Si ces championnats sont Open, de nombreux nageuses et nageurs internationaux sont néanmoins présents à ciel ouvert, à l’Aquapôle d’Amiens, pendant près d’une semaine.
Il y a pratiquement un an, « on s’est vu avec Romuald Allais qui nous avait annoncé son ambition d’avoir ces championnats de France » a indiqué ce jeudi Guillaume Duflot, vice-président d’Amiens Métropole en charge du sport, en conférence de presse. À l’époque, « l’idée un peu folle que nous avions eue pour organiser ces championnats, c’était de mettre en lumière l’Aquapôle, parce que c’est un très bel endroit qui mérite d’être mis en valeur et de préparer les JO de 2024 puisqu’il s’agit d’un site olympique » explique ainsi le président de l’Amiens Métropole Natation.
Mais pas seulement. Dans la continuité de cette idée, Mathieu Neuillet, l’entraîneur du groupe Excellence du club hôte, insistait sur l’importance « de permettre aux autres clubs, aux autres athlètes de découvrir l’environnement dans lequel on évolue. C’est important pour nous de montrer les moyens qui sont les nôtres pour nous entraîner, qui justifient notre niveau et leur montrer qu’il n’y a pas que le sud qui existe (sic) mais qu’on a un outil qui permet de créer de la performance. » Et ainsi renforcer l’attractivité du club, si les récents excellents résultats ne suffisaient pas. Quant à Romuald Allais, l’autre intérêt qu’il trouve à l’organisation de cet événement, c’est aussi « qu’on puisse voir nos nageurs amiénois à domicile. »
C’est ainsi qu’un an – et « du travail » – plus tard, Amiens accueille une grande manifestation sportive de niveau national, voire international. Une première, en natation, depuis 1998 et la réception des championnats de France Élite au Coliseum. Une première aussi en extérieur, dans le bassin de l’Aquapôle. Tout cela a été rendu possible « parce que nous avons choisi d’avoir un équipement de très haut niveau » souligne le président d’Amiens Métropole, Alain Gest. Mais aussi grâce au dévouement de nombreux bénévoles. Ils sont en effet pas moins de 150, répartis sur 60 à 70 postes, à être mis à contribution. Et donc pas tous issus du club ou de l’installation hôte. « Certains sont des Amiénois, des Amiénoises qui ont trouvé le défi intéressant, note ainsi Guillaume Duflot. Je voudrais les remercier, cela va contribuer à la réussite de cette manifestation. »
En revanche, pas certain que cela serve de répétition générale à l’éventuelle organisation d’un championnat de France Elite, par exemple. Si « en termes de cahier des charges, il n’y a aucun problème » et si « rien n’est fermé », « ce n’était pas forcément l’idée » concédait Mathieu Neuillet. Et Romuald Allais de calmer le jeu : « On va déjà faire les Open ! » D’autant que « la météo, on n’en est pas sûr à 100% et quand vous avez des sélections internationales au bout, vous avez intérêt à être sûrs de vous » souligne Mathieu Neuillet.
De nombreuses têtes d’affiche de la natation française
Quant à l’aspect sportif, on ne devrait pas s’ennuyer. Avec 734 nageurs représentant 199 structures, « ça représente une grosse population, une belle compétition, ça doit être le deuxième avec le plus de monde » s’enthousiasme l’entraîneur amiénois. L’autre raison de se réjouir, c’est la qualité du plateau. Sur une compétition pas impérative dans le programme des meilleur.e.s nageurs et nageuses puisque non qualificative pour des échéances internationales, ils sont tout de même 10 des 21 membres de la délégation française présente aux Mondiaux à Budapest à faire partie des engagé.e.s, et 26 des 58 médaillés lors des derniers championnats de France Élite.
Parmi les têtes d’affiche, on retrouve les sociétaires de l’AMN Emma Terebo, Mewen Tomac, finalistes à Budapest, Enzo Tesic et Roman Fuchs. Mais aussi Maxime Grousset et Analia Pigrée, sur le podium lors des Mondiaux, ou encore Yohan Ndoye Brouard, également finaliste en Hongrie, Carl Aitkaci, Émilien Mattenet ou Hadrien Salvan.
À ce joli contingent, viennent s’ajouter 6 nageuses qui seront de la partie à Rome, aux championnats d’Europe : Beryl Gastaldello, Justine Delmas, Océane Carnez, Giulia Rossi-Bene, Lucile Tessariol et Mary-Ambre Moluh.
Côté amiénois, on retrouvera, en plus des 4 cités précédemment, 20 nageurs et nageuses du club, dont 8 étaient à Limoges pour les Élite en avril dernier : Manon Burgy, John-William Dabin, Lou Hermel, Nathan Hudan, Thomas Le Pape, Clément Mallet, Mathilde Pruvot et Hugo Sagnes.
De bonnes raisons d’être là
Un plateau relevé qui s’explique par le calendrier. « Il y a deux raisons, soulignait Mathieu Neuillet : les championnats d’Europe sont 15 jours après et c’est un bassin extérieur. Or, à Rome, les championnats vont avoir lieu en bassin extérieur. C’est donc l’occasion de venir prendre des repères, s’habituer dans un environnement où les repères changent. Ils ont des repères dans un espace clos. »
Dans le détail, « c’est une bonne compétition de préparation. La finalité, c’est vraiment de venir se tester. Suite aux championnats du monde, ils ont repris l’entraînement, ils sont revenus sur certaines bases, certaines orientations par rapport aux courses réalisées, et là on va mesurer les transformations qu’on aura réussi à mettre en place entre les championnats du monde et aujourd’hui, c’est la compétition de référence avant les championnats d’Europe. On va prendre les dernières mesures et dès que ce sera terminé, on descend à Vichy en stage avec l’équipe de France pour peaufiner la préparation avant de partir sur Rome le 7 août. »
Le public attendu en nombre
Reste maintenant à ce que le public réponde présent. Pour cela, « on a installé provisoirement des tribunes, la capacité est de 800 places, en configuration 600 + 200″ expliquait Alain Gest. Pour le moment, « on a 1 200 entrées pour la semaine » confiait Romuald Allais. Avec l’espoir que cela augmente encore. Pour cela, la promesse que la performance sera au rendez-vous.
Déjà parce que, malgré l’absence de certains noms clinquants comme Florent Manaudou, Léon Marchand ou Charlotte Bonnet, la liste des engagés, on l’a vu, est alléchante, avec également Jérémy Stravius qui sera aligné sur deux courses. Ensuite parce « c’est un bassin rapide. À partir du moment où il y a une profondeur régulière et pas trop importante, cela provoque une sensation de vitesse. Et automatiquement cette sensation est relayée et l’athlète se sent entraîné. » D’autant que, si les prévisions météo se révèlent exactes, les conditions climatiques « ne devraient pas jouer, on devrait avoir une belle semaine. »
Pour retrouver le programme des nageurs et nageuses de l’Amiens Métropole Natation, c’est ici.
Morgan Chaumier
Crédit photos : Kevin Devigne – Gazette Sports