À moins d’un an des JO Paris 2024, nous tremblons à la perspective de voir les athlètes français remporter un minimum de médailles au terme des championnats du monde d’athlétisme qui se déroulent cette semaine à Budapest.
Au moment où nous rédigeons cet article, le bilan est édifiant : zéro médaille et pour être clair, nous craignons la suite d’autant que notre grand champion, le décathlonien Kevin Mayer est en proie au doute. Le numéro un de l’athlétisme français a indiqué, dans une conférence de presse, qu’il était à la fois en forme olympique mais aussi à deux doigts de la casse. Depuis longtemps, on sait que le champion, qui est en grande forme, peut être malade ou blessé dès le début de la compétition.
Kevin Mayer est un immense champion qui connaît bien son corps et qui, et c’est normal, s’interroge. Le décathlon est l’épreuve la plus exigeante de l’athlétisme et la France peut être fière d’avoir un tel monument. Même si Kevin Mayer parvient à nous ramener une médaille, le bilan tricolore sera bien mince.
Faut-il être surpris ?
Faciliter l’accès des jeunes au sport
Non, à vrai dire et l’ancien champion d’Europe et désormais consultant sur France Télévisions Stéphane Diagana a clairement mis le doigt sur ce qui n’allait pas. Et justement une fois encore, on a rappelé ce vieux serpent de mer : à savoir le sport à l’école. Tout part de là, a indiqué Stéphane Diagana, qui a donné l’exemple d’un petit pays, la Slovénie, qui a une autre façon d’amener la jeunesse du pays vers le sport et qui obtient des résultats. Evidemment, nous partageons l’avis de ce champion d’une rare simplicité. Stéphane Diagana qui était venu voici quelques années à Amiens, dans le cadre des Trophées Sportifs.
A ce sujet, Stéphane Diagana rejoint le basketteur international Evan Fournier qui, après les Jeux Olympiques de Tokyo, s’était montré très sévère à l’égard du Ministre de l’Education Nationale, Jean-Michel Blanquer. Ce dernier s’était fait reprendre de volée et Evan Fournier lui avait fait remarquer « que féliciter les athlètes tous les quatre ans était insuffisant. »
C’est facile pour un ministre d’aller serrer la main d’un médaillé olympique mais il oublie ou ignore tout simplement tout le travail, l’investissement et surtout les sacrifices consentis par les athlètes. Evan Fournier, dont le père a exercé en tant que prof d’EPS au collège d’Ailly-sur-Somme et ancien judoka a demandé « que l’accès des jeunes à la culture et au sport soit plus important. »
Est-ce trop demander ? Nous sommes à fond derrière Stéphane Diagana et Evan Fournier et il est bien que les athlètes aujourd’hui aient le droit à la parole et puissent s’exprimer.
Lionel Herbet
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