L’E-Sport au programme de Paris 2024 ?
Il y a quelques semaines de cela, Tony Estanguet déclarait à l’agence Associated Press que la discipline vidéo-ludique qu’est l’e-sport entrait dans les débats des institutions olympiques : « Nous devons étudier cela parce que nous ne pouvons pas dire « Ce n’est pas nous. Ce n’est pas dans l’esprit olympique ». La jeunesse s’intéresse à l’e-sport et à ce genre de choses. Étudions cela. Rencontrons-les. Essayons de voir si nous pouvons bâtir des ponts. Je ne veux pas dire « non » dès le début. Je pense qu’il est intéressant d’interagir avec le CIO, avec la communauté e-sport, afin de mieux comprendre cette discipline et pourquoi elle rencontre autant de succès. ».
C’est le premier pas d’un rapprochement entre deux univers certes différents, notamment à cause de la notion de l’effort physique qui divise les avis sur le sujet. Même s’il semble que cette question restera en suspend plusieurs années encore, le format, l’audience et surtout la dynamique qui entoure le secteur semble séduire. De plus, depuis que le milieu s’est professionnalisé, les valeurs prônées par les différentes institutions de l’e-sport se rapprochent de celles du CIO : « Nous avons encore un peu de temps pour étudier, pour interagir, pour entrer en contact. Nous passerons un peu de temps après Lima pour rencontrer de nouvelles personnes et de nouveaux acteurs. Le CIO aura le dernier mot, s’ils veulent inclure l’e-sport au sein du programme. Nous en discuterons entre nous. »
Les réserves restent nombreuses, comme le prouvent les propos de Thomas Bach, président du CIO : «Il n’est pas 100% sûr que l’E-Sport soit vraiment un sport, déclarait-il alors. Nous ne voyons pas une organisation ou une structure qui nous donne confiance ou nous garantisse que les valeurs de l’Olympisme et du sport soient complètement respectées.»
Une volonté de rapprocher sport et e-sport
Pourtant, le milieu de l’e-sport fait des clins d’œils depuis plusieurs années aux autorités sportives. En témoigne l’objet numéro un de France eSport qui est ce qui s’apparente à la fédération française de l’e-sport : »développer, promouvoir, encadrer la pratique des sports électroniques dans un esprit d’équité et d’épanouissement humain, s’inscrivant dans les valeurs et les principaux fondamentaux de l’Olympisme ».
La bonne nouvelle vient tout de même des pays orientaux qui ont intégré la discipline pour les jeux d’Asie. Dès 2018 pour l’édition Indonésienne, l’e-sport sera présent en tant que sport de démonstration, avant qu’il ne soit intégré pour l’édition de 2022 en Chine de manière officielle. Précurseurs dans le domaine, rappelons tout de même que l’élan vient de la Corée dont c’est l’un des sports nationaux sur des titres comme Starcraft ou League of Legends.
Comme le stipule le préambule de la charte olympique, « l’Olympisme s’articule autour de trois valeurs fondamentales : l’excellence, l’amitié et le respect ». En suivant ces principes à la lettre, l’e-sport pourrait bien se faire une place au sein de la famille du sport olympique et peut être devenir un pourvoyeur de médailles dans un domaine où la France performe.