Le nez dans le (somptueux) gazon de la Licorne, les joueurs de l’ASC ont cependant fait bonne figure contre Montpellier. Mais le compteur se révèle vide…
Tel un doux refrain que Christophe Pelissier trouverait plaisir à ne plus fredonner… Comme à Lyon où il avait manqué de justesse dans le dernier geste, l’Amiens SC a de nouveau failli samedi soir, face au Montpellier Hérault de Michel Der Zakarian cette fois. Un revers au goût amer pour une formation amiénoise qui enregistre une nouvelle désillusion mais qui peut (aussi) ne s’en prendre qu’à elle-même. « Nous avions comme le match en main, animé par l’envie de concrétiser une domination jusqu’alors stérile mais ce but venu d’ailleurs de Mollet nous plombe la rencontre… » Tout en s’efforçant à masquer sa frustration, Khaled Adenon analysait parfaitement – et en une phrase – le scénario catastrophe d’un bras de fer où les picards pouvaient résolument prétendre s’attribuer le premier rôle. Sauf que Skhiri n’en ai décidé autrement, enfonçant le clou afin de crucifier un malheureux Régis Gurtner. Après s’y être repris par deux fois cependant.
« Avec deux revers, tu ressens une légitime inquiétude » C. Pelissier
« La prestation d’ensemble peut être considérée comme satisfaisante. Elle n’est toutefois pas aboutie » avait auparavant confié son coach, Christophe Pelissier. Durant une conférence de presse où il réaffirmait la nécessité d’étoffer le secteur offensif. Dépourvu d’attaquants patentés à ces côtés sur le banc, l’intéressé s’en était alors remis à une (rapide) redistribution des cartes pour tenter de reprendre la main. Mais il fallait celle de Hilton, dans la surface de réparation, suite à un centre au cordeau de Oualid El Hajjam – pénalty alors transformé dans la foulée par Moussa Konaté – lors du « money time » pour entretenir une lueur espoir. Laquelle ne parvenait à dissiper le sombre bilan enregistré en ce début de championnat. « Il ne faut pas être devin pour s’apercevoir que des renforts sont indispensables. Notre attaque a été décimée durant l’intersaison. Soyons réalistes, avec deux revers tu ressens une légitime inquiétude » traduisait, sans langue de bois, le responsable technique de l’ASC.
Nullement pessimiste – « il reste encore trente six confrontations et l’équipe ne dévoile pas le même visage que l’an passé où l’entrée en matière s’était révélée toute aussi chaotique » –, Christophe Pelissier tape cependant encore du pied … et à la porte de ces dirigeants.
En appel samedi face au leader rémois
Certes Rafal Kurzawa veillait à signer des débuts encourageants sous ses nouvelles couleurs mais cette nouvelle tête au sein de l’effectif n’a pas réussie – à elle seule – à dissiper l’anxiété qui hante celle de son coach. Qui en soulignant l’absence de Monconduit samedi soir ne désire toutefois se voiler la face. « La préparation s’est déroulée sans que l’on puisse véritablement trouver cette cohésion de groupe. Et pour cause, des éléments sont arrivées au fur et à mesure » Et pourtant, la troupe amiénoise brille par sa volonté à se serrer les coudes. Une force … de caractère qu’il est impératif de préserver.« Trop tendre» selon Guessouma Fofana, les amiénois seront en session de rattrapage en fin de semaine, opposés à un Stade de Reims, promu qui marche sur l’eau. Et pour éviter d’essuyer un troisième revers consécutif, ils vont devoir puiser dans ses ressources morales. En attendant que d’autres ne soient (peut-être) conviés à leur donner un coup de main…
Fabrice Biniek
Photos : Léandre Leber – Gazettesports