Alors que l’année s’achève l’entraineur des Spartiates, Steeve Guersent, nous a accordé un entretien.
En tant que coach des Spartiates comment s’est passée votre année dans le contexte covid ?
« Elle s’est passée comme beaucoup de clubs, on a repris en septembre, on vient d’essuyer deux saisons blanches. Enfin la première saison on avait joué deux matchs avec une défaite à la Courneuve et une victoire contre les vikings de Villeneuve d’Ascq. Ça avait démarré correctement, rien de dramatique et puis tout s’est arrêté. Aujourd’hui on repart avec un groupe qui a fondu, 2 ans d’inactivité, c’est donc difficile de remettre une machine en route. »
Concernant les Spartiates comment avez-vous fait pour recruter sans avoir joué de la saison, quelle a été votre stratégie de recrutement ? Avez-vous misé sur la stabilité ou cela été impossible ?
« On a perdu entre 15 et 20 joueurs de l’effectif, ceux avec lesquels on avait fait demi-finale de l’Élite en sortant par la grande porte contre les futurs Champions de France, qui sont partis jouer ailleurs ou qui ont définitivement arrêté pour des objectifs familiaux ou professionnels. Le recrutement n’a pas été fait, moi je n’étais pas certain de reprendre avec le club, je suis finalement revenu courant octobre. Je ne me suis pas occupé du recrutement et ce recrutement a été inactif voir abandonné, on n’a pas été bon là-dessus, on n’a donc pas eu beaucoup d’arrivées. L’effectif ne va pas être riche en nombre mais conserve certains joueurs de qualité. »
Quels étaient les besoins de votre formation ?
« Si j’avais été à la manœuvre de ce recrutement, j’aurais remplacé poste par poste et notamment au poste de quarterback où on avait un jeune joueur talentueux, Clément Schaeffer, qui avait fait plusieurs années avec nous et notamment une très bonne première saison en Élite et qui est parti pour ses objectifs professionnels à Paris. C’est donc forcément très compliqué de faire les allers-retours à Amiens. Depuis que je suis revenu je travaille pour le remplacer avec un quarterback canadien ou américain, on espère le faire venir début janvier pour avoir au moins un mois de préparation avec lui. »
Est-ce difficile au niveau de la motivation pour les joueurs, après cette nouvelle saison blanche ? Il y a une lassitude ? Ou au contraire une grosse envie de reprendre ?
« Non, il n’y a pas de lassitude, il y a une grosse envie de reprendre c’est ce qui m’a poussé à revenir quand je suis revenu voir le groupe à l’entraînement mais la problématique c’est que le recrutement n’a pas eu lieu et nous sommes tous conscients que le groupe est réduit, qu’il manque d’expérience et de qualité pour pouvoir être ambitieux cette saison. Il y a un sentiment de déception au niveau du groupe sur ce recrutement qui n’a pas eu lieu. Concernant la dynamique, on est assez inquiets sur cette saison parce que tous les matchs seront difficiles. Maintenant l’objectif c’est de recréer un groupe, une dynamique et préparer les années futures. »
Avez-vous réussi à garder le lien avec vos joueurs durant toute l’année ?
« Non, rien n’a été fait dans ce sens. Je ne vise personne en particulier mais dès que le covid est arrivé on a éteint les lumières du club et on ne les a rallumées qu’il y a 4 mois et je pense que c’est une grave erreur. Il aurait fallu garder une certaine activité, du contact avec les joueurs, travailler sur le recrutement, des projets. On en paye les pots cassés. Forcément quand on est joueur et qu’on n’a pas de nouvelle de notre club, qu’on est sollicités par d’autres clubs qui eux ont été actifs pendant cette période, on fait des choix. Encore une fois je fais partie du club, je serai à la barre du bateau pour cette saison mais ça ne m’empêche pas d’être objectif. Ce qui se passe aujourd’hui c’est la conséquence de ce qui n’a pas été fait durant cette période. »
La reprise des entraînements se passe comment ?
« On a remis en place une grosse prépa physique qui va se terminer mi-janvier et qui a commencé en septembre, l’objectif était de mettre l’accent sur la prépa physique et puis, petit à petit, on a intégré de la technique individuelle à différents postes. En janvier on va plus se focaliser sur la partie technique et tactique. »
Pour vous, quels sont vos points forts sur le plan collectif ? Et les points à améliorer ?
« J’ai dit ce qui n’avait pas été bon précédemment, mais il faut aussi dire ce qui est très bien aujourd’hui. On a un bon coaching staff avec 6 ou 7 entraîneurs pour l’équipe Élite, ce qui n’était jamais arrivé au club, puis on va aussi s’appuyer sur les joueurs d’expérience et mettre en place des systèmes de jeux en fonction des qualités dont on dispose. En espérant pouvoir garder ce groupe solidaire et travailler pour faire progresser ce collectif parce que le réel objectif de cette saison est de préparer la prochaine saison. Là, on pourra travailler fort sur le recrutement et s’appuyer sur un groupe qui se sera construit. »
À quoi vous attendez-vous concernant vos adversaires pour la saison à venir ? Il y a peu de visibilité étant donnée la très longue pause qu’il vient d’y avoir ?
« On n’attend rien de particulier, comme vous le dites, on n’a pas de visibilité. Mais ce qui est sûr c’est que le Flash de la Courneuve sera parmi les meilleurs car ce club fonctionne très bien du bas de la pyramide jusqu’en haut. Ils travaillent très fort chez les jeunes, peu importe ce qui se passe, covid, tremblement de terre – j’exagère volontairement – ils auront toujours du monde, ils peuvent donc sélectionner les meilleurs et pérenniser une équipe compétitive. Pareil pour les Black Panthers de Thonon-les-Bains avec le retour de Larry Legault, emblématique coach qui a permis à Thonon de se dévoiler dans le championnat de France et de gagner des titres. Après, les clubs où on a moins d’infos, les Molosses et les Cougars resteront des équipes compétitives. Le derby du nord contre les Vikings restera un match très accroché, on n’aura aucun match facile cette saison mais on va essayer de tirer notre épingle du jeu. On espère au moins 2-3 victoires cette année, ce qui serait déjà un bon bilan. »
La situation sanitaire semble se dégrader à nouveau, avez-vous des craintes par rapport à cela ?
« Toujours, on vit maintenant dans un environnement et des conditions sanitaires qui ne nous permettent pas de se projeter. Aujourd’hui, on joue mais dans 15 jours pourra-t-on encore ? Les mesures changent d’une semaine à l’autre, on n’est jamais sûr de rien mais on espère tous jouer ce championnat. »
Sur le plan personnel qu’est-ce que l’on peut vous souhaiter pour l’année à venir ?
« Je ne vais pas parler de moi mais de l’équipe. Je souhaite pouvoir effectuer la saison et la finir. Au-delà de cela c’est surtout commencer à travailler pour l’avenir et les futures saisons à venir. On a beau avoir un coaching staff de qualité, on ne pourra pas faire de miracles cette saison. L’idée c’est de garder nos joueurs, de se renforcer à l’intersaison via la formation et le recrutement. Il y a vraiment une politique sportive à reconstruire sur du moyen/long terme pour redevenir compétitif. »
Théo Guercif
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