Membre du staff des Licornes du RCA, Marion Puiraveau dresse le bilan de la saison écoulée d’Amiens et définit les contours de l’équipe à venir, qui aura un tout nouvel encadrement. Car elle quitte le club.
Quel bilan tirez-vous de la saison ?
C’est un bilan très positif pour cette saison. Quand on voit qu’il y a deux ans en arrière, on ne savait pas si on allait pouvoir faire une équipe à XV et qu’on est en 1/8èmes de finale, c’est très positif. L’équipe a énormément progressé en deux ans et elle l’a encore prouvé lors du dernier match face à Bourgoin.
Les résultats ont été au-dessus de vos objectifs cette saison ?
Oui. On avait pour objectif de viser mieux que l’année dernière, c’est fait avec le 1/8ème de finale et en plus ce titre régional. Surtout, quand on voit le contenu, les filles ont assimilé le nouveau plan de jeu et ont su se l’approprier, ce qui a permis de faire grandir l’équipe techniquement.
On a vu aussi que le groupe s’était élargi : est-ce de bon augure pour la suite ?
Oui, c’est l’objectif de faire grandir le collectif pour viser la Fédérale 1 à plus ou moins court terme. On doit pour cela étoffer le groupe en qualité et en quantité. On n’est pas passé loin cette année mais ce n’était pas l’objectif de monter car nous ne sommes pas encore prêts, structurellement. On veut faire grandir des joueuses qui ont moins d’expérience et on a pu le faire cette saison, donc c’est top !
Pour revenir sur le match face à Bourgoin, le scénario vous a-t-il laissé des regrets ?
De la déception, oui car on se dit toujours qu’on aurait pu faire plus. On manque de recul sur certaines décisions et en face elles ont su être réalistes et avoir ce petit truc en plus. Après, je suis plutôt du genre à retenir le positif et il y en a eu dans ce match.
Il ne faut pas vouloir grandir trop tôt
Quel va être l’objectif la saison prochaine ?
On va partir sur un projet un peu nouveau avec quelques départs et surtout un nouveau staff. L’objectif va donc être de garder la même tendance et pas forcément de viser la Fédérale 1, il ne faut pas vouloir grandir trop tôt. Après, on ne s’en privera pas, c’est certain. Il faudra aussi voir le groupe présent car on espère recruter.
Pourquoi avoir pris la décision de quitter le club ?
Sam et moi-même partons pour des raisons professionnelles. Fabrice et Guillaume ont donc décidé de partir aussi pour laisser un nouveau staff complet prendre la suite.
Vous avez fait un gros travail depuis deux ans, j’imagine qu’il y a une envie que cela perdure ?
Oui, on cherche, avec le club, le meilleur staff possible pour prendre la suite. On va faire en sorte que la transition se fasse au mieux et que le projet continue. On va rester proches du groupe, malgré la distance, pour assurer la continuité tant qu’il le faudra.
On espère capitaliser sur notre bonne saison et se servir de la Coupe du Monde pour attirer des gens
Après votre bonne saison, cela va forcément aider pour le recrutement ?
On espère capitaliser dessus et se servir de la Coupe du Monde (du 8 septembre au 28 octobre prochain, ndlr) pour attirer des gens. Maintenant que la saison est terminée, on va faire de la communication et commencer à aller chercher des joueuses. Le groupe va rester actif car on a encore un match face à Prague fin juin. Pendant cette période, on est ouvert à l’accueil de toutes les joueuses qui veulent venir faire un essai. On a une équipe qui doit gagner en expérience mais qui a un vrai esprit de groupe, ce qui est important pour attirer des filles.
Vous avez un groupe jeune, ça aussi c’est important pour l’avenir ?
Oui c’est intéressant et l’objectif est qu’elles puissent grandir avec nous. On a aussi des joueuses d’expérience que l’on veut garder. On a un gros noyau de jeunes joueuses de qualités avec une marge de progression.
Il vous reste un match à Prague : quel est l’objectif ?
On y va pour se faire plaisir et partager un dernier bon moment. Il y a une aventure humaine et culturelle de partir là-bas. On a aussi un objectif sportif face à une très bonne équipe qui est l’équipe nationale n° 2, il y a du niveau et de l’expérience. C’est l’occasion aussi de découvrir une autre façon de jouer au rugby. Pour le staff et le groupe, c’est aussi l’occasion de conclure cette belle aventure.
Le président a évoqué la possibilité de faire une deuxième équipe à X, c’est un objectif pour l’année prochaine ?
Oui. Alors ça va dépendre du nombre de joueuses qu’on aura la saison prochaine mais c’est un objectif. L’idée est de pouvoir faire jouer et travailler au maximum les joueuses. On manque d’expérience mais pour en acquérir, il faut jouer. C’est donc la solution idéale pour faire progresser le club.
Aurélien Finet
Crédit photo : Léandre Leber – Gazettesports.fr