Ils sont loin de Tokyo mais ils pensent beaucoup aux Jeux Olympiques qui ont débuté officiellement samedi matin avec notamment la victoire de l’Equatorien Richard Carapaz dans l’épreuve sur route de cyclisme.
D’un côté, Margaux Delétré qui, au sein du Conseil départemental est chargée du sport. De l’autre, Philippe Hinschberger le nouvel entraîneur de l’Amiens SC et dont l’avis est très pertinent. Peut-être aurait-il pu aller aux Jeux en 1984 avec l’équipe de France qui, on s’en souvient, est devenue championne olympique à Los Angeles. Mais à cette époque, le règlement n’autorisait pas la présence de joueurs ayant dépassé les 25 ans comme cela est le cas cette année avec Gignac. En 1984, Metz avec Hinschberger avait éliminé Barcelone en coupe d’Europe.
Margaux Delétré arrive au moment où la Somme fournit un gros effort pour aider les futurs athlètes de notre département qui seront sélectionnés pour les Jeux de Paris en 2024. Elle considère « que plus de 11 000 athlètes sont réunis à Tokyo sous une même bannière : celle du dépassement de soi; de la solidarité et du fair play. Que vivent les valeurs de l’olympisme. En avant l’équipe de France. » Margaux dépassait ainsi notre département et n’hésitait pas à englober dans son commentaire tous les athlètes français.
Pour sa part, Philippe Hinschberger aime avant tout l’esprit sportif et aussi surprenant que cela puisse paraitre, il considère que certains sports professionnels comme le tennis et le football, n’ont pas leur place aux Jeux : « Pour moi, les Jeux réunissent les plus grands sportifs de la planète qui disputent des compétitions dans l’esprit qu’a inculqué Pierre de Coubertin. Je pense que cet esprit existe toujours, ne serait-ce que dans certaines disciplines. Les Jeux c’est aussi l’occasion de découvrir des sports que nous ne connaissons pas bien comme le canoë-kayak. C’est vraiment un truc de fou. Ce sont des gens qui bossent peut-être quatre fois plus que les footballeurs et qui, le jour où ils sont champions olympiques ne gagnent qu’une prime modeste. Pour moi, le football professionnel, le tennis, n’ont pas leur place aux JO. Pourtant, j’adore le tennis mais pas aux Jeux. Je n’ai pas aimé l’équipe de France de football contre le Mexique. Pour moi, c’est l’athlétisme, porteur de belles valeurs qui a le plus sa place aux Jeux. J’ai appris que la Somme avait six sélectionnés à Tokyo. Je leur souhaite le meilleur et je sais les sacrifices qu’ils ont consentis pour se préparer. J’ai aussi une pensée pour ces athlètes qui par la faute du COVID ne peuvent être présents à Tokyo. C’est une frustration qui doit être difficile à vivre. En tout cas, j’espère rencontrer ces athlètes prochainement à la Licorne. Personnellement, je suis toujours admiratif et je me dis que dans le foot nous sommes vraiment gâtes avec nos conditions de travail dans un milieu où il y a de l’argent. Les Jeux pour de nombreux athlètes, c’est l’occasion exceptionnellement, d’être en lumière et d’être un peu médiatisés. Ils le méritent vraiment. J’ai des amis en aviron et je sais la somme d’efforts qu’ils font et surtout l’exigence que cela demande pour finalement avoir peu de reconnaissance. Je me dis que c’est vraiment injuste. »
Lionel HERBET
Image d’illustration Leandre Leber Gazettesports.fr