À 43 ans, Zahir Zerdab a toujours faim de football. L’attaquant, qui a finalement trouvé un accord avec l’US Camon pour y disputer une nouvelle saison, la huitième depuis son retour en France, se tient prêt pour aider son club formateur.
À bientôt 44 ans, l’envie de jouer au football ne faiblit toujours pas chez Zahir Zerdab. Récemment tombé d’accord avec son club formateur pour poursuivre leur aventure commune comme révélé vendredi, l’avant-centre est un renfort de poids pour l’effectif d’Abdellah Kharbouchi, qui s’est considérablement rajeuni cet été. L’ex-international algérien (1 sélection), auteur de 14 buts la saison passée et grand artisan du maintien de Camon en Régional 1 s’apprête à prendre part à une huitième saison avec les Jaune et Noir depuis son retour en France, en 2017, à la fin de sa carrière professionnelle. Courtisé par plusieurs clubs, dont les Portugais d’Amiens présidés par Abilio da Sousa, qui a tout fait pour qu’il rejoigne son club, tout juste rétrogradé en Régional 2. Zahir Zerdab, qui n’a pu faire son retour sur les terrains sous le maillot de l’US Camon en Coupe de France, postule en revanche pour une place dans le groupe qui se déplacera ce dimanche à Pont-Sainte-Maxence en championnat. L’attaquant camonois a accepté de s’entretenir avec Gazette Sports pour expliquer les raisons de son choix, mais aussi, il se dit aussi prêt pour aider son club une saison de plus.
À 43 ans, bientôt 44, le 9 janvier prochain, vous n’avez toujours pas envie, ni décidé de raccrocher les crampons…
Non, j’ai toujours envie de jouer au football. Je n’ai pas pensé à arrêter. Je me suis même dit qu’à un moment donné, tant pis si ce n’est pas à Camon, qui était quand même l’option numéro 1, j’irai ailleurs. J’ai eu de bonnes sollicitations et d’ailleurs, je remercie les différents présidents qui m’ont appelé, ce qui prouve que je suis toujours actif, désiré, respecté. C’est certainement dû aux bonnes saisons que je continue à faire, malgré l’âge. L’idée première, c’était quand même de rester à Camon. Mais bon, il y avait des engagements pris qui n’avaient pas été, on va dire, totalement respectés. C’est pour ça que ça a tardé. On a un président qui est très occupé. C’est pour ça que ça a pris du temps aussi pour se décanter.
Donc continuer à jouer au football à Camon, c’était une suite logique pour vous…
Bien sûr, c’est un club qui compte pour moi. J’ai commencé à 9 ans là-bas, Camon était venu me chercher quand je jouais à Rivery et j’y suis resté jusqu’à mes 19 ou 20 ans avec la montée en R1, c’était la DH à l’époque. Je suis parti pour continuer ma carrière, en professionnel, et quand elle s’est terminée, je suis retourné au bercail (rires). J’ai vu que ça allait être ma huitième saison depuis mon retour en 2017, ça fait quand même pas mal d’années dans ce club !
Il n’y a aucun problème au niveau du physique, je suis prêt à jouer.
Zahir Zerdab, attaquant de l’US Camon
Comment vous sentez-vous physiquement ?
Il n’y a aucun problème au niveau du physique, on est toujours actif, je suis prêt à jouer. Mais forcément, il faudra quelques matchs pour retrouver le rythme. J’ai joué avec les vétérans, on va dire les anciens copains de ma génération. Ça m’a permis de rester en lien avec le football et de m’entretenir, même si ce n’est pas le même niveau ni les mêmes attentes. Je suis rentré tard de vacances aussi, à la fin du mois d’août. Durant le mois de septembre, j’ai pas mal joué au padel. Ça m’a permis aussi d’aller voir les matchs du dimanche des membres de ma famille qui jouaient dans d’autres clubs.

Vous souhaitiez rester à Camon. Abdellah Kharbouchi, qui a remplacé Frédéric Bornoville durant l’intersaison, a plusieurs fois manifesté son souhait de vous avoir dans son effectif. Cela a-t-il renforcé votre choix ?
Abdellah a fait beaucoup pour que je reste et que je continue. Depuis qu’il savait qu’il allait reprendre l’équipe première, il a toujours été en contact avec moi, on s’appelait. C’est quelqu’un que je connais très bien, on a déjà joué plusieurs fois l’un contre l’autre. C’est un ami avant même d’être avec le coach. D’un point de vue sportif, c’était l’un de ses souhaits que je reste, c’était aussi le mien. Mais il y avait des engagements qui avaient été pris, il fallait qu’ils soient respectés par le club pour que tout rentre dans l’ordre. Je pense que tout le monde est content. J’ai fait ma première séance d’entraînement vendredi soir, les jeunes que j’avais quittés en fin de saison dernière, je pense qu’ils m’apprécient aussi. C’est important quand tu reviens dans un groupe et que tu retrouves les têtes que tu connais, de voir que les mecs sont contents de te retrouver, c’est que tu es désiré par tout le monde.
Pour le moment, Camon tourne bien en championnat et est encore en lice en Coupe de France avec une équipe qui s’est considérablement rajeunie cet été. Allez-vous encore avoir ce rôle de grand frère que vous avez déjà pu avoir par le passé ?
On est là pour apporter notre pierre à l’édifice et amener un plus. L’équipe tourne pas mal, je suis allé les voir jouer. Je connais quasiment tout le monde, à part deux ou trois nouveaux qui sont arrivés. C’est une bonne chose d’arriver dans une bonne dynamique. C’est vrai que la plupart des cadres de l’année dernière sont partis ou ont arrêté, comme Quentin Ducrocq qui s’est blessé, Maxime Josse qui est aussi une grosse perte de l’intersaison parce qu’il a fait beaucoup au club, Quentin Mercier, Iram Berdita et Elyas Bazzah. Oui l’équipe s’est rajeunie, mais ça marche plutôt pas mal pour l’instant parce que les jeunes ont aussi beaucoup de qualités. Je pense que s’ils sont bien encadrés, bien entourés, on peut faire de bonnes choses.

Ces deux dernières années, vous évoluiez sous les ordres de Frédéric Bornoville qui a décidé de prendre du recul. C’est aussi quelqu’un qui compte pour vous…
Fredo, c’est quelqu’un que j’admirais déjà quand j’étais jeune. J’ai eu la chance de faire mon évolution chez les jeunes à Camon et c’était quelqu’un de très important pour nous les jeunes. Je le regardais jouer et je l’appréciais au même titre que d’autres anciens. L’avoir comme coach, quand tu as évolué avec lui en tant que joueur, c’est quelque chose de fort. C’est l’une des premières personnes qui m’a envoyé un message quand il a vu que je continuais. Il m’a envoyé : « Enfin, c’est bon, t’as repris, tu t’es enfin mis d’accord avec le président, c’est cool, je suis très content pour toi et pour le club. » C’est quelqu’un qui apprécie le club, et même s’il est parti, je suis sûr qu’il regarde attentivement les résultats et l’évolution du club.
Propos recueillis par César Willot
Crédit photo : Kevin Devigne, Théo Bégler – Gazettesports.fr

