Pendant que Pierre Gasly devenait le 1er Français vainqueur en F1 depuis 24 ans, à Dijon Lilou Wadoux participait en tant qu’invitée à la 1ère manche de l’Ultimate Cup Series, championnat d’endurance réunissant des voitures de différentes marques et des pilotes chevronnés. La jeune amiénoise a encore emmagasiné de l’expérience…
Ce 6 septembre 2020 restera comme une journée historique pour le sport auto tricolore, grâce à la victoire de Pierre Gasly au Grand Prix d’Italie de Formule 1, à Monza. Premier succès français du siècle en F1 signé par le jeune champion normand qui est de cinq ans l’aîné de Lilou Wadoux, née en 2001. Si la Picarde n’a pas fait le V de la victoire, ce dimanche, au volant de son Alpine A110 Cup, elle a néanmoins le sourire : « La victoire de Pierre Gasly, c’est magique, ça fait rêver, mais je la regarderai en replay, pas de souci. J’étais contente d’être aussi sur la piste pendant ce temps. En plus, on termine 12èmes, devant des voitures plus puissantes que la nôtre » se réjouit Lilou Wadoux, après cette épreuve sur un circuit de Dijon-Prenois où elle avait déjà ses marques. Pour ses débuts en compétition, la Samarienne était en effet montée sur le podium dijonnais, avec sa 208 à l’époque.
Cette fois, alignée en relais avec un autre junior de son équipe Autosport GP, le Corse Jean-Baptiste Méla, actuel 2ème du classement général de l’Alpine Elf Europa Cup, Lilou Wadoux a simplement pris du plaisir à rouler en partageant « son » Alpine N°44, celle au volant de laquelle elle court cette saison en Alpine Elf Europa Cup. « C’est de l’expérience en plus » souligne-t-elle simplement, satisfaite aussi « d’avoir bien géré les pneus », un élément qui était une petite source d’inquiétude avant le week-end. « C’était les mêmes pneus Michelin qu’en Alpine Cup » précise le patron lyonnais d’Autosport GP, Gilles Zaffini. « Et si Lilou a pu conduire sa voiture, c’est à cause des réglages effectués pour son petit gabarit ». En clair, il était plus simple de reculer à fond le siège quand Jean-Baptiste Méla prenait le volant.
« Lilou ? Une vraie éponge ! »
Gestion, expérience… A 19 ans, l’Amiénoise apprend toujours et encore. Un apprentissage accéléré d’ailleurs vu le profil des autres concurrents, des pilotes masculins, la plupart aux carrières déjà bien remplies -pour ne pas dire derrière eux-, qui cumulent les participations aux 24 Heures du Mans. « Lilou, c’est une vraie éponge ! » poursuit son boss. « Et en plus, elle est charismatique, on le voit auprès du public, elle a un fort capital sympathie, pas juste parce que c’est une jeune femme, je ne crois pas, mais parce qu’elle a du caractère » assure Gilles Zaffini, content de la voir « progresser chaque week-end. Et on sent qu’elle n’a pas envie de perdre son temps, ce que j’apprécie beaucoup car on ne se perd pas en blablas avec elle ! »
En attendant son avènement, les anciens, les favoris, ont trusté le podium en GT Endurance, la catégorie de Lilou Wadoux, après une course arrêtée avant son terme, à cause de la présence d’huile sur la piste. La victoire est revenue à une Renault RS 01, qui s’est offert le luxe de devancer la Ferrari N°1, meilleur temps des qualifications. 3ème : une Lamborghini. Après cette parenthèse dijonnaise en Endurance, le week-end prochain, Lilou Wadoux devrait apprécier le retour à l’ordinaire de sa saison, en Alpine Cup. Même si la jeune amiénoise ne prend pas le chemin le plus direct pour rallier Magny-Cours. « Retour à l’école (à Boulogne-sur-Mer) ce lundi matin. Départ jeudi pour Magny-Cours » annonce Lilou Wadoux, déjà tournée vers le circuit nivernais où auront lieu samedi et dimanche les prochaines courses de l‘Alpine Elf Europa Cup. Lilou Wadoux est 7ème du classement général, après les trois courses du meeting de Nogaro qui avait lancé la saison, les 22 et 23 août. La suite dès la semaine prochaine !
« Pierre Gasly a l’étoffe d’un grand champion »
En parlant d‘Alpine, la marque française mythique fera son arrivée en Formule 1 la saison prochaine. C’était l’autre info d’un dimanche décidément pas comme les autres pour le sport auto tricolore. « Alpine a marqué l’histoire des rallyes et des 24 Heures du Mans, maintenant la F1 ! » s’exclame la Picarde. « Alpine en F1, c’est exceptionnel, ne serait-ce que pour la visibilité que la marque va gagner » estime de son côté Gilles Zaffini, admiratif également de l’exploit de Pierre Gasly. « Il lui a fallu un peu de réussite au début de ce Grand Prix, mais ensuite il n’a pas perdu les pédales. Il a, je pense, l’étoffe d’un grand champion ».
Vincent Delorme
Photos : photo M4W – M. Allais