Deux jours avant d’accueillir le Toulouse FC, Oswald Tanchot était présent en conférence de presse. Voici les principales déclarations à retenir du coach amiénois.
Un contexte forcément particulier
« Ce n’est pas une surprise (ndlr : le nouveau confinement), on avait eu écho de tout ça, on s’y attendait. On savait que l’on était privilégiés d’avoir pu jouer devant 5000 spectateurs à domicile depuis le début de la saison. Là tout le monde est à la même enseigne, ce n’est pas agréable, mais malheureusement on ne peut pas faire grand chose à part le constater. On espère que ce sera le plus court possible, mais s’il faut passer par là pour retrouver des stades vivants à plus ou moins court terme…
Zéro spectateur ça fait vraiment match d’entraînement, sauf qu’il y a trois points en jeu. Dans la motivation il ne faudra pas compter sur le contexte donc il faudra aller chercher autre chose, il faudra être très déterminés, il faut qu’il y ait une force de groupe qui se dégage parce que le public ne sera pas un élément pour gagner le match. »
« Disons que ça va être différent dans la présentation du contexte, mais le foot ça reste du foot. Dans la pratique et les éléments que l’on doit mettre dans un match, on ne devrait pas s’appuyer sur des éléments extérieurs. Mais c’est vrai que parfois le public a un rôle important, notamment quand tu dois revenir au score ou que tu dois arracher une victoire dans les derniers instants.
Je pense que l’on va finir l’année civile comme ça. Dans mon esprit c’est de me dire que l’on retrouvera des conditions normales au printemps, pour les matchs qui sont des matchs importants pour tout le monde. Que l’on puisse retrouver des stades en vie, et que ça remette du baume au cœur à tout le monde : aux gens, aux joueurs, aux partenaires, même plus largement à la société civile. »
« Ça aurait très dur de remettre les joueurs totalement à l’arrêt. Nous, jusqu’à maintenant on a été plutôt protégé, c’est bien de jouer quand même. Si c’est pour finir la saison à huis clos, évidemment ça ne sert plus à rien. Mais si c’est un passage de la saison, tout le monde est à la même enseigne, c’est huis clos et on attend le retour du public dans les stades. Ça montre quand même que l’année dernière il y avait peut-être autre chose à faire pour le club d’Amiens. Quand on voit ça, certes il y a plus de recul et plus d’éléments tangibles pour prendre ces décisions-là aujourd’hui. Mais je me mets à la place des gens qui l’ont vécu, c’est quand même un deuxième coup de pelle sur la tête. »
Un nouveau choc, face à une équipe à la trajectoire similaire
« On avait quatre grosses affiches durant la période « inter » trêve internationale. Quatre matchs importants. Ce sont deux équipes qui sont dans de bonnes dynamiques, notamment Auxerre qui marque beaucoup de buts à domicile. Maintenant ce qui m’intéresse c’est Toulouse. Ils se sont refait une santé, ils se sont remis dans le rythme du championnat. C’est une belle affiche. »
« Les clubs qui descendent de Ligue 1 ont souvent les mêmes problématiques d’effectif, de mise en place de leur projet Ligue 2. On a eu les mêmes problèmes et finalement des rebonds qui se ressemblent. »
De la solidarité et une nouvelle dynamique ?
« C’est quelque chose qui me plait (ndlr : le comportement de l’équipe en 2ème mi-temps à Sochaux), dans un match on ne domine pas toujours notre sujet. À d’autres moments il faut trouver d’autres vertus, d’autres valeurs, et la solidarité en est une. Et quand les joueurs ont envie de faire les efforts les uns pour les autres c’est plutôt bon signe. Maintenant il ne faut pas que ce soit l’histoire d’un match, mais d’une saison. »
« Par définition, un joueur professionnel doit être motivé tout le temps pour bien faire son travail. Et bien faire son travail c’est : bien préparer ses matchs, c’est faire ce qu’il faut en amont, et avoir un objectif collectif de classement, parce que c’est aussi ce qui fait que l’on vit bien : de gagner des matchs et de remonter au classement. Quand notre dynamique est meilleure, notre devoir c’est de l’entretenir.
C’est dur de passer d’une situation délicate en termes de points à une situation positive, et quand c’est le cas il faut faire encore plus d’efforts pour que ça devienne une norme. Pour l’instant on a fait deux matchs plus ou moins intéressants avec des points. Cela doit nous montrer la voie et on doit continuer dans cette voie-là, et même pousser encore plus fort. »
Propos recueillis par Quentin Ducrocq
Crédit photo Leandre Leber Gazettsports.f