La période que nous vivons actuellement est vraiment pénible et difficile à supporter dans le monde sportif. Un monde sportif auquel le Président de la République n’a pas pensé lors de sa dernière intervention télévisée annonçant le deuxième confinement.
On le voit chaque jour, chaque discipline tente, en dépit de toutes les difficultés, de tenir debout. Le plus populaire des sports, le football, n’est présent qu’avec ses équipes professionnelles. Ainsi en France 40 formations continuent de disputer leur championnat mais avec un élément important : les matches ont lieu à huis clos. Ainsi pour la première fois le stade de la Licorne à Amiens à vu la rencontre ASC-Toulouse (0-1) se disputer dans un stade vide.
Alors comment font ces clubs qui sont privés de droits d’entrée ?
Le football vit beaucoup grâce à ses droits télévisés et même si actuellement de gros problèmes existent avec un diffuseur, il faut quand même admettre que de tous les sports, il parvient à tirer son épingle du jeu.
Intéressons nous à la boxe qui est logée à la même enseigne sauf qu’elle ne bénéficie pas la plupart du temps, de droits télévisés. Les (rares) réunions sont donc organisées à huis clos et se pose évidemment le problème des recettes.
Sans spectateur, sans la présence des chaines de télévision qui permettent de rentabiliser la soirée et surtout de payer les boxeurs, il n’est pas possible ou presque d’organiser. Alors, nous entrons dans le domaine de la débrouillardise comme nous l’avons constaté en fin de semaine dernière à l’occasion du gala de Pont Sainte Maxence. Giovanni Boggia qui est la cheville ouvrière du club pontois depuis longtemps voulait qu’un de ses poulains, en l’occurrence Hugo Legros, puisse disputer un championnat de France des super-coq et ce à domicile. Hugo Legros s’était entraîné comme un forcené mais n’avait plus boxé depuis un an et demi. C’est pourquoi le temps lui est désormais compté.
Boggia a néanmoins tenu, sans la présence de la télé, à organiser la réunion. Il a eu recours au système pay-per-view qui se pratique depuis longtemps déjà aux Etats Unis. A Pont, Giovanni Boggia avait donc décidé que la réunion pourrait être retransmise grâce à facebook et chaque personne souhaitant se connecter, paierait la somme modique de 2,5 euros. Au total, 400 personnes ont assisté à la victoire d’Hugo Legros. C’est beaucoup et peu à la fois car ce procédé n’a recueilli que la somme dérisoire de mille euros.
On peut donc conclure que les boxeurs ont dû consentir de gros efforts financiers et qu’ils méritent un grand coup de chapeau. mais bien sûr que cette expérience ne pourra être systématiquement renouvelée. La boxe est un sport impitoyable.
Avant de monter sur le ring, le boxeur a consenti de gros efforts à l’entrainement car il doit être prêt pour le jour J. Alors quand malheureusement le combat est annulé, le boxeur est abattu à la fois physiquement et moralement. Nous pensons ainsi à l’Amiénois Sabri Sediri qui s’était préparé physiquement pour disputer le championnat de France à Carcassonne mais hélas l’organisateur a dû annuler sa réunion en raison de la pandémie.
On imagine la déception de Sabri Sediri et de son entraîneur Bouziane Oudji. Tant d’efforts et de sacrifices dans des conditions difficiles pour rien à l’arrivée.
La boxe à huis clos, franchement, ce n’est pas possible et pourtant que faire de mieux si on veut qu’elle ne disparaisse pas totalement du paysage sportif.
Lionel Herbet
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