Habituellement mesuré dans ses propos, le président du comité de la Somme de canoë-kayak Philippe Vermersch a, cette fois, été plus incisif dans son rapport moral lors de l’assemblée générale qui s’est déroulée samedi dernier à Picquigny.
En cette période olympique, au moment où de nombreuses délégations viennent se préparer à Amiens (les judokas japonais notamment), alors que le canoë-kayak dispose du plus beau bassin en eau vive de tout le Nord de la France (Picquigny), nous n’avons aucune visite et c’est bien dommage.
Philippe Vermersch s’est donc lâché dans son compte-rendu moral et nous reprenons volontiers certains de ses propos: « Avec les Jeux à la maison, nous aurions pu croire que tous les moyens allaient être mis en place pour redynamiser le monde du sport. Il est vrai que la guerre en Ukraine, le contexte économique mondial et le retour nationalisme ne sont pas favorables à un développement de masse pour nos infrastructures et le monde sportif. J’ai la nette impression qu’on est en train d’abandonner petit à petit notre véritable ADN qui est la compétition sportive et le goût de l’effort. Les salles de fitness c’est bien mais ce genre de sport ne génère qu’un monde d’individualistes et vide peu à peu les structures qui sont les nôtres pourtant vecteurs de valeurs sociales et de bien vivre ensemble au profit de l’égoïsme et du chacun pour soi. La compétition et l’effort commun permettent de souder les équipes et de maintenir la vie sociale en rejetant toute discrimination raciale et sociétale.
J’ai la nette impression que les politiques baissent les bras
Philippe Vermersch, président du Comité de la Somme de canoë-kayak
Notre département pourtant à une heure seulement de Paris n’a pas fait le plein de délégations étrangères pour la préparation de ces Jeux et c’est certainement lié à nos infrastructures tout comme le bassin de Picquigny qui restent vides d’athlètes. Le projet de bassin date de.. 1987 et à ce jour les seuls travaux qui ont été faits ne servent qu’à consolider ce qui est en train de partir en vrille. Est-ce la volonté de ne rien faire, la politique de l’autruche ou de la patate chaude ? J’ai la nette impression que les politiques baissent les bras devant le travail à accomplir pour redynamiser notre société mais j’espère me tromper ».
Néanmoins, l’année 2023 a permis au canoë-kayak de la Somme de s’illustrer au plan national notamment avec l’équipe de N2 de kayak polo de Loeuilly; les performances de Caroline Loir en slalom; Prune Rousseau, Matthieu Dubois, Léandre Piskula, Matthieu Pierre en descente. Sans oublier en océan-racing Anne-Gaëlle le Her, Liléa Castryck Généreux, Virgile Gogois, Marton Dubay, Olivier Petitléon. Le comité de la Somme est présent dans plusieurs disciplines notamment le slalom, la descente, le kayak-polo, la mer mais à l’inverse la course en ligne a quasiment disparu des programmes. Le comité compte 519 licenciés mais tout comme certaines disciplines comme le ski, il compte un grand nombre de licences à la journée : 17 224. Philippe Vermersch a tenu à remercier les clubs du département pour leur investissement précieux et non mesurable car s’il est un sport où le bénévolat est omniprésent c’est bien le canoë-kayak. Tant que des hommes comme Philippe Vermersch seront là, le canoë-kayak vivra.
Lionel Herbet
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazettesports.fr et DR