HANDISPORT : À la découverte de la pratique après l’Open

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Le gymnase des 4 Chênes accueillait ce samedi le Comité Départemental Handisport de la Somme pour le premier Open omnisports d’handisport.

Après avoir développé des opens uni-disciplinaires sur toute la région, l’objectif de la journée était de créer un évènement omnisports cette fois. Pour l’occasion, plusieurs associations ont répondu présentes : Loeuilly canoë kayak, Albert sport tir, Amiens judo santé solidarité, Handisport Amiens (boccia, basket), l’ASPTT Amiens pétanque, le Cercle d’épées de Marivaux Amiens nord, l’ASTT, les Archers du Pont Rémois mais aussi Amiens Métropole natation. Une initiation à la langue des signes française était également proposée. 

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La journée était donc centrée sur la découverte mais aussi le partage. Nous en avons profité pour aller à la rencontre de Benjamin Gaillien afin d’en savoir plus sur la pratique du handisport en Somme.

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Pouvez-vous vous présenter et nous expliquer votre rôle dans cette journée ?

« Moi c’est Benjamin Gaillien, je suis délégué départemental au Comité départemental handisport de la Somme. Mon rôle aujourd’hui c’est d’organiser la manifestation, d’être en lien avec les clubs et sections qui sont présents aujourd’hui mais aussi avec les partenaires qui ont fait le déplacement. 

Mon rôle va être de fédérer dans le département de la Somme, faire du lien entre nos clubs et sections du département mais aussi des structures qui accueillent du public en situation de handicap. L’idée c’est d’avoir une personne lambda en situation de handicap qui arriverait chez moi et qui souhaiterait faire du sport sans forcément connaitre les possibilités de pratique du département et qu’on va accompagner vers un club de section qui existe déjà. Ou à l’inverse avoir une personne qui souhaiterait faire du céci-foot, comme il n’y a pas de club en Somme ça serait à moi d’aller voir un club pour pourquoi pas créer une section handisport.

Quel est le parcours à suivre pour s’engager dans une telle aventure ?

L’engagement dans cette aventure part généralement d’une envie de faire du sport, comme pour les personnes valides : la personne vient avec l’envie de se défouler, d’avoir un créneau le soir pour se dépenser et penser à autre chose. Ensuite reste à moi de trouver le club qui pourrait accueillir cette personne : si le club n’est pas accessible ou apte à accueillir cette personne en situation de handicap c’est aussi mon rôle d’accompagner vers une formation qui pourrait former le club à ce genre d’accueil.

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Un objectif particulier pour cette journée ?

L’objectif est de faire rencontrer les clubs entre eux. Ils sont tous un peu éparpillés dans la Somme et donc ne se connaissent pas forcément. L’idée de partager les expériences sur cette journée ça peut aussi être un bon moyen pour les clubs de se développer et puis pourquoi pas d’avoir de nouveaux licenciés qui souhaiteraient pratiquer.

Je pense qu’on est dans une politique où on est en train de redynamiser ce qui se fait sur le département, on y vient petit à petit.

Quelles sont les possibilités de pratiques handisports sur le département ?

L’année dernière on recense 17 clubs et sections en Somme ce qui, en soi, n’est pas énorme. J’aimerais pouvoir annoncer trois fois plus l’année prochaine. Je pense qu’on est dans une politique où on est en train de redynamiser ce qui se fait sur le département, on y vient petit à petit. Les clubs sont en attente de tout ça, et pour preuve ils sont nombreux aujourd’hui.

À l’inverse le public ne l’est pas trop, on attendait un peu plus de monde, c’est encore faible mais on est aussi sur un samedi. Le choix de la journée s’est fait pour avoir nos clubs et sections présents sur place ; à l’inverse, le fait d’organiser sur un samedi on ne peut pas toucher nos structures qui accueillent des personnes en situation de handicap et qui sont fermées le weekend. C’était donc un risque de notre part de se reposer sur nos clubs en touchant moins de public.

Sur la trentaine de disciplines praticables en handisports, combien sont représentées dans la Somme ?

La fédération en compte entre 25 et 30, sur la Somme on en recense entre 15 et 20. On a un panel d’activités assez diversifié et c’est à nous d’aller chercher les pratiques qu’on n’a pas encore : au jour d’aujourd’hui, une personne déficiente visuel souhaitant pratiquer le cécifoot ne pourra pas être accueillie sur un club du département parce qu’il n’y en a pas. C’est donc dans mes fonctions d’aller vers un club valide et le former à accueillir des personnes en situation de handicap, sachant que le cécifoot reste une pratique du foot, il y a aussi le foot en fauteuil roulant, le foot mal-marchants ou le football sourds : on appelle ça des « classifications » en handisport.

