À mesure que nous nous rapprochons des Jeux olympiques de Paris, revient régulièrement sur le tapis le problème du dopage. Bien évidemment, et pour ceux qui n’y connaissent pas grand-chose, mais donnent quand même leur avis, un sport est cité en premier en ce qui concerne les sportifs dopés : le cyclisme.
Il est vrai que depuis toujours, cyclisme et dopage ont été associés (sic), mais il faut admettre que cela n’est plus vrai et qu’aujourd’hui, ne serait-ce qu’en France, le cyclisme est le sport le plus contrôlé. Depuis le début de saison, le petit fils de Raymond Poulidor Mathieu Van der Poel n’en finit pas de remporter les plus belles épreuves comme Paris-Roubaix qu’il a survolé ou le Danois Jonas Vingegaard, lauréat du dernier Tour de France.
Il est de bon ton de mettre en doute les qualités de ces super champions qui, pour nous, sont de véritables phénomènes, comme l’est aussi le perchiste suédois Armand Duplantis qui, une fois de plus, vient de battre le record du monde en Chine (6m24). Justement, c’est de Chine que nous est venue une information qui devrait faire du bruit dans le monde sportif avant Paris. L’Agence mondiale antidopage (AMA) est, on le sait, chargée de procéder aux contrôles et surtout de communiquer ensuite les résultats aux Fédérations.
Or, il semble bien qu’à partir de révélations de médias américains et allemands, l’AMA n’ait pas joué son rôle de gendarme de la lutte anti-dopage. La raison est simple : l’AMA a fermé les yeux sur le cas de 23 nageurs chinois avant les Jeux de Tokyo en 2021. 23 nageurs et pas n’importe qui, contrôlés positifs, mais non déclarés officiellement, ce qui leur a permis de participer à ces Jeux de Tokyo. C’est évidemment un gros scandale en vue qui va laisser des traces et des conséquences pour les Jeux de Paris. D’abord, il faut remercier ces médias américains et allemands qui ont mis cette affaire sur la place publique. L’AMA n’est pas claire dans cette affaire et l’agence américaine contre le dopage est montée en première ligne. Il est logique que ces athlètes qui ont participé aux Jeux de Tokyo en étant normalement suspendus devraient être privés des Jeux de Paris. On imagine l’effet dévastateur que cela va produire, d’autant que certains Chinois comme Wang Shun, champion olympique du 200 m 4 nages, seront des adversaires potentiels du Français Léon Marchand, grand favori.
Pour terminer sur une note amusante, citons cette réflexion du Français Camille Lacourt qui, au sujet du Chinois Sun Yang avait déclaré « qu’il pissait violet ». Un autre observateur a conclu « que la lutte anti-dopage n’en sortait pas grandie ». Cette affaire n’est pas terminée et bien des péripéties vont se produire d’ici aux Jeux, et soyons objectifs : la lutte anti-dopage n’épargne personne et c’est la raison pour laquelle il ne faut pas donner de leçon.
Lionel Herbet
Crédit photo : Kevin Devigne, Léandre Leber – Gazettesports.fr (illustrations)