Même moins ensoleillées, les journées se suivent et se ressemblent sur les championnats de France open, à l’Aquapôle : quelques confrontations de haut niveau et des médailles pour l’Amiens MN.
Ce lundi, l’AMN n’était absent que de deux finales A. Celle du 1500 NL dames, remportée sans surprise par Lou-Anne Barniet (Saint-Raphaël Natation), 6ème des Élite à Limoges, les 5 premières d’alors n’étant pas présentes ou alignées sur cette distance à Amiens et celle du 200 papillon dames. Mais pour cette dernière, c’est presque une locale qui l’a emporté, la Picarde Tabatha Avetand (Dauphins du TOEC), déjà titrée à Limoges et qui ne retrouvait pas ses principales concurrentes.
Pour le reste, le club amiénois est resté « dans le match ». Son entraîneur, Mathieu Neuillet, dresse d’ailleurs « un bon bilan, que ce soit en termes de performance, de résultats ou de choses qui ont été mises en place par rapport à ce qui a été travaillé au niveau des différentes stratégies de course. » Dans ce registre, il pointe tout particulièrement le 200 NL féminin : « Ça a bien marché pour les filles, on voit qu’elles sont en capacité de se remobiliser dans le dernier 50. » Ainsi, dans une belle finale qui comportait trois internationales, Lucile Tessariol (SA Mérignac), Océane Carnez (Stade Béthune Pélican) et Giulia Rossi-Bene (Dauphins d’Annecy), Manon Burgy a terminé 6ème et même 5ème Française, flirtant avec son record. Quant à Mathilde Pruvot, elle a terminé 2ème de la finale B.
Quatrième titre pour l’AMN
Chez les garçons, pas de podium mais une double finale pour Roman Fuchs, 6ème, et Hugo Sagnes, 4ème, sur un 400 NL remporté par Pacome Bricout (CN Antibes). Un résultat particulièrement positif pour ce dernier, surtout au vu des circonstances, explique son coach : « Il fait vraiment une bonne course. Il a eu le covid il y a 3 semaines donc c’est sûr qu’au niveau respiratoire, c’était un peu moins facile. Mais il a eu de l’ambition, il est bien parti, il fait un de ses meilleurs temps de la saison, pour lui, c’est vraiment positif. »
Si cela ne se traduit pas par une breloque, en revanche, Thomas Le Pape enchaîne. Déjà médaillé sur 100 brasse, il retrouvait l’une de ses spécialités, le 200 brasse, sur lequel il s’est adjugé l’or. Et ce malgré une forme inégale sur la journée. « Ce matin, j’ai eu un peu de mal sur le dernier 50 mètres, note-t-il ainsi. Là, cet après-midi, j’étais plutôt bien, avec de bonnes sensations dès l’échauffement. J’arrive dans la course, je fais un bon premier 50, je regarde et je vois que c’est collé à moi. Dans le dernier 50, je donne tout ce que j’ai et je fais la différence, ce qui me permet d’améliorer mon meilleur chrono. C’est vraiment bien. » Et d’ajouter, ambitieux et perfectionniste : « Après, je pense que je peux nager plus vite, quand je vois le temps que j’ai fait sur le 100 m… »
Un 100 dos de gala
Mais la course star de la journée, c’est celle qui réunissait deux finalistes mondiaux, le 100 dos. Et comme à Limoges, c’est Yohann Ndoye Brouard (Dauphins d’Annecy) qui est revenu en fin de course pour coiffer Mewen Tomac. Un scenario qui s’explique par plusieurs facteurs. Du côté du protégé de Michel Chrétien à l’INSEP, « je ne suis pas parti à fond, explique-t-on. Parce que je sais que je n’ai pas les armes pour faire un gros 100 m donc je suis parti assez relâché et je suis revenu vite, ça me coûte moins que si j’étais parti à fond. » Quant à l’Amiénois Mewen Tomac, il ajoute un autre élément : « Je me prends la ligne à 6 mètres de l’arrivée. » Pas de quoi faire enrager Mathieu Neuillet : « Ça fait partie des aléas de nager en extérieur. À Rome, il y a une ossature au-dessus de la piscine, cette problématique ne se posera pas pour lui là-bas. »
Mais dans les deux camps, la satisfaction règne. Chez l’Annécien, « on teste des trucs, c’est plutôt positif. Ce matin, j’ai un peu tapé la ligne mais ce soir, ça allait mieux. » Et du côté de Mewen Tomac, « je construis bien la course, c’est plutôt bien pour les championnats d’Europe », se félicite-t-il. Un constat partagé par son entraîneur : « C’est bien nagé, c’est propre, il y a de la puissance. » Pour ce qui est de l’objectif Europe que cite le nageur samarien, s’il transparaît dans la présence à son programme du 100 et du 200 dos « pour me préparer », il se retrouve également dans sa présence au relais 4×200 NL de samedi : « J’ai fait le 200 crawl dans le relais pour voir ce que je vaux avant les Europe parce que je pourrais être sur le 4×200. » Dans cette optique, se tester face à l’un de ses rivaux est plutôt positif : « On est deux à se tirer la bourre pour une compétition de prépa, c’est bien. » En revanche, le relâchement est de mise sur d’autres épreuves : « le 100 crawl, c’était pour m’amuser, lâche-t-il, comme le 4×100 libre » qui aura lieu ce mardi soir.
Un relais qui fera suite à celui de ce lundi, un 4×100 4N mixte terminé au 4ème rang. « Sur le relais, on avait fait le choix de ne pas mettre la meilleure équipe, explique Mathieu Neuillet, mais la deuxième équipe (Aëla Janvier, Lou Hermel, Corentin Pouillart, Clément Mallet, ndlr) se comporte bien, ils titillent le podium, ils font de belles performances. »
Le programme ne faiblit pas
Ce mardi, le programme s’étoffe encore avec pas moins de 9 courses. Dont le 50 brasse avec Justine Delmas (CNO Saint-Germain-en-Laye) et Laurie Le Henaff (CN Brest) mais aussi l’Amiénoise Lou Hermel, le 200 4N avec Camille Tissandié (Castres Sports Nautiques), le 50 NL avec Maxime Grousset (CS Clichy 92) et Nans Mazelier (ASEC Natation Saint-Paul), le 50 brasse avec Carl Aitkaci (Étoiles 92) et le 400 4N avec Emilien Mattenet (Charleville-Mézières Natation) et Tom Remy (Charleville-Mézières Natation). Et pas moins de 18 engagé.e.s en individuel pour l’Amiens Métropole Natation.
Morgan Chaumier
Crédit photos : Kevin Devigne – Gazette Sports