Déjà probant jusqu’ici, le week-end de l’Amiens Métropole Natation s’est terminé de façon conforme aux attentes.
Maître mot depuis le début de la compétition, l’expression « montée en puissance » était encore sur toutes les lèvres amiénoises ce dimanche, au sortir des dernières finales du week-end. C’est ainsi avec un bilan de 21 finales, 12 podiums et 5 victoires, mais également de 18 records personnels, que se conclut cette ultime journée de compétition.
Tomac retrouve des couleurs, le pôle Excellence au diapason
Symbolique de cette montée en gamme tout au long du week-end, un Mewen Tomac retrouvé. Certes, il ne termine « que » 3ème sur le 100 NL mais dans une finale de grande qualité, avec Maxime Grousset, Hadrien Salvan, Enzo Tesic ou encore Roman Fuchs, et en réalisant un performance chronométrique intéressante : « Il est à 7 dixième de son meilleur temps, pour lui, c’est une bonne finale, au moment où l’on est, c’est un très bon temps. » Surtout, dans l’attitude, Mathieu Neuillet note que « c’est intéressant aussi dans la rythmique. Il a réussi à remettre en place des choses qu’on avait travaillée à Tenerife, au niveau de la force, de la vitesse, stratégiquement et techniquement, c’est chouette. » Au-delà d’une capacité à se mettre petit à petit dans sa compétition, l’entraîneur du pôle Excellence de l’AMN y voit l’effet du passage au crawl : « L’avantage, c’est qu’il change de nage, donc aussi de repères, il n’y a pas d’appréhension, je pense que ça permet de se libérer beaucoup plus facilement. »
Si celui qui fait figure de tête d’affiche du groupe senior amiénois en est parfaitement représentatif, cette dynamique a été observable sur l’ensemble des nageurs qui le compose pour Mathieu Neuillet : « Ce qui est intéressant, c’est qu’ils répondent de mieux en mieux, ils montent en puissance durant le week-end. On s’aperçoit que les réflexes de la compétition reviennent, tous ces automatismes qu’on crée via la répétition. C’est bon signe. » Le technicien samarien se satisfait également d’avoir pu observer les effets du travail effectué ces dernières semaines : « Tout le travail qu’on fait à côté sur la récupération, avec la prise de lactate, ce sont de bons indicateurs pour nous, dans la période de travail, de voir comment leur corps réagit, comment ils récupèrent. »
Ce dimanche, cela s’est notamment traduit par deux podiums, à un quart d’heure d’intervalle, pour Thomas Le Pape, sur 200 papillon, où il termine 2ème, puis sur le 100 brasse qu’il remporte, meilleur performance individuelle à la clef lors des deux courses. Mais aussi par une 2ème place d’Enzo Tesic dans la vague de son compagnon d’entraînement sur le 100 brasse, avec lui aussi un record personnel. À ce petit jeu chronométrique, on peut aussi ajouter ceux réussis par Antonn Lemarchand sur 100 NL et John-William Dabin sur 100 brasse et 100 NL. Ce qui dessine un bilan où tout le monde a réussi à s’illustrer d’une manière ou d’une autre à un moment du week-end : « Il n’y a pas eu un élément en-dessous, ça confirme l’état de forme dans lequel ils étaient mais également cet esprit de combativité dans un événement d’adversité. »
Enfin, pour compléter le bilan des seniors, si Roman Fuchs a été plus discret avec une 5ème place sur le très relevé 100 NL, Emma Terebo s’est, de nouveau, particulièrement illustrée. Comme la veille, sur une distance du 200 dos qu’elle délaisse depuis bien longtemps, elle a pris la 1ère place en pulvérisant sa meilleure marque qui datait de 2013. Bis repetita sur 100 NL, victoire en effaçant son meilleur temps qu’elle avait réalisé en 2015. De quoi faire dire à Mathieu Neuillet que certaines de ces épreuves jusqu’ici mises de côté par la nageuse venu de Nouvelle-Calédonie « vont devenir habituelles ». « Elle découvre un nouvel environnement à l’INSEP, elle découvre une nouvelle façon de travailler, explique-t-il. Ça peut lui ouvrir son champ d’horizon en termes d’objectifs et au vu de ce qu’elle a fait sur le 200 NL, à mon avis, on va vite la retrouver sur ces courses-là sur les différents championnats. » Tiphaine Hanras, du groupe régional / interrégional, est elle parvenue à remporter la finale à 3 du 200 papillon, après avoir pris les 4ème et 6ème places sur les deux autres distances sur cette nage samedi et vendredi.