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Les clubs présents aujourd’hui sont tous affiliés à la fédération handisport ? Est-ce qu’ils sont de plus en plus nombreux à se diriger vers ce type d’affiliation ou est-ce qu’il y a toujours un peu de « réticence » ?

C’est une obligation que l’on a imposée oui. Ce sont des clubs et sections dont la plupart était déjà affiliée chez nous l’année dernière. L’ASPTT pétanque eux viennent de s’affilier : ils sont dans une dynamique handisport et se sont affiliés pour justement participer à cet Open.

Déjà 80% de nos clubs se sont ré-affiliés, dont cinq nouveaux. Les clubs aussi sont curieux d’ouvrir leurs créneaux et veulent « bien faire ». Mais à l’inverse il y a aussi les clubs qui ne se sentent « pas prêts » et pas en capacité de le faire, qui ne connaissent pas les possibilités qu’on peut leur apporter. Aujourd’hui je suis formateur du mouvement handisport : je suis capable d’aller dans les clubs et de former les éducateurs pour accueillir ce type de public. C’est mon rôle d’aller vers ces clubs et d’ouvrir ces créneaux.

Vous parliez des différents opens qui ont eu lieu, ce sont des évènements récurrents dans le département ?

Environ une quinzaine d’opens sont planifiés sur l’année, soit autour de deux par mois. Ça reste des opens qui seront uni-disciplinaires contrairement à celui-ci. L’idée c’est vraiment de se reposer sur les clubs et sections qui sont présents sur le département pour réaliser ces opens. En tant qu’instance départementale, on va solliciter le club handisport d’Amiens métropole qui fait de la boccia par exemple pour organiser un open de boccia ; comme ça pour la personne lambda qui viendrait d’une structure et souhaiterait continuer la pratique, le lien sera fait directement avec le club. 

Vos actions se font à la demande des clubs ou vous faites les démarches vous-même en allant à la rencontre de ceux qui pourraient être intéressés ?

Le plus souvent ce sont les clubs et sections valides qui entendent parler du mouvement handisport et qui viennent vers nous. À l’inverse on a aussi des clubs valides qui n’ont pas de section handisport et qui ont des personnes en situation de handicap qui arrivent chez eux.

Les clubs qui ne se lancent pas dans les sections handisports avec le prétexte du souci financier utilisent pour moi un faux problème. Les instances de nos jours sont très portées sur le handisport et donc financent : le conseil régional, l’État, le département et Amiens Métropole sont là pour soutenir ces initiatives. L’affiliation va avoir un coût qui sera vite remboursé par les dossiers de subventions donc ce n’est vraiment pas un aspect financier mais plutôt une peur de ne pas savoir faire et accueillir.  

« On a surtout des partenaires humains, des partenaires de moyens » 

Comment parvenez-vous à trouver des partenariats pour ce genre de journées ?

On a à la fois des partenaires financiers qui nous soutiennent sur ces actions, comme l’État ou la région des Hauts-de-France et le conseil départemental de la Somme (le président, M. Somon est passé sur la journée). On a également Amiens Métropole qui nous met à disposition la salle et qui nous aide financièrement, tout comme Décathlon et EDF.

Mais on a surtout des partenaires humains, des partenaires de moyens comme l’Atelier du Fauteuil Roulant (AFR) qui ne nous donnent pas de finances et pourtant sont là aujourd’hui. On peut leur envoyer du matériel en réparation donc c’est vraiment basé sur le service.

Le manque de médiatisation des handisports, paralympiques ou non, est-il un frein à son développement ?

À l’heure actuelle les gens ne connaissent pas le monde du handisport et c’est aussi pour ça que l’on fait ces évènements. Par exemple, peu de personnes connaissent la boccia. Je pense que ça part d’une méconnaissance, les gens ne connaissent pas alors c’est à nous de faire ce travail de communication pour les inciter à venir sur ce genre de manifestations. Et même en étant visiteur, pas forcément pratiquant, on peut découvrir des pratiques qui sortent un peu de l’ordinaire ou que l’on ne pensait peut-être pas adaptées aux personnes en situation de handicap. 

Pour les années à venir vous pensez refaire un nouvel Open omnisports ? 

L’idée c’est d’avoir plus de clubs, d’atteindre 100% d’affiliations. J’aimerais que mes clubs soient là pour avoir un gros évènement handisport qui lance la saison sportive. J’aimerais aussi que le public réponde un peu plus présent. On va devoir également travailler sur la communication qui a fait défaut cette année ; on a lancé la première édition et il va falloir s’appuyer dessus pour celui de la saison prochaine. »  

Océane KRONEK

Crédit photo : Coralie Sombret – Gazettesports.fr

Publié par La Rédaction

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