Président et fondateur de la MABB, Rudy Dufossé revient sur l’année 2021 et les nombreux projets mis en place.
Quel bilan faites-vous de cette année 2021 ?
Le début d’année a été marqué par l’arrêt des championnats mais pour nous on n’a pas vraiment eu l’impression en septembre de démarrer une nouvelle année. Après la remise du label club féminin 3 étoiles et les engagements de la mairie à notre égard, on n’a pas cessé de travailler pour présenter un véritable projet. L’été a donc été très mouvementé et l’on n’a pas vraiment coupé. Ce projet est axé sur la formation de la jeune joueuse avec comme toujours une notion sociale et éducative. C’est un bilan qui dans l’ensemble est plus que positif si l’on regarde en arrière car le club a passé un cap et l’on a mis de nombreuses choses en place. Tout d’abord donc le label 3 étoiles club formateur, la confiance de la métropole et leur engagement à nos côtés, mais aussi le partenariat avec le collège Saint-Martin et celui avec la cité scolaire qui devrait voir le jour à la rentrée prochaine.
Sur les projets mis en place les résultats vous conviennent ?
Le projet global est vraiment axé sur le développement des jeunes joueuses et quand je vois le développement des filles je ne peux être que satisfait. On a travaillé très dur pour mettre les choses en place rapidement. Il y a forcément encore des choses à améliorer car c’est nouveau, mais nous sommes très contents des premiers retours. Après c’est un projet à long terme dont l’objectif est d’amener nos joueuses au plus haut niveau et surtout que les filles que l’on forme restent au club et fassent briller notre équipe fanion. On est persuadé qu’il y a un énorme vivier sur Amiens et que les jeunes filles méritent de pouvoir évoluer dans des conditions optimales. Quand on voit le niveau des filles que l’on a dans nos différentes catégories, on se dit que l’avenir du basket féminin sur la métropole est assuré. On est parti du principe qu’il y a du talent et que l’on se doit de leur donner les moyens de réussir. Notre priorité était la section sportive pour les benjamines à Saint-Martin, qui permet à des jeunes filles de s’entraîner 4 fois dans la semaine avec un suivi scolaire très important pour nous.
Le projet global est vraiment axé sur le développement des jeunes joueuses
Etes-vous satisfaits des résultats sur le plan sportif ?
Pour les seniors on a décidé de prendre notre temps car l’objectif est que notre équipe seniors soit le reflet de notre formation. On a donc pas forcément envie d’aller recruter à droite à gauche et l’on préfère attendre l’arrivée de nos jeunes talents. Les résultats sont donc pour le moment compliqués, mais nous avons une équipe très jeune qui apprend chaque semaine. Toutes nos jeunes filles ont intégré le championnat régional Haut-de-France soit ce que l’on peut faire de mieux à leur âge. Les résultats sont dans l’ensemble très bons et cela reflète le travail fourni. Pour les poussines, soit la catégorie la plus jeune qui participe à des compétitions, on a plus de 70 filles et elles effectuent déjà 3 entrainements par semaine, plus un entrainement le dimanche tous les 15 jours. On essaye donc de mettre tout en œuvre pour former au mieux nos joueuses. On veut vraiment éviter la fuite de nos talents et en attirer de nouveaux pour continuer de performer et alimenter nos équipes seniors. On veut un club qui brille avec des équipes composées de joueuses issues de la métropole.
On veut juste prendre un peu plus de temps que prévu et ne pas se précipiter
L’objectif pour l’équipe seniors a donc légèrement changé ?
Non, il n’a pas vraiment changé, on veut juste prendre un peu plus de temps que prévu et ne pas se précipiter. Cette année c’est compliqué, mais notre intention est vraiment de réussir avec des filles formées au club. Recruter pour atteindre nos objectifs serait gâcher notre travail. On sait que les générations à venir sont très prometteuses et les conditions de travail sont optimales. Il n’y a donc plus aucune raison que nos joueuses quittent le club car on leur propose la même chose qu’ailleurs. Cette année on veut vraiment construire et le contexte actuel fait que l’on ne sait même pas s’il y aura des accessions ou des descentes finalement. Ce n’est donc vraiment pas un souci de prendre le temps et même si l’on devait descendre ce ne serait pas un drame car on est sur un projet à long terme. Cela ne veut pas dire qu’on n’a pas d’ambitions car on a des ambitions et même beaucoup d’ambitions.
Vous êtes un club affilié au quartier Nord . Est-ce pour vous un problème ou un frein ?
On travaille essentiellement dans les quartiers nord car c’est de là que tout a commencé, mais aujourd’hui on est aussi sur le secteur sud et même lors de nos actions sur des communes autour d’Amiens. On s’appelle Métropole Amiens Basket-Ball ce n’est pas un hasard. Ce n’est pas un problème du tout car on ne reniera jamais d’où l’on vient et l’on continuera à travailler dans les quartiers. On estime que ses gamins ont du talent et mérite d’avoir la chance de s’exprimer et ça restera notre politique. Après on n’est pas fermé et l’on accueille tout le monde peu importe d’où ils viennent. Aujourd’hui, notre changement de statut et nos ambitions ne vont rien changer à cela, nous gardons les mêmes valeurs. D’ailleurs, les 400 licenciés, ce qui fait de nous le club le plus gros dans le département et dans le top 3 au niveau des Hauts-de-France, prouvent que l’on ne se cantonne pas exclusivement aux quartiers nord. C’est pour nous une surprise d’avoir autant de licenciés et c’est aussi la preuve que le travail est bien fait.
Ce n’est pas un problème du tout car on ne reniera jamais d’où l’on vient et l’on continuera de travailler dans les quartiers.
Pour juger le projet, il va finalement falloir attendre la saison prochaine ?
Oui, car aujourd’hui tout n’est pas encore mis en place, mais surtout les choses se sont mises en place tard et en cours de saison. Cette année on continue de peaufiner les choses et de préparer la saison prochaine que l’on attend avec impatience. Cette saison on a des objectifs, mais on veut surtout construire dans l’optique de la suite. On continue en parallèle de travailler avec la création d’un centre de formation en partenariat avec la cité scolaire par exemple et le développement du basket 3X3 qui nous tient à cœur et pour nous représente l’avenir. Ce qu’il faut retenir c’est que l’on nous fait confiance et que l’on ne doit pas la trahir, mais surtout que l’on n’oublie pas nos valeurs.
Aurélien Finet
Crédit Photo : Kévin Devigne – Gazettesports