À l’arrêt comme beaucoup de sport depuis plusieurs semaines en raison du Covid 19, le Basket-Ball vie la situation différemment.
Si les joueurs et clubs sont contraints eux aussi de stopper toute activité et de rester confinés, l’avenir s’annonce plus compliqué que pour certains sports.
Pas de problème de timing ?
Pour la plupart des championnats, il reste moins d’une dizaine de matchs de saison régulière et une petite quinzaine avec les play-offs. Sur le papier, ce n’est donc pas un problème de finir le championnat avant la fin du mois de juin ou début juillet pour les derniers matchs de play-offs. Surtout que pour tous les championnats au-dessus de NM2, une grande majorité des joueurs sont payés et ne travaillent pas à côté. Il est donc tout à fait possible de jouer dans la semaine et de finir les championnats dans les temps. Une problématique un peu plus compliqué pour les divisions inférieures, même si, bien souvent les déplacements ne sont pas très longs et donc certains matchs sont envisageables en semaine.
Un problème financier ?
Cette crise sanitaire et la suspension des championnats vont laisser des traces indélébiles sur les finances de nombreux clubs. Car à l’image du président de l’ESCLAMS Serge Tristram, les clubs vont être confrontés à une question : payer ou non les joueurs pendant cette trêve sanitaire ? Alors qu’il n’y a plus aucune rentrée d’argent liée à la billetterie, à la buvette ou au nombreuses soirées, les clubs se doivent de respecter leurs engagements et les contrats des joueurs. Si la saison finit au-delà de la date prévue, les clubs devront alors payer plus longtemps les joueurs. Il y a aura aussi un problème de contrat pour certains qui arriveront à la fin de leur engagement contractuel avant la fin du championnat. Si un grand nombre de clubs ont demandé le report de leurs charges, notamment celles versées à la FFBB, pour faire face à la crise, cela ne sera peut-être pas suffisant.
« Je ne vois pas pourquoi on jouerait au basket, alors que les plus grands événements sportifs ont été annulés ou reportés. » Tony Parker
Que faire de l’équité ?
Si la saison reprend, une question va se poser : celle de l’équité. Car le basket est aujourd’hui touché par un exode massif de nombreux de ses joueurs surtout américains. A l’image de l’ESCLAMS de nombreuses formations ont vu leurs Américains rentrer chez eux face à la crise et la peur de rester coincé en France. Un exode qui touche aussi d’autres nationalités et quand on connaît la forte proportion de joueurs étranger dans le basket français, on se demande comment certaines équipes vont pouvoir reprendre la compétition. Pour certains restés en France, la question du titre de séjour qui arrive en fin de validité va être un casse-tête supplémentaire pour les clubs. Privés de ses postes 1 et 5 soit deux de ses postes clef, Longueau, à l’image de son président, sait qu’en cas de reprise, ses chances de maintien sont presque nulles. Avec un effectif réduit depuis le début de saison car ayant un “petit” budget, les Picards savent qu’avec deux joueurs en moins la tâche semble impossible. Une problématique qui va se poser pour de nombreuses formations que ce soit dans le haut ou le bas de tableau.
Une saison blanche est alors une solution envisagée. Plusieurs fédérations à travers l’Europe ont déjà pris cette décision. Si la LNB qui gère la Pro A et Pro B veut finir les championnats, la Fédération Française pourrait décider d’une saison blanche pour les divisions inférieures. Une décision partagé par Tony Parker en personne. Une réunion prévue le 28 mars permettra de prendre une décision sur la suite ou non de la saison. Cependant une lettre a été adressée a Jean Pierre Siutat, président de la Fédération Francaise de Basket-Ball par 29 clubs premiers de leur poule pour demander que chaque premier de poule monte sans qu’il y est de descentes. A savoir maintenant si cette requête sera prise en compte.
Aurélien Finet
Crédit Photo : Coralie Sombret – Gazettesports