À partir du mois de janvier, l’UPJV ouvre une formation en continue inédite en France sur les techniques de récupération et l’individualisation de la charge d’entraînement des athlètes à l’UFR Staps d’Amiens.
« Récupérer, c’est progresser » soutient Guillaume Costalat, co-responsables du DU (diplôme universitaire) Techniques de récupération et individualisation de la charge d’entrainement (diplôme universitaire). La récupération permet aux athlètes « d’optimiser leurs performances et d’éviter les blessures » ajoute Benoit Sautillet, enseignant chercheur au laboratoire APERE (Adaptation physiologique à l’exercice et réadaptation à l’effort).
Les deux chercheurs sont à l’initiative de cette nouvelle formation en continue sur deux ans. Fruit d’un travail universitaire, un constat simple les a amenés à créer ce diplôme : « Les techniques de récupération sont méconnus du monde sportif, les professionnels savent que c’est important, ils les utilisent, mais ils ne mesurent jamais les effets et ne s’en servent pas toujours à bon escient ». Un niveau licence est nécessaire pour pouvoir prétendre à l’une des douze places de la première promotion de stagiaires.
Kaumathérapie, quésaco ?
La formation se décompose en neuf séminaires de deux jours, dispensés par des membres du laboratoire amiénois et des pointures dans le domaine de la performance sportive. Parmi les intervenants professionnels, on retrouve Olivier Maurelli, responsable de la recherche à la fédération de Handball ; Laurent Schmitt, ex-entraîneur de Martin Fourcade ; Benjamin Tranchard de la fédération française de natation, ou encore Françoise Couic Marinier spécialiste des huiles essentielles, qui participe à la préparation d’athlètes pour les JO.
Ce diplôme, « inédit » en France n’a pas pour objectif de remplacer le travail réalisé par les préparateurs physiques, mais davantage de le compléter. « On vient apporter d’autres outils en complément » explique Guillaume Costalat. La formation est ciblée sur les techniques de récupération jouant sur les conditions environnementales. De l’utilisation du froid (cryothérapie), du chaud (kaumathérapie), ou encore les huiles essentielles (aromathérapie), toutes les méthodes seront abordées.
108 heures de formation
L’objectif de cette formation est d’abord de démontrer l’intérêt de ces techniques de récupération. Pour convaincre les entraîneurs et les préparateurs physiques, afin qu’ils inculquent à leur tour ces pratiques à leurs athlètes, les chercheurs ont développé des outils de mesure, pour montrer que la récupération a des effets bénéfiques. Des articles scientifiques de Guillaume Costalat et Benoit Sautillet, ont déjà démontré l’efficacité de leurs méthodes. « On a travaillé avec les nageurs de haut niveau sur Amiens il y a deux ans, sur un protocole de bains contrastés (ndlr : alternance de chaud et de froid). Ils venaient faire leurs séances ici, en partenariat (ndlr : avec l’université) pour récupérer les données, et ça a permis d’aller chercher des podiums« relate Benoit Sautillet.
La formation vient répondre à des problématiques très concrètes dans le sport de haut niveau. Quelle fatigue je détecte dans mon groupe ou chez certains joueurs ? Quel protocole je peux mettre en place ? Et comment je mesure les effets de ce protocole sur la fatigue que j’ai détectée ? Comme à chaque type de fatigue, une technique de récupération est associée, il existe un protocole spécifique pour chaque cas.
Une fois que les entraîneurs auront compris l’intérêt des différentes techniques de récupération, ils pourront les intégrer dans la planification de la charge de travail des sportifs. Avec une session de cours tous les trimestres, les stagiaires peuvent mettre à l’épreuve ces enseignements dans leur structure respective. À terme, l’ambition est de créer des postes dédiés à la récupération dans les clubs et les fédérations, car la récupération est un travail à temps plein.
Les inscriptions courent jusqu’au mois de décembre. Inscriptions par mail à cette adresse : ufrstaps-amiens-du@u-picardie.fr
Julien Benesteau