C’est un sujet que nous avons eu l’occasion d’aborder à plusieurs reprises. Celui des athlètes qui, pour la plupart, tentent d’obtenir leur sélection pour Paris 2024, consentent des sacrifices financiers importants mais sont très peu aidés alors que certains ont une famille et des bouches à nourrir. Au point qu’on imagine avec crainte ce que sera l’avenir pour ceux n’ayant pas obtenu leur qualification ou n’ayant pas remporté de médailles et qui devront repartir après les Jeux.
Ce sujet avait été évoqué l’an dernier à Ailly-sur-Noye où étaient rassemblés quelques athlètes samariens présélectionnés pour Patis. Certains avaient été interrogés par des élèves justement sur cet aspect financier. Les athlètes présents avaient répondu qu’ils n’avaient pour la plupart aucun sponsor. Dans la journée de ce mardi, deux informations absolument opposées sont venues nous rappeler que le sport de haut niveau pouvait être synonyme de galère pour certains mais aussi de pactole pour d’autres.
C’est ainsi que nous est revenue cette information concernant un ancien champion d’Europe de canoë-kayak Jules Brecin qui, estimant qu’il n’était pas aidé par sa Fédération, avait purement et simplement décidé de mettre un terme à sa carrière. Dommage mais on comprend volontiers la décision de ce jeune espoir qui a fait cette déclaration: « Nous sommes de bonnes personnes à partir du moment où on pose pour une photo avec un officiel quand il y a une médaille. » Ce même mardi, nous apprenons une nouvelle qui va ternir l’image du COJO Comité Organisation des Jeux Olympiques dont le président est l’ancien champion olympique de canoë-kayak Tony Estanguet. Ce dernier est loin d’être le bénévole qu’on se représente car tenez-vous bien, jusqu’en 2020, il percevait annuellement la modeste somme de 270.000 euros. Un salaire de Ministre ou de patron d’une grande boîte nationale. Cette somme est astronomique et une enquête a été ouverte par le Parquet national financier.
Estanguet, pas le seul en difficulté
Tony Estanguet peut-il rester à la tête du COJO ? En haut lieu, il est protégé et il va pouvoir continuer sa mission. Il n’est pas la seule personnalité sportive à connaître des difficultés et avoir une image écornée. Evoquons la Ministre de l’Education nationale et des Sports Amélie Oudéa-Castéra, elle aussi dans la tourmente et qui n’a aucun souci à se faire. Il est hélas possible que les cas Estanguet et Oudéa-Castéra soient identiques à ceux de deux hautes personnalités qui avaient défrayé l’actualité l’été dernier et qui depuis, sont toujours en poste. Ce sont Edouard Donnelly et l’Amiénois Etienne Thobois qui ont été l’objet de perquisitions suite à une enquête du Parquet national financier pour prise illégale d’intérêts, détournements de fonds, recel de favoritisme. Une affaire depuis retombée aux oubliettes..
Lionel Herbet
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazettesports.fr