Revenu pour les play-offs après avoir vécu une saison quasi-blanche à cause d’une blessure, Spencer Edwards revit au cours de ces play-offs. Entretien avec un joueur qui apparaît comme un exemple de travail et d’abnégation.
Spencer, ça a été une saison pour le moins spéciale pour toi…
Spéciale je ne sais pas, je dirais plutôt difficile. Mais aujourd’hui je suis juste heureux d’être de retour, ça a été très très long, et c’était difficile de voir autant de matchs et de ne pas pouvoir jouer. Il y a eu des hauts et des bas et beaucoup de frustration, mais c’est génial de finalement pouvoir jouer avec cette équipe maintenant.
Tu avais fait un premier retour en coupe de France le 23 octobre face à Reims ; mais tu avais finalement rechuté. Comment l’as-tu vécu ?
Ça a été très dur, chaque fois que je pensais que j’allais mieux, ça empirait… Quand j’ai su que je devais être opéré, et que je ne jouerai pas pour le reste de la saison, je l’ai pris comme un challenge. Et ensuite j’ai travaillé très fort pour pouvoir être capable de revenir pour jouer lors des play-offs. C’est bien que mon gros travail soit enfin récompensé et que je puisse jouer.
Ça a été très dur, chaque fois que je pensais que j’allais mieux ça empirait…
Tu as toujours cru à un retour pour les play-offs ?
Oui, j’ai toujours eu ça dans ma tête. Habituellement, tu peux jouer après trois mois avec ce genre de blessure, et mon objectif était de deux mois. Donc je savais que si je travaillais dur et que je faisais ma rééducation chaque jour je pouvais espérer revenir et ça a marché !
Comment as-tu vécu le fait d’être un membre de l’équipe, mais finalement un peu hors du collectif toute la saison ?
C’était frustrant, je veux dire que quand tu es blessé, quelques fois tu n’es pas un vrai membre de l’équipe… tu appartiens à l’équipe mais tu n’es pas avec l’équipe pour les matchs et pour les entraînements, et c’est difficile d’être hors du groupe. Mais les joueurs ont toujours été top avec moi, ils m’ont toujours soutenu. C’était dur pour moi de voir la Coupe de France et ne pas être capable de jouer, mais les joueurs et les supporters ont été formidables avec moi, ils m’ont intégré dans le groupe et c’était vraiment spécial qu’ils soient si bons avec moi.
Finalement tu es revenu il y a deux semaines contre Mulhouse pour le dernier match de saison régulière, qu’as-tu ressenti à ce moment ?
Ça a été incroyable de pouvoir de nouveau jouer. Je pense évidemment que ma forme n’était pas au top. Les trois premiers matchs j’ai juste essayer de récupérer de la vitesse, de retrouver mon cardio. Sur les deux derniers matchs je me suis senti bien à nouveau. Je sens que je retrouve le rythme et que je peux vraiment aider maintenant, je suis en train de trouver ma forme.
Autre point positif, tu as retrouvé le chemin des filets lors du match 5…
Oui c’était génial, ça faisait très longtemps que je n’avais pas marqué à cause de la blessure. J’avais senti quelque chose de positif durant le warm-up et lors du premier tiers. J’avais de la vitesse, j’allais vite avec le puck, j’ai senti que j’allais enfin être dans le vrai et c’était cool de marquer finalement.
Quels sont tes sentiments sur cette série jusqu’à présent ?
Nous jouons vraiment d’une façon similaire. Il n’y a pas beaucoup de skills, beaucoup de travail, ils patinent bien et nous aussi, donc chaque match va être serré et le dernier match aurait pu l’être aussi si nous n’avions pas eu Henri, qui a joué un superbe match. Nous sommes chanceux qu’il ait si bien joué parce que nous n’avons pas fait notre meilleur match. Mais parfois cela arrive et nous avons finalement trouvé le moyen de gagner, et c’est comme ça que cette série a été jusqu’à présent.
Nous sommes chanceux qu’il ait si bien joué parce que nous n’avons pas fait notre meilleur match
Tu abordes la suite de cette série avec confiance ?
Oui, je pense que c’est bien que nous ayons gagné deux matchs là-bas, nous sommes confiants car nous savons que nous pouvons gagner chez eux. Mais c’est « do or die » (ndlr : gagne ou meurt) pour eux donc ils vont tout donner, et nous devons être prêts pour travailler plus qu’eux pour gagner et terminer cette série.
Propos recueillis par Quentin Ducrocq (Traduit de l’Anglais au Français)
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazettesports