AUTO : « Lilou Wadoux a la détermination, son équipe a l’organisation » pour Olivier Lamirault

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Le monde de la course automobile est riche de passionnés. Et les pilotes comme Lilou Wadoux ne sont pas les seuls… A la tête de LS Group, une société qui commercialise l’Alpine A 110, Olivier Lamirault est un homme discret mais incontournable dans le milieu. Tout a commencé pour lui par sa rencontre avec Jean Rédélé, le fondateur d’Alpine.

Il est de ceux qui ne font pas de bruit alors qu’il est devenu, au fil des décennies, un acteur majeur du succès populaire d’Alpine en France. Olivier Lamirault est président du conseil de surveillance de LS Group, l’entreprise qu’il a co-fondée il y a deux ans à peine, avec son associé Edouard Schumacher. Les deux hommes ont notamment aujourd’hui, explique-t-il, « une activité de restauration de véhicules historiques ». Car la passion de celui qui, à vingt ans à Chartres, avec le bac en poche « et c’est tout ! » a commencé comme aide-magasinier dans une concession, est et restera Alpine !

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L’alpine de Laurent Hurgon aux couleurs de LS Group

Des Alpine stickées Jean Rédélé

Le plaisir d’Olivier Lamirault prend sa source au milieu des années 1960. « A dix ans, grâce à mon père qui travaillait dans l’automobile et qui m’a transmis sa passion, j’ai rencontré Jean Rédélé. Il est alors devenu mon idole ». Il faut dire que le parcours du garagiste et pilote de Dieppe, créateur de sa première voiture en 1955 -baptisée Alpine en clin d’oeil à ses premiers succès en rallyes sur les routes des Alpes- est déjà brandi en exemple dans la France des Trente Glorieuses. Autodidacte, Jean Rédélé a lancé une marque qui va devenir carrément mythique un peu plus tard grâce à ses succès dans les années 1970 en championnat du monde des rallyes, devant Ford, Fiat ou Lancia. Puis aux 24 Heures du Mans où elle domine Porsche et Audi. « Les Alpine que l’on vend aujourd’hui sont toujours stickées Jean Rédélé » précise Olivier Lamirault, fidèle à sa passion de jeunesse.

Il a fait courir Ragnotti, Bugalski, D. Auriol etc.

Devenu concessionnaire auto dès l’âge de 24 ans, il a également couru, au volant d’une Alpine évidemment, « quatre rallyes de Monte-Carlo et quatre fois le Tour de Corse. Puis j’ai arrêté et engagé Jean-Luc Thérier ». C’est en faisant courir ce Normand -encore un !-, sacré officieusement champion du monde des rallyes en 1973 à une époque où le titre pilotes n’existait pas encore, qu’Olivier Lamirault inaugure la longue liste de pilotes qu’il va prendre sous son aile. « Au début des années 1980, avec mon atelier de compétition, nous avons été champions de France des rallyes avec Renault 5 Turbo et Jean-Luc Thérier à trois reprises ». Des champions comme Jean Ragnotti et Philippe Bugalski passent également dans le giron d’Olivier Lamirault. « Didier Auriol aussi m’a beaucoup marqué… On l’a fait courir avec la Renault Alpine Maxi 5 Turbo, sa première voiture semi-officielle. Et il n’y avait pas de débat sur lui, il serait un jour champion du monde des rallyes et il l’a été ! » souligne Olivier Lamirault (NDLR : en 1994, Didier Auriol devient, sur Toyota, le premier Français officiellement champion du monde des rallyes). 

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Olivier Lamirault de LS Group

La douleur de la perte d’Anthoine Hubert

On l’a deviné : l’autre dada d’Olivier Lamirault, en plus d’Alpine, c’est de permettre à des pilotes de vivre de leur passion. « J’aide ceux que je considère comme ayant du potentiel » lance celui qui a ainsi accompagné Loïc Duval, champion de France de Formule Renault en 2003, à 21 ans. « Sans quoi il aurait arrêté sa carrière faute de budget ». Bien lui en a pris : dix ans plus tard, Loïc Duval remporte les 24 Heures du Mans sur Audi et il est sacré champion du monde d’endurance ! « Depuis, Loïc a toujours eu la délicatesse de mettre « Groupe Lamirault » sur sa combinaison. Nous avons aussi aidé dès son plus jeune âge, quand il faisait du karting, le malheureux Anthoine Hubert, décédé à Spa l’année dernière ». On le sent et on le comprend : la douleur reste vivace. Olivier Lamirault préfère laisser un voile pudique sur ce drame. Anthoine Hubert avait 22 ans quand il a succombé à ses blessures après un accident, le 31 août 2019, sur une course de Formule 2 en Belgique. 

