Habib Bellaïd : « On a envie d’une saison plus sereine »
Après avoir effectué dix matches en championnat, les coéquipiers de Habib Bellaïd en sont au tiers de leur saison. Interview du capitaine de l’équipe pour un premier bilan.
Arrivé au tiers du championnat, quel œil avez-vous sur la saison que vous effectuez ?
Dix matches : quatre victoires, quatre défaites et deux nuls. On est sur un bilan qui reste positif. Avec 14 points en dix matches. On a super bien débuté. On a eu un petit trou d’air avec le match de Fleury, celui de la coupe et Arras. Autant à Vimy et Arras, ce sont deux défaites entièrement méritées, autant celle de Fleury, pas du tout. C’est la première fois que je suis sorti de mes gongs envers un arbitre de toute ma carrière. En tant que capitaine, c’est pourtant moi qui dois rester le plus calme et le plus serein… Mis à part cela, on a effectué des bonnes prestations, on a eu des bons résultats. On a perdu 1-0 à Bastia où, pareil, on serait revenu avec un match nul, ça n’aurait pas été démérité. On fait une belle partie contre Sedan mais ça reste le football : on ne peut pas faire grand chose face au but qu’on prend ! Donc au niveau comptable, on pourrait être un peu mieux. Avoir un ou deux points de plus. Mais dans l’ensemble, on n’est pas mal.
Le maintien reste votre objectif ?
C’est l’objectif principal du club. Ça doit être le même pour 14 équipes sur 16 dans la poule (rires) ! Mises à part une équipe ou deux qui visent la montée par rapport à leur recrutement, tout le groupe est dans le même bateau. Je pense que c’est la poule la plus difficile de France ! Avec les équipes du Nord, les équipes de Paris qui ont les moyens, en plus et qui ont des clubs et des réserves pros. Chez nous, les réserves pros sont bonnes mais les amateurs sont très bons, aussi.
D’autre part, l’an passé, lors de la trêve, nous avions 19 points. Il nous reste cinq matches, et entre nous, joueurs, on s’est fixé quelques objectifs visant à être plus tranquille que l’an passé, à la trêve.
Des joueurs sont partis, des recrues sont arrivées : comment se porte le groupe ?
Il y a eu un petit renouvellement du groupe même si l’ossature est restée la même. Des nouveaux joueurs sont arrivés et nous ont bien apporté dont Mahamad Diawara, Mohamed Tagaye, Marvin (Milville) ou encore Assane (Diallo). Ils se sont bien intégrés au groupe et à l’équipe. On est content et ça fonctionne plutôt bien. Tout ne roule pas sinon on serait premier, avec que des victoires. Mais au niveau de l’état d’esprit, on a une équipe qui a envie de travailler ensemble et c’est important pour la division dans laquelle on est. Si on veut des résultats, il faut avoir un groupe solide. Et, même si ce n’est peut-être pas notre match référence en terme de qualité technique, notre match à Drancy, la semaine dernière, a mis en avant notre état d’esprit. On n’aura pas le droit d’être en dessous, dorénavant.
Ce nul contre Drancy fait du bien ?
On était face à une belle équipe, à Drancy, une équipe qui nous a pilonnés tout le match. On a réussi à résister, sans concéder d’énormes occasions. Pour moi, c’est le match le plus important sur ces dix matches. On revient avec un 0-0, où, à la fin du match tout le monde est cuit. On a pris des coups, mis des coups. C’était un match âpre. Un vrai match de CFA. On a été récompensé avec ce point du match nul, mérité.
Vous parliez de « match référence » : quel est celui qui vous parait le plus à propos ?
Pour moi, c’est celui contre Fleury même si on a perdu. Techniquement, tactiquement parlant, on leur a fait mal. À Bastia Furiani aussi. Le petit plus c’est d’avoir gagné 3-0 donc forcément c’est plus simple de se référer à ce genre de match vu le résultat (rires). Lors de la première mi-temps d’Arras, aussi. On a été bon, très bon. Mais encore une fois, selon moi, le match le plus important sur ces dix matches c’est celui qu’on a fait à Drancy. On commence à avoir quelques certitudes.
Contre les deux premières équipes, Fleury et Drancy, donc, vous avez su montrer du beau jeu. C’est encourageant ?
On est l’AC Amiens. Autrement dit, on sait que l’AC Amiens est capable de gagner contre les bonnes équipes et de perdre contre les derniers. C’est ce qu’on a fait tout au long de la saison dernière ! C’est ce qui nous a mis dedans. Contre les belles équipes, on faisait de belles prestations : on est parti à Saint-Maur, on a gagné, on a reçu Boulogne-Billancourt chez nous, on a gagné. Les grosses équipes, ça nous pose pas de problème parce que ça joue au football et qu’on est capable de rivaliser avec elles. Après, les matches où il faut plus se battre, ça a été un peu plus compliqué pour nous l’an passé. Cette année, on voit qu’on a un peu plus de corps au sein de l’équipe et c’est intéressant car quand on va bien réussir à jouer comme quand on a envie de le faire, on pourra aller chercher des points. On espère tous avoir une saison un peu plus « simple » parce que l’an dernier ça a été très difficile. On s’est sauvé trois matches avant la fin et on n’a pas envie de revivre ça. C’est très éprouvant mentalement et physiquement. On a envie d’une saison plus sereine.
L’élimination en coupe de France vous a causé du tort ?
Elle nous a fait du mal parce qu’on a pris quatre buts face à une équipe de DH. Sur le match, on avait l’impression qu’ils étaient une Ligue 2 et nous une DH. On ne va pas se mentir, ils nous ont battu du début à la fin. On a pris un coup physiquement. On est une équipe d’adultes, on a su se remettre dans le bain. On s’est dit que c’était un match de coupe, eux étaient surmotivés, nous peut-être un peu moins. On avait peut-être aussi un coup de moins bien avec le match contre Fleury, la semaine d’avant. Donc, on a quelques circonstances atténuantes mais on n’a rien à redire sur la physionomie du match. C’est d’ailleurs le seul match où on est passé à côté ! Je préfère passé à côté de ce match-là, même si c’est embêtant pour le club et pour l’environnement alors que l’AC Amiens a une histoire en coupe de France, que prendre 4-0 en championnat.
D’autre part, vous vous êtes beaucoup déplacés…
On comptait, la fois dernière : on a dû jouer quatre fois à la maison. Sur dix matches, c’est très peu ! Que ce soit en coupe, en championnat ou en préparation, on a fait que ça. Nous recevons Viry la semaine prochaine, après on va à Beauvais, donc ça va ce n’est pas loin, on reçoit Reims ensuite. Sur les deux derniers mois, ça va être un peu plus cool, on va dire. Mais bon, ces matches, on les récupérera lors de la phase retour.
Demain, vous jouez à Saint-Quentin pour un match amical : ça sert toujours à se perfectionner ?
C’est plus un match d’entraînement pour avoir du rythme en face de nous et avoir une opposition en face qui ne nous connaît pas. C’est toujours mieux que de faire un 11 contre 11 à l’entraînement. Demain, c’est plus pour avoir 1h30 de course, d’entraînement et travailler. Travailler techniquement et mentalement. Car on est conscient de ce dont on est capable et aussi conscient de ce dont on n’est pas capable. Et après ce sera reparti pour les cinq derniers matches ! On reste focalisé dessus.
Propos recueillis par Camille MARSIGLIA
Crédit photo : Léandre Leber – GazetteSports
Match amical : Olympique Saint-Quentin – AC Amiens
Vendredi 10 novembre, 17h30
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