À l’occasion de la journée des droits de la femme, GazetteSports est parti à la rencontre de joueuses de la métropole amiénoise. Entretien en toute sincérité avec Catherine Bourbon, capitaine de l’équipe féminine de rugby !
Qui êtes-vous Catherine ?
Je m’appelle Catherine, j’ai 26 ans, je suis interne en médecine d’urgence à Amiens et capitaine des Licornes, l’équipe féminine du Rugby Club Amiénois ! On évolue actuellement en régionales dans le championnat de rugby à X.
Comment vous est venue l’envie de jouer au rugby ?
Ma première rencontre avec le rugby était pendant une initiation en sixième. J’ai tout de suite accroché mais je n’en ai pas fait pour autant. C’est finalement en seconde que l’envie m’est revenue. Je me souviens que ça étonnait quand j’en parlais autour de moi, mais c’est en première que je me suis lancée. J’étais en UNSS au milieu des garçons, mais je n’ai pas forcément de mauvais souvenir d’intégration dans le groupe. Aujourd’hui ça fait huit ans que je suis licenciée.
C’est un sport qui reste très masculinisé dans les consciences collectives, quelles sont les réactions quand vous dites que vous le pratiquez ?
Aujourd’hui les réactions sont beaucoup moins surprises qu’il y a quelques années. Le rugby féminin s’est démocratisé, on en parle un peu plus dans la presse, on a l’occasion d’en voir à la télévision, etc, donc ça étonne beaucoup moins. Mais bon à coté de cela, je n’ai pas forcément le physique d’une rugbywoman. Je suis petite et fine donc c’est surtout ça qui surprend je pense (rires).
Est-ce que vous sentez une différence de traitement entre hommes et femmes dans le rugby en général ?
Au niveau national je ne pense pas qu’il y ait une vraie différence de traitement. La fédération fait le nécessaire pour le développement du rugby féminin et, si différences il y a, je pense qu’elle seront amenées à vite disparaître. Au niveau local par contre je pense qu’on a tendance à mettre souvent les équipes masculines en avant et oublier les équipes qui suivent, comme les féminines ou la réserve. Dans la presse ou même dans les tribunes, on constate moins d’engouement. Certes il y a peut-être moins de niveau, ou c’est moins spectaculaire, mais le travail est le même.
Qu’est ce qui change entre une équipe de rugby masculine et féminine ?
C’est compliqué à répondre… Je dirais que quand les conditions climatiques sont difficiles, c’est peut-être un peu plus compliqué de motiver les troupes chez les femmes (rires). Mise à part cela, je sais que chez les Licornes, on a la manie de poser des questions sur tout ce que notre coach essaye de nous inculquer. Sur les positions, les déplacements, les gestes, etc. On est très curieuse !
L’hôpital et le rugby, même combat ?
C’est très complémentaire dans ma vie. Le rugby c’est mon échappatoire. À l’hôpital je vois des situations difficiles, et je me vide l’esprit sur le terrain avec les filles. C’est deux mondes distincts dont je peux m’échapper. Mais les deux se rejoignent sur la détermination et l’engagement nécessaires. Et on accueille tout le monde, à l’hôpital ou dans l’équipe !
Catherine Bourbon et ses Licornes du RCA seront à retrouver fin mars pour un nouveau plateau de rugby féminin dans la métropole ! En attendant, retrouvez toutes les informations et actualités sur la page des licornes.
Propos recueillis par Benjamin Poupart
Crédit photo : Kévin Devigne – GazetteSports
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