Le gardien des Gothiques d’Amiens, Lucas Savoye prendra sa retraite à l’issue de la saison, à l’âge de 28 ans. Il revient pour nous sur sa carrière et nous parle de ses derniers play-offs à venir.
Depuis quand as-tu pris la décision d’arrêter ?
Ça fait quelques mois que j’y songe. Ce n’est pas une décision sur un coup de tête, c’est mûri depuis un certain moment. J’ai pris ma décision il y a peu de temps, mais ça fait un certain temps que j’y réfléchis.
Ton dernier casque, avec les différentes équipes par lesquelles tu es passé, était-il annonciateur de ta retraite ?
Ouais c’était un peu ça, je savais que j’allais arrêter à Amiens. Je me suis fait ce petit plaisir là en mettant mon parcours sur le casque.
Pour quelles raisons décides-tu de prendre ta retraite ?
Il y en a plusieurs. Je ne suis plus tout jeune et en étant régulièrement deuxième gardien on a envie aussi de faire d’autres choses. Le corps commence à être un petit peu fatigué. J’ai eu un accident de voiture, il y a quelques années, qui m’a freiné dans ma progression. J’ai la lucidité de me dire que je n’irai peut-être pas plus haut que ce que je fais actuellement. J’ai d’autres projets, l’envie de faire autre chose aussi. Il y a plusieurs paramètres qui coïncident. J’aurais pu continuer mais je sais que j’ai envie et besoin de faire autre chose. C’est un choix de vie.
As-tu déjà réfléchi à ce que tu voulais faire par la suite ?
Un petit peu mais il n’y a rien de fixe. Je sais plus ou moins où je veux aller. Je vais faire du maraîchage. Je vais retourner dans ma région du côté de Gap.
Je vais faire du maraîchage. Je vais retourner dans ma région du côté de Gap
Si on prend un peu de recul, et même si ce n’est pas encore terminé, quel regard portes-tu sur ta carrière de hockeyeur ?
Je suis content de ce que j’ai fait. Quand j’étais petit j’avais envie de pouvoir vivre de ma passion, j’ai réussi à le faire pendant quelques années. J’ai vécu de super moments à Amiens, notamment avec les deux Coupes de France. Je suis fier de moi, sans plus, mais content de moi. J’ai gagné la ligue Magnus une fois avec Gap, la Coupe de France avec Amiens. C’est dur de me projeter parce que je n’ai pas encore arrêté, je suis encore dedans mais je pense que je serais content de moi.
Jouer ton dernier match de saison régulière à Gap, était-ce d’autant plus symbolique pour toi ?
Oui, c’était sympa de jouer là-bas. Après ce n’est pas la fin, il reste les play-offs à jouer. Dans ma tête je ne suis pas du tout en vacances, mais c’est clair que c’était sympa de jouer mon dernier match de saison à l’endroit où j’ai commencé.
Le meilleur souvenir collectif, c’est les deux Coupe de France avec Amiens.
Quel a été ton meilleur souvenir jusqu’à présent ?
Le meilleur souvenir collectif, c’est les deux Coupe de France avec Amiens. Jouer à Bercy, gagner deux fois de suite et la deuxième fois contre Rouen c’est le souvenir le plus fort que j’ai eu.
Avec les play-offs qui arrivent dans quel état d’esprit es-tu ?
C’est la période de l’année que l’on attend le plus. Pour l’instant je ne me préoccupe pas de ce qui va se passer après, on est focalisé sur le prochain match. Je suis prêt pour tout ce qui peut arriver, je suis prêt à aider les gars comme il faut. On est prêt à aller de l’avant pour aller le plus loin possible.
Vous avez perdu quelques joueurs importants sur blessure, comment sentez-vous la série face à Cergy ?
On récupère des gars petit à petit comme Jérémie Romand qui s’est entraîné aujourd’hui (ndlr : mardi). Comme pendant la saison on ne se préoccupe pas trop des absents, on a eu des blessés tout au long de la saison. On se préoccupe de ceux qui sont dans le vestiaire et prêts à jouer. On sait que peu importe l’effectif qu’on a, on est capable de battre Cergy et les autres.
Qu’est-ce qui fait que les play-offs sont totalement différents du championnat ?
Il faut augmenter l’intensité, il faut tout de suite se projeter sur le prochain match parce que ça peut arriver de gagner ou de perdre 8-0 sur le premier match pourtant le lendemain ça repart de zéro. Il faut vraiment augmenter l’intensité, faire attention aux petits détails qui vont faire la différence. Le moindre but peut provoquer une victoire ou une défaite et ça va impacter la suite de la série. Il faut donner tout ce qu’on a parce qu’on sait qu’une fois qu’on a perdu, la saison s’arrête.
C’est en play-offs qu’on voit les vraies équipes.
Vous étiez déjà sur un bon rythme mais là ça va encore augmenter. Vous allez jouer quasiment tous les jours…
Il va falloir être intelligent dans notre préparation et dans notre récupération. C’est un rythme très intensif donc c’est aussi là qu’on va voir les équipes qui ont travaillé fort pendant l’année. C’est en play-offs qu’on voit les vraies équipes. C’est une chose de finir premier de la saison régulière mais le champion c’est celui qui gagne les play-offs.
Tout est jouable ?
On a réussi à battre tout le monde cette année. On sait que quand on est concernés, que tout le monde est appliqué et qu’on fait attention au moindre petit détail, on est une équipe redoutable et j’espère qu’on va l’être.
Julien Benesteau avec Maxime Deparis
Crédit photos : Kevin Devigne – Gazette Sports