CYCLISME : Daniel Mangeas – « Arnaud Démare peut gagner Paris-Roubaix »

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Depuis qu’il n’est plus le speaker officiel du Tour de France et des courses organisées par A S O, Daniel Mangeas n’a jamais été aussi populaire. On l’a encore constaté ce mardi à l’occasion du critérium d’Amiens, Prix Jean Renaux, organisé par P S P.

Daniel Mangeas a commenté cette saison un nombre de courses plus important, par exemple, que pour certains coureurs professionnels. Nous pensons ainsi au sprinter de Cofidis Nacer Bouhanni qui n’a été qu’une quarantaine de jours sur son vélo en 2019.

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Daniel, cela fait une trentaine d’années que vous venez à Amiens. C’est un plaisir?

C’est vrai que cela fait de longues années que je viens à Amiens. Je venais notamment voir mon copain Jacot qui est malheureusement décédé. Je viens à la fois faire mon travail mais aussi saluer des amis.

Si demain les bénévoles disparaissent, il n’y a plus de sport en France

Avant de venir à Amiens, j’avais reçu des messages de sympathie notamment Claude Carlin et Alain Bondue qui m’ont demandé de faire la bise à Henri Paul Fin. Il y a donc une sorte de fidélité dans le temps et, de plus, ce critérium d’Amiens est organisé par une équipe de passionnés et de bénévoles. Et si demain les bénévoles disparaissaient eh bien, il n’y aurait plus de sport en France.

Cela fait plaisir que dans l’organisation figure un ancien sélectionné olympique tel qu’Henri Paul Fin. Cela prouve qu’il y a en sport et en cyclisme en particulier, des gens qui savent rendre ce que le sport leur a apportés.

Votre programme est toujours aussi chargé?

Moi je fais au moins 120 courses dans une saison. C’est vrai que j’ai arrêté le Tour, Paris-Roubaix, Paris-Nice mais je possède un gros calendrier. En 2020, le programme sera le même et ensuite, je verrai bien mais je ne me vois pas du jour au lendemain couper le lien avec les coureurs, avec le public et les organisateurs. C’est un puzzle et s’il manque une pièce, il devient bancal. Depuis l’âge de 20 ans, je suis habitué à voyager à travers toute la France d’une ville à une autre, d’un hôtel à un autre. Cela fait partie de mes gênes et j’aurais du mal à les éradiquer.

Cette saison, comment la jugez-vous?

Ce n’est pas pour moi une surprise que l’avènement des Colombiens. Bernal, je l’avais installé favori du Tour dès lors qu’il avait déclaré forfait pour le Tour d’Italie.

Guillaume Martin lors du Prix Jean-Renaux

Mais ce fut aussi une grande année française mais, malheureusement, Pinot a été contraint de renoncer deux jours avant l’arrivée. Alaphilippe a fait un Tour phénoménal. Thibaut pouvait gagner mais une déchirure musculaire l’a contraint à l’abandon. Ce qui est passé est passé et il est toujours difficile de rebondir. Il y a une jeune génération qui arrive avec David Gaudu, avec Guillaume Martin, présent à Amiens.

C’est vrai que les Colombiens ont pris possession, que l’Equatorien Carapaz arrive. Cette année, le Tour tendait les bras aux Français mais aucun d’eux n’est sur le podium. Romain Bardet m’avait paru amaigri et fatigué avant le départ. Nous sommes passés tellement près d’un bonheur français que nous imaginons la déception de ceux qui auraient voulu nous l’offrir. N’oublions pas Benoît Cosnefroy qui confirme ses qualités et chez lui, il y a un mélange de Jalabert et de Mottet. Il sent bien la course. C’est un puncheur.

Nous aurons donc encore longtemps l’occasion de faire cocorico.

Et pourtant, en France, il n’y a que le Tour de France qui passionne le public?

C’est vrai et c’est dommage qu’on ne s’intéresse qu’au Tour de France. A l’étranger, cela s’observe moins.

Pour moi, un vrai passionné de vélo est celui qui s’intéresse autant à l’Etoile de Bessèges qu’au Tour de France. Mais le Tour a une énorme caisse de résonance.

« Arnaud Démare peut devenir champion du monde »

Votre avis sur Arnaud Démare?

Arnaud a gagné une étape du Tour d’Italie mais je pense que l’an prochain, il reviendra sur le Tour de France.

Moi je pense qu’il peut gagner Paris-Roubaix car c’est une course qui le fait rêver. Il le mérite. Il peut à mon avis non seulement gagner Paris-Roubaix mais aussi devenir champion du monde pour peu qu’il ait un parcours à sa convenance.

Au delà du champion, je puis vous dire que l’homme est attachant.

Et sur le rachat par le patron d’Ineos du club de foot de Nice?

C’est une très bonne chose car cela concerne deux sports très populaires. C’est bien qu’il y ait une passerelle entre ces deux disciplines.

On vous verra l’an prochain au Prix Jean Renaux?

Mon métier c’est l’antidote au vieillissement. Tant que j’anime une course, je reste jeune. Oui, vous me verrez à Amiens l’an prochain.

Lionel Herbet

Notre photo: Daniel Mangeas aux côtés d’Henri Paul Fin, Hubert Louvet et Jean Paul Plez..

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Publié par La Rédaction

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