Personne n’avait imaginé avant que le combat entre le champion olympique Tony Yoka et le poids lourd d’Abbeville Johann Duhaupas pourrait aller au bout des douze reprises.
On imaginait qu’un des deux pouvait s’imposer avant la limite mais voir ce spectacle d’un Duhaupas aller deux fois au tapis avant d’être arrêté par l’arbitre au bout d’une minute et 27 secondes, était impensable. Pourtant, ce scénario s’est produit et il en a surpris plus d’un. Duhaupas et son clan ont certes protesté estimant que l’arbitre avait arrêté trop tôt le combat.
Mais les uppercuts et les crochets droits de Yoka, d’une puissance exceptionnelle, ont produit un effet dévastateur et Duhaupas n’avait plus ni les jambes ni les bras pour aller plus loin. L’arbitre a eu raison de stopper ce combat car il fallait protéger la santé de Duhaupas. Il est possible qu’à 39 ans et après tant et tant de combats durs physiquement, l’Abbevillois est devenu plus fragile et qu’aujourd’hui, il encaisse plus difficilement les coups. La résistance humaine a ses limites.
C’est du reste ce qu’a dit sur le ring, Raphaël Tronché qui veut rencontrer à son tour Yoka qu’il a même malmené verbalement sur le ring alors que Yoka restait impassible. Pour ce qui concerne Duhaupas, il a d’entrée démarré timidement et n’a pas pris la mesure de Yoka qui voulait démarrer rapidement. C’est évidemment une énorme désillusion pour Duhaupas qui dans sa carrière n’a jamais connu une défaite aussi foudroyante. Avant ce choc, il y eut dans cette salle de l’Arena qui comprenait 5 000 spectateurs, quelques combats d’encadrement. Une heure avant de monter sur le ring, Johann Duhaupas très serein, prenait le temps de répondre aux questions d’une journaliste de Canal-Plus : « Boxer en France est pour moi quelque chose d’important. Je ne vais pas me louper. Je ne sais pas si le dernier défi de ma carrière mais c’est un grand défi. »
Dans le même temps, Duhaupas prenait le temps de consulter les messages sur son téléphone portable. Au bord du ring, Fabrice Tiozzo le frère de Christophe était clair dans son jugement: « Il ne va rien lâcher et je suis persuadé qu’il va forcer Yoka à être meilleur. »
Pour sa part, Tony Yoka répondait qu’il avait les moyens techniques pour empêcher Duhaupas de le dominer.
La réunion de Paris a été dédiée à la mémoire de Jean Baptiste Mendy qui est décédé voici un mois et qui était venu plusieurs fois en Picardie notamment Creil et Gamaches. Un hommage lui a été rendu par l’intermédiaire du gong qui a égrené, à la place des applaudissements, des secondes et ce dans un silence total.
Lionel Herbet
Crédit photo Roland Sauval Gazettesports.fr