S’il faut passer par une saison blanche pour que tout le monde reste en bonne santé, ce sera une frustration mais on le fera. Mais pour le moment on n’a aucune visibilité sur la suite.
Comment juges-tu votre début de saison ?
À part le premier match contre Amiens où l’on s’est écroulé psychologiquement, on a fait que des bons matchs. On perd deux fois en prolongation, mais on a bien travaillé tactiquement, un point qu’on se devait de travailler fort. Tout le monde a vraiment bien bossé quand je suis passé coach. Les matchs étaient agréables à jouer, chacun a pris du plaisir. C’est très encourageant pour la suite, car c’est un groupe très jeune qui apprend toujours.
Quels sont vos axes d’amélioration ?
Le talent dans l’équipe est là, c’est vraiment un groupe avec du potentiel. Il y a des jeunes qui ont été champions de France dans les catégories jeunes et notre gardien est en équipe de France. Maintenant il faut mettre le talent de chacun au service du collectif.
Après, là où on travaille, c’est psychologiquement, sur le fait de rester concentré de la première à la dernière minute. Et il faut vraiment travailler en équipe sur les phases défensives, sur le pressing, que tout le monde soit ensemble. Tout le monde doit avoir la même ligne de conduite. Et c’est quelque chose que l’on voit vraiment depuis le match contre Cholet.
Le talent dans l’équipe est là, c’est vraiment un groupe avec du potentiel
L’objectif est donc d’aller en play-offs ?
C’est obligatoire ! Au vu de l’effectif, on ne peut pas avoir d’autre objectif que celui-là.
Quand il sera possible de reprendre, il faudra remettre les joueurs à niveau physiquement, une seconde fois en quelques mois…
Oui mais il faudra l’adapter car la prépa physique ne sera pas comme cet été. Elle sera beaucoup plus courte, donc il faudra gérer au niveau des efforts et de la fatigue. Il faudrait que la fédération nous laisse quelques semaines quand même pour que l’on se reprépare avant de rejouer. Mais je pense que l’on n’aura que deux semaines, et encore je ne sais pas si on va les avoir…
Quentin Ducrocq
Crédit photo Coralie Sombret Gazettesports.fr