Entre leur succès contre Gap (5-2) et leur déplacement à Anglet, les Gothiques d’Amiens ont profité de ces deux jours pour se perfectionner dans certains domaines spécifiques. Sur les engagements mais aussi sur le powerplay qui a montré ses limites lors des derniers matchs.
Chose dite, chose faite. Mardi soir, après la victoire face aux Rapaces de Gap (5-2), Kevin Bergin n’avait pas mâché ses mots concernant son powerplay, dont il avait qualifié le niveau de « nul », se retenant ainsi d’être plus vulgaire en conférence de presse. Il avait enchaîné en se rendant aussi responsable de cette fébrilité en supériorité numérique. Le technicien avait alors annoncé que l’accent allait être mis sur les supériorités numériques lors des prochains entraînements alors qu’elles avaient été délaissées puisque cela fonctionnait bien. Face à Marseille dimanche (4-0), et encore plus il y a deux jours contre Gap, le powerplay, avec beaucoup de déchets, a montré de vraies lacunes.
Il fallait vraiment travailler la tactique pour donner des automatismes aux joueurs.
Kevin Bergin, entraîneur des Gothiques d’Amiens
Ce jeudi, sur la petite glace du Coliseum afin de préparer le déplacement à Anglet ce vendredi, les Gothiques ont passé près de 40 minutes sur les unités spéciales. « On a voulu donner des repères car la zone est beaucoup moins grande. Les joueurs ont moins de temps, moins d’espace, c’est un peu plus facile de tuer des pénalités sur une petite glace. Il fallait vraiment travailler la tactique pour donner des automatismes aux joueurs pour qu’ils aient plus de confiance en match sur leurs passes, assure Kevin Bergin. Actuellement on manque de confiance dans le jeu pour faire la petite passe qui peut nous donner une vraie chance de marquer. » Équipe la plus efficace dans ce domaine sur le début de saison, Amiens, qui n’a plus inscrit le moindre but en powerplay depuis 6 matchs, est désormais la cinquième formation la plus efficace. C’est Rudy Matima qui a inscrit le dernier but en supériorité numérique pour les Gothiques d’Amiens, lors de la réception des Aigles de Nice le 5 octobre dernier (3-5). « On essaie de trouver des solutions pour retrouver de l’efficacité en powerplay. Dans ces moments, l’équipe doit tout donner pour profiter de cet avantage. On faisait bien les choses au début, mais quelque chose s’est cassé depuis, reconnait Janis Svanenbergs.
Ce manque de confiance et cette prise de risque parfois trop grande sur les powerplays, alors qu’Amiens est la meilleure équipe en infériorité numérique, se traduisent plus généralement sur le jeu à cinq contre cinq. Kevin Bergin l’a clairement indiqué, il attend plus de certains joueurs même si plusieurs d’entre eux ont répondu sur la glace en se montrant décisifs sur les derniers matchs. Janis Svanenbergs, qui en est à sa troisième saison sous le maillot amiénois, a des statistiques moins prolifiques que lors des deux précédents exercices et de fait moins d’influence dans le jeu pour le moment, même s’il compte 5 assistances en 13 matchs de championnat. « Ça faisait un moment que j’attendais ce premier but. Il est arrivé contre Cergy-Pontoise en Coupe de France, puis j’ai marqué contre Marseille au match suivant. Ça a été une sorte de déclic, confie le joueur de 24 ans. Quand vous ne marquez pas pendant un moment, c’est frustrant, c’est sûr, parce que vous avez plusieurs chances mais ça ne rentre pas. Je n’étais pas vraiment inquiet. »
Le face-off également travaillé
Il n’y a pas que les unités spéciales qui ont été travaillées spécifiquement. La veille, ce mercredi, Kevin Bergin a uniquement fait appel à ses joueurs de centre, les autres ont été laissés au repos, pour perfectionner les mises au jeu, un autre aspect du jeu dans lequel le technicien souhaite que ses joueurs soient les meilleurs. « On a fait venir un arbitre pour pratiquer les engagements. Ce sont des points super importants en match. On l’a vu, nos deux premiers buts [face à Gap] partent d’une mise au jeu. » Janis Svanenbergs, notamment en compagnie des autres joueurs de centre comme Kieran Craig (en Une) ou de Virgile Gauffriau entre autres, a pris part à cet entraînement qui était optionnel au lendemain de la victoire contre Gap. Le Letton est d’ailleurs le meilleur Amiénois dans cet exercice et sixième meilleur de la ligue au nombre d’engagements remportés (133/233, soit 57,08 % d’efficacité). « On a essayé de s’améliorer, de voir ce qu’on pouvait faire différemment si quelqu’un triche. Gagner le face-off et commencer avec le palet est quelque chose de très important. Je pense que ça va beaucoup nous aider », assure, confiant, le numéro 72. Pour les Gothiques, si la différence se fait sur les engagements et sur les unités spéciales, Kevin Bergin pourra dire que la semaine de travail a été très bonne.
Ligue Magnus, 14e journée
Vendredi 31 octobre, 20h30, patinoire La Barre : Anglet (8e, 17 pts)- Amiens (6e, 19 pts)
César Willot
Crédit photo : Théo Bégler – Gazettesports.fr