Après un début de saison sous le maillot de l’Amiens Porto, l’ex-attaquante samarienne s’épanouit, en se distinguant sous celui du Stallarholmens SK, en… Suède.
A l’heure où certaines prennent plaisir à rechausser les crampons, Chloé Letocart se réjouit d’avoir pu jouer durant toute la période estivale. Et pour cause, l’ex-attaquante de l’Amiens Porto assouvit sa passion en … Scandinavie. Au sein d’un championnat de Suède qui ne fera relâche qu’à la fin de ce mois de septembre. À l’orée d’un hiver où l’Amiénoise ne lèvera pas le pied pour autant, déjà animée par l’envie de marquer de nouveau de son empreinte les pelouses en France. Rencontre avec une passionnée qui, du haut de ses dix-huit ans, ne perd pas le Nord.
Cette année 2022 revêt un caractère très particulier pour vous…
Effectivement, cette saison aura débuté dans l’Hexagone, en Régionale 1, sous le maillot de l’Amiens Porto, avant que j’endosse celui du Stallarholmens SK, actuel leader de son groupe de Division 3, en Suède. Nous sommes dans la dernière ligne droite, au coude à coude pour l’accession. Il s’agit d’un exercice très serré. Nous n’avons qu’un petit point d’avance sur les deux formations qui nous talonnent.
Votre parcours personnel n’est pas banal ?
Je confirme (rire) ! Mais cela me trottait dans la tête depuis quelque temps déjà. Et lorsque l’opportunité m’a été proposée, j’avoue ne pas avoir réellement hésité.
De la pointe de l’attaque à la gauche de la défense…
Comment cela s’était-il d’ailleurs présenté ?
Un peu par hasard… Le club recherchait des joueuses et par le biais de contacts en commun, les dirigeants suédois m’ont alors sollicité puis évoqué le profil qu’ils recherchaient. Ils m’ont dit que le mien correspondait bien, que j’avais a priori les qualités souhaitées. Ensuite, les choses se sont subitement accélérées. Une entrevue a été orchestrée, en leur présence et avec mon oncle. Et à l’issue de ce tour de table et d’un échange verbal, mon choix était fait. Comme il l’était déjà plus ou moins en participant à cette entrevue (rire) !
Une décision qui a alors bouleversé votre quotidien…
C’est vrai mais je m’y étais un peu préparée. Emballée dès novembre dernier à l’idée de cette belle aventure, j’ai fait mes valises en mars. Ce projet me tenait vraiment à cœur et il a pu se concrétiser. Partir en Suède était synonyme de dépaysement. C’était l’occasion de découvrir de nouveaux horizons, une culture différente. De façon générale, j’apprécie beaucoup le fait d’évoluer dans des environnements qui me sont inconnus. Celui-ci l’était et je ne regrette en aucun cas mon choix.
Et votre choix a forcément influé sur votre cursus scolaire ?
Oui, mais j’ai eu la possibilité de valider ma première année de STAPS en distanciel. Dès mon retour en France, à l’approche de l’hiver, je pourrai continuer mes études. Je serai notamment en 2ème année de Management du Sport.
Côté pelouse, votre adaptation s’est bien passée ?
Il semblerait, oui ! (rire) Je reconnais être satisfaite, surtout que je n’évolue plus vraiment dans le même registre qu’avec Amiens Porto, où je figurais très souvent à la pointe de l’attaque. Malheureusement, dans les rangs de Stallarholmens SK, je ne suis pas parvenue à trouver mes marques au sein d’un système en 4-3-3. A la demande du coach, lors d’une confrontation sans enjeu, je me suis retrouvée latéral gauche. Même si je suis droitière, ma prestation a convaincu et le staff a souhaité renouveler l’initiative. Et je ne vous cacherais pas que j’y ai aussi pris goût…
5 buts et 6 passes décisives en 9 matchs
Un coup d’essai et un coup de maître en fait ?
Si vous le dites (rire) ! C’est vrai que les « stats » plaident en ma faveur, avec cinq buts inscrits. J’ai également délivré six passes décisives en neuf rencontres. Sans prétention de ma part. C’est juste le sentiment d’un ouvrage, à ce jour, bien accompli.
Et ce alors que la période d’adaptation s’est avérée courte ?
L’ambiance est différente, je dirais… Dans cette atmosphère nordique, le sport business ne semble pas avoir sa place. C’est un football authentique avec de très jolies histoires. La passion anime les uns et les autres. Sur le terrain, il faut être athlétique. Les duels, tant offensifs que défensifs, sont particulièrement physiques. Je dois reconnaître que cette approche ne m’a pas trop déstabilisée (sourire).
Qu’importe la personne, elle doit faire honneur au maillot
En Suède, vous êtes également portée par des supporters attachés à leur club, à leurs couleurs. Qu’importe la personne, elle doit faire honneur au maillot, homme ou femme. Je dirais qu’en Suède le football féminin est très apprécié, à l’égal, voire mieux que son homologue masculin, parfois.
Quels sont à présent vos objectifs à court terme ?
Profiter encore et toujours de cette chance qui m’est offerte. Atteindre le but que je me suis fixé, à savoir participer activement à l’accession du Stallarholmens SK en D2. Comme marque de gratitude à leur égard, pour leur confiance, leur soutien. Ensuite, j’essaierai de retrouver un vestiaire en France, où poser mon sac. Car, sincèrement, je n’envisage pas de laisser mes crampons dans un placard (rire) !
Propos recueillis par Fabrice Biniek
Crédit photos : DR (Chloé Letocart) et Frédéric Charnotet (Amiens Porto)