Nous sommes au début des années 60 et à Amiens, le RC Amiénois célèbre son cinquantenaire. Un évènement important pour ce club qui possède son terrain et ses installations rue Saint Fuscien.
Les dirigeants de l’époque veulent frapper un grand coup et ils organisent une rencontre amicale qui aura lieu le dimanche 8 mai 1960 avec en présence deux équipes de haut niveau : le Racing Club de France qui en 1959 est devenu champion de France et le Bataillon de Joinville. Il est évident que le stade Charassain est trop vétuste pour accueillir ces deux belles équipes. Alors, les dirigeants obtiennent l’accord de l’Amiens SC qui va prêter pour ce match de gala, le stade Moulonguet.
Ce sera peut-être la seule rencontre, ou du moins une des rares rencontres de rugby, jamais disputée dans ce temple du football qu’est le stade Moulonguet. Nous sommes aussi deux ans après la magnifique épopée du XV de France en Afrique du Sud et la bande à Mias a rendu dans notre pays très populaire le rugby.
Environ deux mille spectateurs sont présents au stade Moulonguet pour ce match qui revient au RC France par 24-16. Dans l’équipe du Racing, figure l’international Michel Vannier qui revient dans la compétition car au cours de la tournée en Afrique du Sud, il a été victime d’un très grave accident puisqu’il s’est retrouvé avec une fracture de la jambe et ses ligaments étaient arrachés.
Au stade Moulonguet, il revenait donc à la compétition et après le match, alors que je n’étais pas encore devenu officiellement journaliste mais souhaitait le devenir, j’étais allé questionner Michel Vannier originaire de la Meuse et qui avait débuté dans un club à Verdun :
« Je ne pensais pas revenir sur un terrain, nous avait-il confié. Je croyais rester infirme. Quand j’ai effectué ma rentrée, je n’ai pas eu d’appréhension. »
Michel Vannier retrouvait ensuite sa place en équipe de France et il eut la grande joie d’aller gagner dans le fief des Gallois ce qui, à l’époque, était exceptionnel.
L’article que nous avions consacré à Michel Vannier était paru dans un des nombreux hebdos qui existaient à cette époque et qui ont été une sorte de rampe de lancement pour la suite de ma carrière…
Lionel Herbet
Crédit photo Roland Sauval