Jacques Liénard: « C’est fini l’époque où le dopé avait une longueur d’avance »

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L’affaire Clémence Calvin, qui a succédé à celle ayant concerné le champion olympique de boxe Tony Yoka, a ramené à la une de l’actualité les problèmes du dopage.

Depuis plusieurs années, Jacques Liénard est le correspondant régional de l’Agence Française de Lutte contre le Dopage, mais il se déplace dans toute la France : « Il m’arrive de me déplacer dans toute la France quand je suis missionné pour étudier des demandes d’usage thérapeutiques. C’est-à-dire des sportifs qui peuvent être amenés à prendre des médicaments. Nous étudions alors les dossiers et nous accordons ou pas cette demande. Chaque dossier est examiné par trois experts et il faut qu’il y ait majorité pour que la demande soit acceptée. »

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Le docteur Jacques Liénard par ailleurs président de l’Amiens SC-Centre de Formation est un membre influent de la lutte contre le dopage.

« Il y a depuis des années une lutte contre le dopage et les sportifs sont parfaitement informés. Ils savent que la préparation physique est une chose et que de l’autre côté, le dopage est une pratique interdite. Il n’y a donc aucune ambiguïté. Voici une quinzaine d’années, nous étions dans un certain flou dans la pratique du dopage et son environnement. Mais depuis que nous avons mis en place l’Agence Française de Lutte contre le dopage et mis en place une information auprès des fédérations nationales, tous les sportifs de haut niveau sont informés de la lutte contre le dopage, de la nuisance de certains produits, du risque de prendre des compléments alimentaires etc.

Les athlètes savent qu’il y a des contrôles en compétition mais aussi à l’entraînement. Certains athlètes doivent donner leur calendrier et informer l’Agence qu’ils disposent d’une heure par jour afin d’être contrôlés. Dès lors, des contrôles inopinés peuvent se faire. Si l’athlète n’est pas présent, il existe alors un premier avertissement et il peut être sanctionné après une autre infraction. »

La règle est donc parfaitement connue de l’athlète. On ne peut plus faire aujourd’hui du sport de haut niveau sans être au courant de la procédure et des règles de la lutte anti-dopage.

Pourquoi aussi la Pétanque?

On a vu récemment qu’un contrôle avait été réalisé à l’occasion d’une rencontre de pétanque. Dans un premier temps, cela a paru bizarre mais Jacques Liénard répond: « À partir du moment où les fédérations  sont reconnues par le Ministère des Sports, qu’elles soient olympiques ou pas, il peut y avoir des contrôles anti-dopage. C’est donc vrai pour les boulistes et pour d’autres  disciplines dans lesquelles il n’y a pas de risque particulier. » 

À « Est-il encore vrai qu’un athlète dopé a toujours une longueur d’avance sur ceux qui le pourchassent? », Jacques Liénard répond : « Non, c’est une vieille image. Les laboratoires ont fait beaucoup de progrès et il y a toujours des recherches contre ceux qui veulent tricher. C’est fini cette époque où on affirmait que le dopé avait toujours une longueur d’avance. Ce n’est plus vrai car nous disposons de moyens technologiques dans la génétique et les technologies. Si on veut toujours tricher, c’est possible. Le problème est de savoir si on est là pour faire du sport en respectant l’éthique sportive ou si si est la pour tricher dans le sport. »

Progressivement, l’étau s’est resserre  sur le monde de ceux qui trichent. Mais les athlètes ne peuvent ignorer que ce qui se passait auparavant, n’est plus possible aujourd’hui. Enfin, Jacques Liénard note que le cyclisme a fait de gros efforts et n’est plus montré du doigt:

« Le cyclisme fait un gros effort dans l’éradication du dopage. Il y a aujourd’hui beaucoup moins de risques dans le cyclisme professionnel que chez des cyclistes du dimanche. »

 

Lionel Herbet

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Publié par Lionel Herbet

Journaliste historique du sport Picard et Amiénois. Lionel est la mémoire des plus grands exploits sportifs de la région.