La saison cycliste se termine, par exemple en France on a assisté à la dernière classique, en l’occurrence Paris-Tours remportée dimanche dernier par Christophe Laporte. Mais en Italie, la course des Trois Vallées Varésines a été marquée par un arrêt à l’initiative des coureurs, suite aux conditions météorologiques. Lionel Herbet revient sur cet événement.
En Italie, c’est dimanche prochain que se déroulera le Tour de Lombardie qui fait partie des grands Monuments au même titre que Paris-Roubaix ou le Tour des Flandres. Pour se mettre en jambes, les coureurs se préparent en participant à une classique appelée les Trois Vallées Varésines. Malheureusement, la journée de mardi en Italie a été marquée par des conditions atmosphériques déplorables avec de la pluie et du vent ce qui rendait très difficile la course.
Certes, le cyclisme est un sport de plein air et les coureurs ne peuvent ignorer qu’ils vont rencontrer dans une saison le froid, la chaleur, la pluie et même la neige. Mais mardi le cyclisme était un sport devenu très dangereux et nous avons tous en mémoire le récent accident mortel dont a été victime Muriel Furrer, jeune cycliste suisse de 18 ans, qui est décédée suite à une chute pendant les championnat du monde sur route junior. Car il faut le répéter, aujourd’hui, les accidents ne se produisent pas seulement dans les petites courses du dimanche dans nos villages mais aussi dans les grandes épreuves professionnelles.
Mais revenons à cette journée de mardi. La course avait démarré depuis une heure et il y avait même une échappée dans laquelle figurait le Français Romain Bardet. Malheureusement, les conditions de course étaient devenues impossibles et surtout dangereuses. Dans le peloton, le champion du monde Tadej Pogacar a alors joué son rôle de leader : il a incité tout le monde à descendre de machine et à arrêter définitivement la course. Déçus, les organisateurs ont toutefois accepté cette décision et les Trois Vallées Varésines ont donc été annulées. Nous saluons le courage des coureurs et cela nous fait penser à ce qui était arrivé lors du Tour de France 1978.
C’était le premier de Bernard Hinault et le Breton n’allait pas tarder à affirmer sa force de caractère et son pouvoir d’être le leader, pas forcément en course, mais aussi en dehors. Dans ce Tour 78, il n’y avait pas de mauvaises conditions atmosphériques mais il s’agissait plutôt des conditions de course. C’était en effet l’époque où les organisateurs de la Grande Boucle multipliaient les demi étapes avec des changements incessants de villes et d’hôtels. C’est bien simple, les coureurs passaient plus de temps en voiture que sur leur vélo. Bonjour la récupération ! Alors, Bernard Hinault parvint à convaincre tout le monde à faire une grève spectaculaire : descendre de vélo et observer un moment de protestation devant un public ébahi et les journalistes présents dans la course et qui, évidemment, devaient relayer l’information.
Nous disons donc bravo à Tadej Pogacar et à tout le peloton de ces Trois Vallées Varésines. Maintenant, est ce que cette attitude de Tadej Pogacar pourrait être reprise par les footballeurs qui sont placés devant un programme démentiel et qui, parfois, sont victimes de blessures résultant d’un programme chargé. Nous n’en sommes pas, hélas, certains. Le football a beau être un sport collectif mais à la fin du mois, chacun regarde d’abord son compte bancaire et se moque de l’intérêt général.
Lionel Herbet
Crédit photo : Léandre Leber – Gazettesports.fr