Comment ne pas démarrer cette rubrique à quelques jours du départ des Jeux Olympiques de Tokyo, avec ce premier article consacré à Philippe Ermenault.
Personnage désormais historique du sport de la Somme et au delà de la Picardie et évidemment de la France. Nous l’avons déjà souligné, notre département n’a jamais eu la chance d’avoir un champion olympique à titre individuel. L’athlète qui a frôlé au plus près la médaille d’or est justement Philippe Ermenault mais cela fera partie d’un autre article. Aujourd’hui, c’est le Philippe Ermenault champion olympique de poursuite par équipes qui nous intéresse.
Le Philippe Ermenault qui était incontestablement le leader de ce quatuor magique qui comprenait deux autres Picards et un Parisien. Mais Philippe Ermenault possédait une expérience supérieure à celle de ses équipiers pour la raison toute simple que c’était un vrai poursuiteur à la fois au plan individuel et par équipes. Nous sommes aux Jeux Olympiques d’Atlanta en 1996. Des Jeux qui verront la Picardie se mettre en avant car nos athlètes régionaux vont ramener plusieurs médailles au point que le grand patron du CIO, l’Espagnol M. Samaranch dira plus tard « que la Picardie est la première région sportive au monde. » Au lendemain de la poursuite individuelle, Philippe Ermenault dispute la finale par équipes avec deux autres Picards Francis Moreau et Christophe Capelle et le Parisien Jean Michel Monin qui a été préféré au dernier moment au Normand Cyril Bos. Le choix a été douloureux mais il a été décidé par l’entraîneur national Jacky Mourioux.
En finale, les poursuiteurs français sont opposés aux Russes et ils vont s’imposer en 4mn5s 930 soit le nouveau record olympique. C’est d’autant plus exceptionnel que nos quatre poursuiteurs n’ont appris à courir ensemble qu’un mois auparavant. Par exemple, Christophe Capelle et Francis Moreau avaient beaucoup couru sur route et même participé en partie au Tour de France. Philippe Ermenault est évidemment heureux et il déclare après cette finale : « C’est bien plus beau à quatre » en appliquant cette maxime « un pour tous et tous pour un ». À Picquigny, son village natal, la population est évidemment enchantée et dans les rues du village, alors qu’il fait nuit, des voitures sillonnent les rues du village et font un boucan extraordinaire. Ces supporters de Philippe veulent, à des milliers de kilomètres d’Atlanta, participer eux aussi, à la joie de cette médaille d’or. A son retour, Philippe Ermenault est fêté comme un roi et il reçoit un accueil exceptionnel dans son village de Picquigny. Dans la salle de l’hôtel de ville de Picquigny, un quart de siècle plus tard, la photo géante de Philippe Ermenault trône aux côtés de celle du Président de la République.
Enfin, dernière précision : si Philippe Ermenault a porté à ses débuts le maillot du club local Samara UC, au moment où il devient champion olympique, il est licencié à l’UC Liancourt.
Lionel HERBET
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