Excellente idée que celle qui, ce lundi soir, dans le cadre de la Maison des Sports à Amiens, consistait à développer un thème de plus en plus répandu dans le sport de haut niveau : la santé mentale chez le sportif.
Depuis son arrivée à la tête du Département de la Somme en tant qu’ambassadeur du sport et pas seulement le haut niveau, Jacques Favre a fait bouger les choses et secoué le cocotier. Dans une autre vie, il a été à la tête de l’équipe de France de natation et il a été recruté par le président Stéphane Haussoulier et Margaux Deletré chargée du sport au conseil départemental samarien.
Pour évoquer ce sujet ô combien pénible parfois car il peut aller jusqu’à la mort avec l’exemple du rugbyman Christophe Dominici qui s’est suicidé voici peu de temps, Jacques Favre avait invité l’ancien champion olympique de natation Jérémy Stravius, la jeune joueuse de tennis Jade Psonka qui figure sur la liste des athlètes susceptibles de participer aux JO 2024, celui qui actuellement est surement le numéro un de la préparation mentale dans le sport Franck Blondeau, la psychologue Emilie Pelosse et un invité de dernière heure Ruddy Buquet car surtout en cette période de fin de saison, les arbitres peuvent être touchés par une fragilité mentale, compte tenu de l’importance des résultats.
Margaux Deletré a ouvert le colloque et elle a été relayée par Jacques Favre. « Nous voulons redonner un peu de vie à cette Maison des Sports et créer certains évènements comme celui de ce soir consacré à la santé mentale dans le sport. Nous avons des intervenants de grande qualité, a déclaré en préambule Margaux Deletré. La santé est un enjeu public et cette question nous préoccupe tous. Il y a un adage qui dit : on se rend compte de l’importance de la santé quand on l’a perdue. On pense beaucoup à la santé physique, moins à la santé mentale et c’est pourtant un pilier essentiel notamment chez les sportifs. »
Pour sa part, Jacques Favre a projeté un petit film consacré au nageur américain Michael Phelps qui, durant toute sa carrière a remporté 28 médailles dont 23 en or. Mais voilà cet immense champion était fragile et à trois reprises, il a fait un burn-out. Il était victime d’une sorte de vide dramatique après ses grandes victoires et il éprouvait, peut-être, des difficultés à revenir dans la vie normale.
Jacques Favre a répété que personne n’était à l’abri d’un burn out et que le problème de la santé mentale avait beaucoup évolué depuis dix ans. Cela n’a pas été le cas de Jérémy Stravius qui a mené sa carrière de façon intelligente et qui surtout, a su faire la part des choses. C’est bien simple, après une compétition, fut- elle la plus importante, dès qu’il rentrait chez lui, il passait à autre chose et il ne fallait dès lors plus lui parler natation.
La jeune tenniswoman Jade Psonka a avoué qu’elle avait fait très jeune un burn-out. Elle a alors compté ses amis et s’est retrouvée bien seule. Elle a donc un réel mérite à avoir retrouvé son équilibre. Le prochain colloque aura lieu le 8 juin toujours dans la Maison des Sports à Amiens avec pour thème : le sport et la transition écologique. Nous reviendrons sur les différentes interventions de Jérémy Stravius, Franck Blondeau notamment.
Lionel Herbet
Crédit photo : Lionel Herbet