Dans une rencontre ouverte et équilibrée, la réserve de l’ACA a payé cash de petites erreurs et s’est inclinée 2-3 contre son homologue de Beauvais.
Si l’ouverture du score sera rapidement beauvaisienne et si Yohane Moreira déplorera en fin de match que son équipe ait été plus à réaction que dans l’action, le début de rencontre est bel et bien en faveur des locaux. Sur un service de Oualit, Kwinta a la première occasion mais sa frappe est détournée en corner par Azerot, le portier isarien (2′). Sur le corner qui suit El Fanity est au second ballon mais sa frappe passe à côté (3′). Plus globalement, cette entame de match, jouée sous le déluge, est bonne pour les Amiénois. Mais après un premier pétard mouillé de Traoré (12′), c’est lui-même qui est là pour jaillir après une bonne frappe de Mbina depuis la droite boxée par Ba, et ouvrir le score (0-1, 13′).
Mais les Amiénois ne relâchent pas leurs efforts. Et si la frappe d’El Fanity est freinée et donc peu dangereuse, la percée de Kwinta depuis la gauche vers l’axe pour finalement servir Oualit dans la profondeur fait cette fois mouche, l’attaquant amiénois ne manquant pas la finition face à Azerot (1-1, 16′). Le quart d’heure qui suit est animé mais la seule vraie opportunité dangereuse, à la faveur des visiteurs, est une tentative non cadrée d’El Mansouri (21′).
Un temps faible qui coûte cher
Puis, alors que la demi-heure de jeu est presque là, le collectif amiénois se délite un peu, ce que Yohane Moreira résume en décrivant « quelques lacunes, les joueurs n’ont pas été rigoureux, et ces erreurs, à notre place, on les paie cash. » Et Beauvais en profite en effet pour prendre le dessus. Traoré se présente seul face à Ba qui parvient à détourner sa tentative de piqué (28′) puis Mbina voit son enroulé détournée en corner par le portier amiénois (29′). Et c’est justement sur cette phase de jeu que Demeyer est finalement servi en retrait, plein axe, à 20 mètres. Personne ne sort sur lui et le défenseur beauvaisien en profite pour trouver les filets samariens (1-2, 30′).
La fin de période est toujours marquée par ce manque de rigueur, des courses un peu moins intenses chez certains qui laissent des espaces et des manques sur les seconds ballons. Pour autant, les deux équipes ont des opportunités. Mais la tentative de talonnade de Mbodj suite à un bon centre de Kwinta n’est pas assez appuyée (31′), pas plus que la réponse beauvaisienne par Beuve, à la reprise d’un centre de Bathily, n’est cadrée (39′), comme le tir, en pivot, de Oualit (41′). Et finalement, c’est Ba qui clôt ce premier acte par deux interventions décisives, d’abord en devançant Traoré lancé en profondeur (42′), ensuite en étant à la parade sur une tentative ce même Traoré (45’+1). Ce temps faible en fin de mi-temps empêche les Amiénois de revenir à la pause à hauteur des visiteurs, mais ils sont toujours dans le match.
De la maîtrise mais un manque de réussite
Et à la reprise, c’est un tout autre visage qu’ils affichent. Toutefois, si la maîtrise du cuir et l’occupation du terrain est nettement favorable aux Samariens, les occasions ne sont pas légion. Et ce sont même les Isariens qui ont plusieurs opportunités de faire le break, d’abord quand Bihondi sauve un ballon cafouillé sur sa ligne, après qu’un attaquant beauvaisien a pénétré trop facilement dans la surface (59′), ensuite quand ce même Bihondi concède un pénalty sur un duel joué de façon un peu trop musclée. Mais Mbina le met sur le poteau (66′) et l’ACA (b) reste à portée. Et c’est à ce moment que les locaux accélèrent encore. Mais Bihondi, servi par Darius suite à un coup-franc met sa tentative en angle fermé dans le petit filet (68′), Darius, bien décalé suite à un beau travail côté gauche de Mbodj, voit sa frappe contrée (73′) et Azerot sort bien dans les pieds de Mbodj, lancé par Boukhelifa (74′).
