Sans une véritable catastrophe, le Tour de France va s’achever ce dimanche avec la victoire du Slovène Tadej Pogacar qui va précéder à Paris son compatriote Primoz Roglic.
On a du mal à imaginer ici l’impact que peut avoir ce doublé sur le peuple slovène qui s’est pris de passion pour ses deux champions et découvert en même temps le Tour de France. La plus belle épreuve cycliste au monde qui appartient au patrimoine français et qui, pour Christian Prudhomme, le directeur de l’épreuve : « le Tour de France, c’est notre pays« .
Oui soyons fiers en France que cette épreuve a plus d’un siècle d’existence et qu’elle reste jeune. Mais ce Tour de France qui a été dans l’ensemble passionnant à suivre, nous amène plusieurs commentaires. D’abord, un doublé slovène est évidemment unique et nous comprenons parfaitement la frénésie et l’enthousiasme que cela doit avoir en Slovénie. Nous posons cette question : si le mur de Berlin n’avait pas été abaissé en 1989, si la Yougoslavie de Tito n’avait pas explosé, la Slovénie n’aurait jamais vu le jour et aujourd’hui, nous n’aurions pas de Roglic ni de Pogacar.
Le cyclisme mondial a énormément évolué ces dernières années. Nous appartenons à cette génération de passionnés de cyclisme et avons admiré les grands champions qui ont marqué l’histoire du Tour de France. Ils étaient tous citoyens de l’Europe occidentale. Les Coppi, Anquetil, Ocana, Merckx, Bobet, Bartali, Hinault, Nencini etc étaient des coureurs français, italiens, belges, espagnols. Dans les années 80, nous avons vu apparaître des Colombiens et aujourd’hui, la Colombie est fière de ses champions.
On voit même l’Equateur apparaître avec Carapaz, vainqueur du Tour d’Italie l’an dernier. Quant au cyclisme français, soyons clairs : nous sommes vraiment au creux de la vague. Tous ceux que nous attendions ont été malchanceux, victimes de chutes comme Pinot, Bardet et il n’y aura pas en principe de Français dans les dix premiers au classement général. Du jamais vu mais pour autant, la semaine prochaine, à l’occasion des championnats du monde qui auront lieu à Imola, rien ne dit qu’un Français ne sera pas champion du monde.
C’est ce que nous avait déclaré l’an dernier à Blangy sur Bresle, Laurent Brochard dernier champion du monde français en 1997. « Vous verrez, j’aurai plus rapidement un successeur que Bernard Hinault, dernier Tricolore à avoir gagné le Tour de France en 1986« .
Lionel Herbet