La trêve a sans doute fait le plus grand bien aux Gothiques d’Amiens qui ont eu le temps de digérer la claque reçue à Anglet. De retour sur les patins depuis jeudi, ils ont une belle occasion de se racheter à Rouen ce lundi.
Les Gothiques à la relance. Neuf jours ont passé depuis la déroute à Anglet, vendredi 31 octobre, où ils se sont lourdement inclinés 6-1. Mais surtout, les joueurs de Kevin Bergin sont passés complètement au travers d’un premier tiers cauchemardesque à l’issue duquel ils étaient largement menés 5-0. Cette sortie de route au Pays basque a mis un coup bas sur ce qui avait été fait jusque-là. Même les quelques jours précédents la rencontre, consacrés au travail spécifique sur le powerplay et les mises au jeu n’ont pas porté leurs fruits. « On n’a pas reconnu l’équipe. On a été très déçus après tous les progrès qu’on avait déjà pu avoir. Là on est redescendus… Non, on n’est même pas redescendus, on s’est plantés la tête la première dans l’escalier. Et pas seulement d’une marche, mais de quatre ou cinq« , image l’entraîneur amiénois, encore un peu amer au moment de reparler de ce déplacement douloureux.
La trêve de quelques jours est probablement arrivée au bon moment pour les Gothiques. Histoire de remettre les choses en place. Après quelques jours de repos, les coéquipiers d’Aleksandar Magovac ont repris le chemin de l’entraînement jeudi. Ces derniers ont aussi eu droit à une séance vidéo très riche sur ce qui n’avait pas été six jours plus tôt. « La vidéo ne ment jamais. Ça se voit quand on ne respecte pas la structure, le plan de match ou qu’on essaie de faire un exploit individuel. On n’est pas ce genre d’équipe, on est construit pour faire les efforts ensemble, avec 20 joueurs qui se donnent à fond. En vidéo, les joueurs se voient et savent déjà ce qu’on pense. Ils ont vécu ces situations sur la glace. C’est facile de connaître les réponses après l’action. Mon travail, c’est de m’assurer qu’ils connaissent les réponses avant que l’action se produise », détaille Kevin Bergin. Lequel se montre plutôt satisfait du retour sur la patinoire de l’ensemble de son effectif aux entraînements où intensité et rigueur ont été de mise. « Tout le monde est revenu avec beaucoup d’envie et d’implication. On doit montrer que ce match à Anglet n’était qu’un accident. » De bon augure, sans doute, pour préparer la deuxième confrontation face aux Dragons de Rouen qui étaient venus s’imposer au Coliseum au début du mois d’octobre (2-4).
Il faut qu’on ait plus de niaque devant le but.
Kevin Bergin, entraîneur des Gothiques d’Amiens
Pour faire tomber les Normands dans leur patinoire de l’île Lacroix, chose que les Gothiques ont réussi à faire à quatre reprises la saison dernière, dont trois en quarts de finale des play-offs (3-4), il leur faudra faire beaucoup plus. Notamment devant la cage : un problème d’efficacité que les Amiénois traînent depuis le début de la saison. Des joueurs moins décisifs, moins en confiance dans la zone de vérité. Pourtant ces joueurs ne manquent pas d’occasions pour faire trembler les filets. « On a une moyenne de buts attendus qui est supérieure à la saison dernière, mais ça ne veut pas. À chaque fois il manque quelque chose, ce petit truc… Il faut qu’on ait plus de niaque devant le but, qu’on soit plus méchant, insiste Kevin Bergin. Je suis persuadé que ça va se débloquer. Je crois que ce groupe ne sait pas encore à quel point il peut être bon. »
Mais depuis le début de la saison, cet effectif, dont la grosse majorité s’est hissée en demi-finale des play-offs lors du dernier exercice sous les ordres de Mario Richer, a alterné le bon et le moins bon. Un parcours en dents de scie qui le place au tiers de la saison régulière à la huitième place (19 points). Forcément, ce n’est pas la place à laquelle le technicien québécois espère voir son équipe aborder les play-offs ensuite. « C’est sûr qu’on a laissé échapper des points depuis le début, où parfois on aurait mérité de les prendre, admet-il en faisant référence au match perdu aux tirs aux buts face à Marseille (5-6) ou même au premier derby de la saison avec ce deuxième tiers qu’il regrettait encore. Il va falloir travailler deux fois plus fort à partir de maintenant pour en remporter le plus possible pour rattraper notre retard. » Un retard à combler qui doit débuter dès lundi sur l’île Lacroix en s’adjugeant le deuxième derby des Plaines de la saison.
Ligue Magnus, 15e journée
Lundi 10 novembre, 20h – île Lacroix
Rouen (2e, 30 pts) – Amiens (8e, 19 pts)
César Willot
Crédit photo : Théo Bégler – Gazettesports.fr