BOXE : Les féminines ne sont pas en reste
Lors du gala de boxe, ce samedi au cirque Jules-Verne, les spectateurs ont pu assister à trois combats féminins. Durant les derniers Jeux olympiques à Rio de Janeiro, en août dernier, les Bleues ont brillé par leur résultat. Sur les deux boxeuses engagées, toutes ont été finalistes, Sarah Ourahmoune s’inclinant en finale des poids mouches (-51kgs) tandis qu’Estelle Mossely (-60kgs), championne du monde en titre, devenait championne olympique de sa catégorie. Les hommes ont eux aussi ramené de nombreuses médailles : deux de bronze Mathieu Bauderlique (-81kgs), Souleymane Cissokho (-69kgs), une d’argent Sofiane Oumiha (-60kgs) et un nouveau champion olympique le super-lourd Tony Yoka.
Un nombre de licenciés boosté par les féminines
Ces brillants résultats ont mis la lumière sur la boxe anglaise, ce qui induit un certain engouement pour ce sport depuis la rentrée. André Martin, président de la Fédération Française de Boxe anglaise, explique que les salles d’entraînement sont pleines surtout en région parisienne, où il y a une très forte demande pour découvrir la boxe anglaise. Il est ainsi très sollicité pour des inaugurations de salles d’entraînement, de clubs mais aussi pour des interviews afin de poursuivre la promotion de son sport. « Les salles sont pleines, la demande est très forte, on manque de place », nous confie-t-il. A l’heure actuelle, la FFB totalise déjà 57 000 licenciés contre 52 000 à la fin de la saison dernière, sachant que toutes les licences ne sont pas encore parvenues auprès de la fédération. Une hausse engendrée notamment par un engouement pour la boxe féminine.
Lucien Dupont, amoureux de la boxe féminine, exprime le fait que les deux médaillées olympiques ont marqué les esprits et incitent les filles à aller s’entraîner. « Elles viennent de tout horizon, de 11 à 38 ans (pour les amateurs, ndlr), pour ce qui concerne l’Amiénois Boxing Club. » Jérôme Fouache, entraîneur de l’Amiénois Boxing Club, explique : « Au début je n’étais vraiment pas un fan de la boxe féminine mais au fil du temps et à travers les résultats j’ai fini par accepter. Les filles sont très courageuses et motivées dès le départ comparé aux hommes ». C’est ainsi qu’il a mis en avant la boxe féminine en présentant trois combats amateurs féminins, soit la moitié des combats non-professionnels de la soirée. Sur les 220 adhérents du club amiénois, 110 sont des filles, en prenant en compte l’aéroboxe. Jérôme Fouache espère avoir huit boxeuses en capacité d’effectuer des combats cette année.
Des parcours singuliers
Trois Amiénoises effectuaient leur premier combat en encadrement du championnat du monde W.B.F. de Christopher Sebire. Deux d’entre elles, Manuella Kot et Marion Tardieu, n’en sont pas à leur coup d’essai. Effectivement, ces deux pugilistes, qui ont oeuvré auparavant au full-contact, ont débuté la boxe anglaise en septembre dernier ne trouvant pas de clubs de full-contact dans la localité amiénoise. Quant à Léa Dufrenoy, elle délivrait son premier combat de boxe après une saison à apprendre les bases de ce sport. Léa, qui était déjà à la salle l’année dernière, nous confie qu’elle était souvent une des rares filles à s’entraîner l’an passé mais que cette année, suite aux Jeux olympiques, beaucoup sont venues s’inscrire au club.
Cette dernière a choisi la boxe comme sport de prédilection car elle aime les « sports masculins », elle pratiquait auparavant le rugby avec des hommes et n’a vraiment pas peur des contacts. Pour Manuella, c’est une histoire de famille, en effet son père et ses frères pratiquaient les sports de combat, que ce soit le full-contact ou la boxe thaïlandaise. Quant à Marion, c’est une demande qui émanait de sa part auprès de ses parents suite à des bagarres à l’école lorsqu’elle était en classe de CP. Toutes expriment le besoin de venir à la salle pour se défouler, se ressourcer.
Pour l’entourage de Manuella Kot, il est logique de la voir évoluer sur les rings au vue des pratiques familiales. Il est plus compliqué pour Marion Tardieu et Léa Dufrenoy d’être prise au sérieux quand elle parle de leur sport mais les personnes acceptent très bien leur pratique. Malgré leurs études ou leur métier prenant, les jeunes femmes s’entraînent au moins trois fois par semaines et comblent les trous par des séances de musculation. Elles montrent ainsi une véritable motivation dans le but d’évoluer sur le ring et font de facto la fierté de leur club.
Stéphanie BRUMTER