Voilà une information qui nous ravit et nous ne sommes sûrement pas les seuls. Tony Estanguet, le patron des Jeux de Paris en 2024, a remis la Légion d’Honneur à Charles Coste.
Ce dernier approche les 98 ans et il aura cent ans au moment des Jeux Olympiques de Paris en 2024. Charles Coste est aujourd’hui le plus âgé de nos champions olympiques. Cette médaille d’or, il l’a obtenue au cours des Jeux Olympiques de Londres en 1948. Ils étaient quatre Français qui devinrent champions olympiques en poursuite par équipes et aujourd’hui, Charles Coste est le seul survivant. Ces Jeux de 1948 suivaient la deuxième guerre mondiale et douze ans s’étaient écoulés depuis ceux de Berlin en 1936..
Charles Coste a évidemment apprécié le geste de Tony Estanguet qui viendra lui même lui remettre la Légion d’Honneur. Charles Coste a d’ores et déjà dédié cette récompense à ses trois équipiers disparus. Cette Légion d’Honneur remise avec certes beaucoup de retard est appréciée comme il se doit par Charles Coste et sa famille.
Pour mémoire, il faut se souvenir que le premier Président de la République à avoir honoré les plus grands champions de cette époque (ils n’étaient pas tous champions olympiques) fut le Général de Gaulle qui, en 1966, a reçu à l’Élysée de grands champions tels Jacques Anquetil, Michel Jazy, Michel Crauste, etc. Le Général n’était pas à proprement parler un sportif mais il s’intéressait au sport en général et par exemple, il assistait régulièrement à la finale de la Coupe de France de football. Il était présent sur le bord de la route quand le Tour de France en 1960 est passé par sa ville Colombey-les-Deux-Églises. On devait même assister à cet extraordinaire évènement: l’ensemble du peloton s’arrêtait et salua le Général.
Les honneurs aux grands champions, une tradition désormais instituée
Aujourd’hui un peu partout en France, des stades, des gymnases et des rues portent le nom d’anciens champions. Il est même réconfortant qu’on n’attende pas le décès de ces champions pour les honorer. Comme par exemple le boxeur Jacques Bataille ou l’international de football Urbain Wallet dont respectivement la salle de boxe à Amiens et un stade portent le nom.
Il arrive aussi et c’est une belle surprise qu’une rue à Amiens porte le nom de Micheline Ostermeyer qui fut double championne olympique à Londres en 1948 au disque et au poids et dont les racines avec Amiens nous semblent un peu floues. Micheline Ostermeyer a attendu moins longtemps que Charles Coste puisqu’en 1992, le président du CNOSF Nelson Paillou avait insisté auprès des autorités pour que cette grande championne mais aussi violoniste de talent, reçoive la Légion d’Honneur.
Le médaillé d’argent aux Jeux de Montréal, l’haltérophilie Daniel Senet, a un gymnase qui porte son nom à l’Université de Picardie. Nous apprécions comme il se doit l’initiative de la ville de Clermont-Ferrand dont la patinoire portera bientôt le nom de Papadakis et Cizeron, champions olympiques et du monde en patinage artistique.
Saluons donc cette Légion d’Honneur certes remise sur le tard à Charles Coste et formulons le vœu que désormais, l’oubli dont il a été victime, ne se reproduise plus jamais.
Lionel Herbet
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