Le CAF termine en beauté
Du côté du CAF, même son de cloche, on note « une bonne dernière journée avec pas mal de belles perfs pour la période. » Et pour la première fois du week-end, en termes de podiums, ce sont les garçons qui se sont le plus mis en avant. Déjà en forme la veille sur le 50 brasse, Matthias Dubois a été chercher la 3ème place du 100 brasse et un record personnel, ce qui faisait dire à Antoine Britz qu’« il a fait une belle compétition, surtout en brasse où il a fait de belles choses. » Et tandis que les très régulières Lou Hermel et Mathilde Pruvot finissaient respectivement 1ère du 100 brasse et 3ème du 100 NL, c’est le 200 dos masculin qui permettait de doublement compléter ce joli tableau, avec Max Combier et Romain Piazza, 2ème et 3ème et un chrono de référence pour le second.
Un résultat qui tranche avec un constat de plus grande difficulté sur les distances plus longues, que réitérait néanmoins Antoine Britz : « C’est quand même quelque chose qui est resté notable sur l’ensemble de la compétition. Plus les distances sont longues, plus la charge musculaire a un impact sur la perf. Là-dessus, ça a été noté tout le week-end. Ce qui n’empêche pas qu’il y a des points positifs, dans la difficulté, à retirer de ces performances. » Parmi ces performances, au-delà du 200 dos, on notera Manon Burgy qui, si elle échoue au 4ème rang du 100 NL ce dimanche, a « réussi à se hisser à un bon niveau de performance sur la compétition » et ce alors qu’elle « n’était pas du tout dans le confort ».
C’est donc un Antoine Britz très satisfait que l’on retrouvait une fois la compétition terminée : « Ce qui était prévu est arrivé, on voulait monter en puissance au fil du week-end et c’est ce qui s’est passé, particulièrement sur cette dernière après-midi. Ils ont su trouver dans la récupération, dans tout ce qui pouvait entourer la perf, pour essayer de récupérer au fil du week-end malgré l’enchaînement des courses. Mais aussi en gérant de mieux en mieux stratégiquement leurs courses. » Si cela s’est notamment traduit par des performances chronométrique, « au-delà des temps, c’est surtout la manière de faire, qui intéressait l’éducateur amiénois. Les temps, ce n’est que la conséquence de la manière de fonctionner et de la stratégie qu’on met en place. On avait un petit jeu sur le groupe espoir. Le matin, on était sur l’aspect stratégique, d’apprentissage de gestion de course, et l’après-midi, d’aller chercher la place pour se hisser sur la boîte. Sur une compétition où on arrivait dans des conditions un peu difficiles, c’était plutôt intéressant d’avoir cette double attente. D’une part, le matin construire les choses et l’après-midi, c’est le but de notre sport, tenter de gagner. »
Et maintenant, repartir au travail
Maintenant que cette parenthèse à la maison est refermée, se présentent différents enjeux. Alors que le doute subsiste sur l’échéance championnats du Monde, en mai, sur laquelle se projetait déjà Mathieu Neuillet, à court terme, lui et ses nageurs seront à Nice pour le Golden Tour, dans deux semaines.
De son côté, le groupe du CAF partira, au même moment, du côté de Font-Romeu pour un stage préparant pour les échéances suivantes : « Les championnats de France à Limoges, pour les filles, tandis que le reste sera aux championnats de France juniors qui se dérouleront en mai. »
Morgan Chaumier
Crédits photos : Léandre Leber / Kevin Devigne – Gazette Sports