La clé ? Partager les réglages

Si Olivier Lamirault entretient des liens avec Autosport GP, l’équipe au sein de laquelle Lilou Wadoux se débrouille très bien pour sa première saison en Alpine Elf Europa Cup, c’est parce qu’il « aide Laurent ». Comprenez Laurent Hurgon, le doyen du team lyonnais, en lice pour le titre de champion, à deux courses de la fin de la saison. « Sa voiture est aux couleurs de notre concession Alpine Mantes (à Mantes-la-Ville, dans les Yvelines) et du centre Alpine de Brie-Comte-Robert (Seine-et-Marne)«  précise celui qui trouve Autosport GP « hyper bien organisée, très pro. Chacun est à sa place, on le voit au premier coup d’oeil. Avec un mélange de jeunes et de gens plus expérimentés et un vrai esprit d’équipe. Surtout il y a des échanges complètement ouverts entre eux sur les réglages, les data (données) et je trouve ça très sympa ». Et là, Olivier Lamirault rouvre la boîte à souvenirs ! « Il y a fort longtemps (NDLR : en 1989), à l’époque des Renault 21 Turbo avec Philippe Bugalski, Joël Gouhier et moi en troisième voiture, j’ai vécu une saison d’Europa Cup. On progressait parce que tous les réglages étaient entièrement partagés. C’est comme ça qu’on  fait avancer les choses ! »

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Lilou Wadoux avec Gilles Zaffini de l’écurie Autosport GP

« La détermination, Lilou Wadoux l’a ! »

« Quand on a l’envie de réussir, il n’y a pas aucun obstacle pour nous en empêcher » lance aussi Olivier Lamirault. Il le dit quand on l’interroge sur Lilou Wadoux. Au Castellet, lors des trois courses de l’AEEC organisées au début du mois, il a vu à l’œuvre la jeune pilote amiénoise, actuellement 6ème de l’Alpine Elf Europa Cup et 3ème du classement juniors. « Elle a de très bons résultats, avec très peu d’expérience. Surtout, on sent chez elle une très forte détermination. J’ai discuté avec elle au Castellet et elle me disait qu’elle aimerait bien faire du LMP2 (championnat d’endurance, antichambre du LMP1, la catégorie reine). Regardez aux dernières 24 Heures du Mans, un équipage 100% féminin a fait une super course ! (NDLR : un trio féminin 13ème à l’arrivée sur 43 équipages classés et 8ème des LMP2). Donc il n’y a pas de raison que Lilou ne puisse pas y arriver et avoir des résultats. La seule qualité nécessaire, c’est la détermination. Elle l’a ! Comme moi quand j’avais 24 ans, avec en plus une inconscience totale sans laquelle je ne serais pas devenu mon propre patron »

Reportage Léandre Leber
Photos Léandre Leber
Rédaction Vincent Delorme

RAPPEL : LE CLASSEMENT GENERAL DE L’ALPINE ELF EUROPA CUP

1. Jean-Baptiste Mela (Autosport GP – Junior) 145 points
2. Laurent Hurgon (Autosport GP) 110 pts
3. Matéo Herrero (Herrero Racing by Milan Compétition – Junior) 89 pts
4. Pierre Sancinéna (Racing Technology) 88 pts
5. Marc Guillot (Herrero Racing by Milan Compétition) 59 pts
6. Lilou Wadoux (Autosport GP – Junior) 54 pts
7. Edwin Traynard (Autosport GP – Junior) 53 pts
8. Gosia Rdest (POL – Racing Technology) 34 pts
9. Philippe Bourgois (BEL – Racing Technology) 18 pts
10. Louis Méric (Herrero Racing by Milan Compétition – Junior) 15 pts
….
17. Franc Rouxel (Herrero Racing by Milan Compétition) 5 pts

LE PROCHAIN ET DERNIER RENDEZ-VOUS DE LA SAISON
Samedi 31 octobre et dimanche 1er novembre : 2 courses sur le circuit de l’Algarve à Portimao (Portugal)