Sur une bonne dynamique, les hommes de Luka Elsner ont su tenir tête à la « bande » à Puel. Et auraient même pu prétendre à mieux avec un brin de réussite, de maturité aussi.
Les sourires, çà et là, d’après match paraissaient néanmoins traduire une certaine, voire légitime frustration. « Avoir des regrets en quittant la pelouse de Geoffroy-Guichard, c’est plutôt une bonne chose. Cela signifie que nous sommes sur la bonne voie » Les quelques mots de Luka Elsner, au sortir de cette confrontation dominicale, laissaient-ils toutefois supposer un sentiment d’un ouvrage inachevé ?
Cette question – bien pertinente au demeurant – aurait cependant le mérite d’être posée à l’issue d’une rencontre où l’Amiens SC a fait jeu égal avec son hôte. Jusqu’à prendre un léger ascendant au tableau d’affichage à l’entame du dernier quart d’heure. Lorsque Chadrac Akolo était parvenu à tromper la vigilance de Ruffier (1-2 ; 76e). Ascendant de (très) courte durée puisque le malheureux Dibassy surprenait son propre gardien à peine trois minutes plus tard… Contribuant au caractère épique d’un bras de fer agréable à suivre où chaque formation fut en mesure d’en faire main basse.
Avoir des regrets en quittant la pelouse de Geoffroy-Guichard, c’est plutôt une bonne chose. Cela signifie que nous sommes sur la bonne voie.
Luka Elsner
« Nous avons bénéficié de situations favorables que nous n’avons pas su bien exploiter. C’était une rencontre qui partait dans tous les sens et il y a eu des opportunités des deux côtés » se remémorait le responsable technique amiénois dont la troupe parait s’amender au fil des prestations. Assurément perfectible, l’effectif ASC se révèle être cependant « parfois pas assez compétitif » Un aspect que Luka Elsner soulignait à l’occasion de l’ouverture du score des Ligériens…
Convaincu que sa troupe a du cœur – plus encore durant ce duel où les âmes sensibles ont été soumises à rude épreuve -, il regrettait toutefois que celle-ci ne dispose des « mêmes ressources pour (oser) changer la donne ». N’en demeure que face à un « adversaire de qualité », l’Amiens SC a fort bien tenu sa partie. Et aurait même pu prétendre à une issue (encore) plus favorable si Fofana n’avait contrarié l’enthousiasme de Guirassy à l’approche du temps additionnel.
« Nous prenons encore un point à l’extérieur mais il faudra bonifier cela par une victoire à domicile » argumentait encore Luka Elsner en fin gestionnaire. Et à la tête d’une troupe qui dévoile – de plus en plus – de louables vertus offensives.
Nous prenons encore un point à l’extérieur mais il faudra bonifier cela par une victoire à domicile
Luka Elsner
Doucement mais sûrement, l’Amiens SC capitalise en ce championnat où le moindre écart risque d’être payé cash. D’autant que celui qui semble vouloir séparer les équipes vouées à la seconde moitié classement se veut mince, parfois même infime.
Samedi soir, sitôt « l’entracte » Coupe de la Ligue (1), les partenaires de Régis Gurtner devront avoir à nouveau la pêche face au Stade Brestois. Un promu décomplexé – comme l’ont été jadis les Amiénois… -, actuellement dans le quinté de tête et qui aura à cœur de contrarier les plans ASC. Prévenus, les locaux demeureront sur leurs gardes, animés néanmoins par la farouche volonté de prolonger une période d’invincibilité qui perdure depuis quatre sorties… Avec le soutien d’un Stiven Mendoza, qui collectionne les coups d’éclats, s’affirmant ainsi comme l’un des maîtres artificiers sur lesquels l’Amiens SC peut compter.
(1) En 16e de finale de la Coupe de la Ligue, l’Amiens SC accueille le SCO Angers. Coup d’envoi à 21 h 05
Fabrice Biniek
Crédit photos : Gazettesports (Archives)