Après de nombreuses années passées au niveau régional, Adrien de Sousa Almeida a rejoint Salouël il y a un peu plus de deux saisons. Une formation de D2, une vraie équipe de copains, avec qui il va disputer un 6ème tour de coupe de France, face à l’US Portugais Roubaix Tourcoing (R2), dans la peau du petit poucet national.
Après des débuts parfaits en championnat (3 victoires) vous avez connu un premier accroc ce week-end (1-1 face au RCA), comment l’expliques-tu ?
Je pense que c’est dur de jongler, d’alterner entre deux compétitions. On est dans l’euphorie et après il faut retourner à la réalité du championnat. Quand tu élimines une équipe de R1, sans manquer de respect aux autres, tu n’as pas la même motivation en championnat. Et puis on sait qu’en championnat on est super attendus car on prétend à la montée. Donc je pense que toutes les équipes du championnat ont hâte de jouer contre nous.
Une semaine avant le match de coupe de France, cela apparaît comme une « piqûre de rappel » ?
Je pense que ça fait du bien. De toute façon il fallait que ça arrive à un moment donné, et ça ne fait pas de mal !
Comment se sont passées les choses pour vous depuis l’exploit du 5ème tour ?
L’euphorie, c’est dur de redescendre… Même aux entrainements Antoine (ndlr : Mucke, le coach) essaie de faire abstraction de ça mais dans les paroles, il y a toujours le terme « coupe de France » qui revient. Donc c’est toujours dans un coin de la tête, même si ce n’est pas la réalité, la réalité c’est le championnat, l’objectif c’est le championnat. C’est un peu « traître » la coupe de France je trouve.
Au-delà de l’euphorie, votre parcours doit vous donner une certaine confiance ?
Oui bien sûr. Là on est en confiance, je ne dis pas que l’on est sûrs que l’on va gagner, mais ce que je veux dire, c’est que l’on s’est rendu compte que, même si on est un petit, quand on se bat tous les uns avec les autres, on est capables de sortir des gros. Donc là on sait que l’on a quand même nos chances dimanche.
Quel est ton avis sur le tirage dont vous avez hérité ?
Plutôt bon. Cela reste un bon tirage parce qu’il y avait beaucoup plus gros au-dessus et nous, notre objectif, c’est d’aller le plus loin possible. Mais ça reste quand même une équipe qui est trois divisions au-dessus de nous quoi…
Je pense qu’Antoine n’a même pas besoin de nous motiver, la motivation est là
Comment abordes-tu cette semaine ?
Je pense qu’Antoine n’a même pas besoin de nous motiver, la motivation est là. La semaine dernière (ndlr : au tour précédent) jouer devant notre public ça nous a vraiment donné des ailes.
À mon avis on va aborder le match différemment que contre Lambres, car contre Lambres, on savait que l’on allait réellement subir. Et à la fin on a commencé un peu plus à jouer, et on s’est rendu compte que c’est à partir de ce moment-là que l’on a réussi à les titiller. Donc je pense qu’Antoine va aborder le match différemment. Je pense que l’on va être préparés à moins souffrir.
Vous avez montré aussi face à Lambres-lez-Douai que vous pouviez être solides même en souffrant…
Oui oui, et c’est surtout que l’on applique très bien les consignes d’Antoine, il fait un super job pour un novice.
Tu as connu pas mal de gros matchs dans ta carrière, comment vis-tu cette aventure avec une « petite équipe » ?
Tu prends les choses de manière différente. Je pense que j’ai plus de fierté aujourd’hui de me dire que je suis arrivé au 6ème tour avec Salouël, que de me dire que je suis arrivé au 7ème tour avec les Portugais. Ce qui se dégage de cette équipe ce n’est pas que le football, c’est que l’on est vraiment une bande de potes, et je pense que c’est ça qui fait notre force. Et c’est bien, je trouve ça cool que l’on parle de nous comme ça, parce que ça montre que dans le football, même les petits peuvent faire de grandes choses avec l’envie.
Pour moi cette aventure avec Salouël a une place à part. Sur le plan perso’ je suis en fin de carrière en plus, donc vivre ce que l’on est en train de vivre, je trouve ça encore plus beau.
Qu’est-ce qui fait que les choses marchent si bien entre vous ?
Franchement le terme idéal c’est « le groupe vit bien ». C’est tout bête mais quand on fait des exercices aux entraînements, chacun veut toujours gagner, mais au-delà de ça on se chambre, jamais méchamment, c’est vraiment amical, taquin, bon enfant, ça met de la compétition tout en prenant du plaisir. Je pense que tout le monde est content de venir à l’entrainement en fait. Bien sûr dans un groupe tu as plusieurs petits groupes qui se différencient, mais au-delà de ça, tout le monde est capable de rigoler avec tout le monde et de parler avec tout le monde.
On sait faire la part des choses, et quelle que soit l’équipe en face, on ne sous-estime pas
Vous êtes l’un des petits poucets français (il reste 4 équipes de D2 sur le plan national), c’est quelque chose d’important pour vous ?
Oui on en prend conscience, mais à côté de ça, ce n’est pas un truc auquel on pense énormément. On sait faire la part des choses, et quelle que soit l’équipe en face, on ne sous–estime pas. Je ne dis pas que l’on se sur-estime, mais on est confiants, sans être dans le « trop ».
Il y a de l’engouement autour de votre parcours, quelques sollicitations, tu penses que cela peut mettre la pression à certains ?
Non ce n’est pas ce que je ressens. Tout le monde a hâte de jouer ça c’est sûr, après si jamais on venait à s’arrêter là, on ne retiendrait que du positif au final. Et puis on apprend pour les années à venir car on a quand même quelques jeunes dans l’équipe.
Tu évoques « les jeunes » ; entre eux et les plus anciens dont tu fais partie, il y a le bon mélange finalement…
C’est ça et puis même avec Antoine en fait. Je le répète mais Antoine gère vachement (sic) bien le truc, il a compris que ses cadres étaient importants et que tout le monde devait rester concerné. Nous (ndlr : les anciens) on le respecte, même si on a peut-être un peu plus d’expérience que lui, et lui il nous respecte. Chacun est à sa place et chacun sait ce qu’il a à faire. Il y a les cadres et ceux qui sont là pour apprendre, et je pense que les cadres prennent plaisir à apprendre aux jeunes.
J’imagine que tu attends que les spectateurs jouent à nouveau un rôle dans cette rencontre ?
Oui, c’est ça. Même si ce n’est pas un stade plein, le fait de voir la foule crier et te pousser ça donne vraiment des ailes. Et puis il y a les enfants qui sont là. À la fin du match face à Lambres ils sont tous rentrés sur le terrain, on a célébré avec eux, ils sont venus dans le vestiaire, on a chanté, ça ne s’est pas arrêté, ils étaient tous autour de nous, c’était vraiment plaisant et ça donne vraiment envie. C’est ça qui est beau dans la coupe de France.
Dimanche 31 octobre 15h
Stade Marc Lourselle (Salouël)
6ème tour de coupe de France
RC Salouël (D2) – US Portugais Roubaix Tourcoing (R2)
Propos recueillis par Quentin Ducrocq
Crédit photo Audrey Louette