Et finalement, alors que les Amiénois ne trouvaient toujours pas la solution, une action confuse scelle le sort de la partie. Sur un ballon en défense, un défenseur amiénois intervient et Ba jaillit sur le ballon. M. Mustar juge qu’il s’agit d’une passe en retrait et ordonne un coup-franc indirect sur lequel Youachaou fait mouche (1-3, 84′). Pas abattus, les locaux sont au contraire survoltés. Si cela frise parfois la précipitation, à l’image d’un coup-franc loin du cadre d’Hamadi (87′), cette bonne volonté est finalement récompensée quand, sur corner, une première déviation de Maquinghem trouve Mbodj qui devance Azerot pour réduire l’écart (2-3, 87′). Les locaux ont finalement l’opportunité de revenir au score, mais la maladresse offensive aura raison de ces espoirs, Kwinta, à la finition d’une belle action collective (90′) puis Maquinghem sur corner (90’+3) ne trouvant pas le cadre.
Un bon match et des regrets
Alors, forcément, avec une nouvelle défaite au compteur « on peut avoir des regrets au vu de la physionomie du match, déplorait Yohane Moreira. Au vu de la domination dans la possession du ballon en deuxième mi-temps, on aurait pu s’en sortir minimum avec le nul. » Mais certaines faiblesses ont encore pesé sur le résultat de la rencontre, au premier rang desquelles le « manque d’efficacité défensive. Si systématiquement on prend beaucoup de buts, c’est difficile d’espérer d’autres résultats, si on prend moins de buts, on peut aspirer à mieux. »
Malgré cela, le coach amiénois voyait aussi pas mal de motifs d’espoir dans la prestation de son équipe. Ainsi, « on a proposé du jeu, se félicite-t-il, le ballon n’était pas constamment balancé, on a essayé de construire, d’installer un projet de jeu cohérent. » Surtout, pour la deuxième fois, à domicile, son équipe tient tête à une équipe du haut de classement : « Je leur ai dit (aux joueurs, ndlr) en amont du match que c’était un match test, pour savoir si on était vraiment à notre place ou pas, et vu la production qu’ils ont fournie face à cette équipe, je suis confiant. » Une confiance qui lui vient aussi de la manière dont Beauvais a abordé la fin de match : « On a vu, de par la réaction des joueurs et du coach de Beauvais, que ce n’était pas encore acquis pour eux à 5 minutes de la fin, sentir cette crainte chez l’adversaire me fait dire qu’il peut y avoir de bonnes choses à venir »
Vu la production qu’ils ont fournie face à cette équipe, je suis confiant.
Des progrès à confirmer contre les derniers
D’autant que cela va dans le sens d’une progression de son jeune effectif. Comme il l’explique, « on est sur le projet de faire confiance aux jeunes, de leur donner du temps de jeu à ce niveau, on est conscient qu’ils ne le connaissent pas donc ils sont encore en apprentissage. Après, moi, en tant que coach, je cherche des points, des résultats, donc il faut allier les deux. Il faut être patient. On cherche encore notre première victoire, mais on la construit petit à petit. » Et en effet, ces jeunes joueurs « ont répondu de façon plutôt satisfaisante » alors qu’ils étaient, pour certains, alignés pour faire tourner après la lourde défaite concédée lors de la journée précédente.
Reste que son équipe « a aussi encore pas mal de lacunes », reconnaît-il. Alors, il va falloir « travailler pour hausser le niveau et chercher des résultats différents », et « tirer les enseignements » positifs comme négatifs, de cette rencontre, contre des adversaires différents, aussi, Hazebrouck et Balagny, deux des trois équipes qui restent derrière les Amiénois.
AC Amiens (b) – AS Beauvais Oise (b) : 2-3 (1-2)
Buts : Oualit (16′), Mbodj (87′) pour Amiens ; Mbina (13′), Demeyer (30′), Youchaou (84′) pour Beauvais
AC Amiens : Ba – Maquinghem, Bihondi, Seguenebou, K. Hamdane – El Fanity, Hamadi – Oualit, Boukhelifa, Kwinta – Mbodj
Entrants : Aït-Hamou, Darius
Morgan Chaumier
Crédit photo : Reynald Valleron – Gazettesports