Ce samedi était baptisée la salle de boxe Jacques Bataille à La Veillère. Une façon d’honorer un grand nom du sport amiénois.
Quand nous sommes arrivés samedi après-midi dans la salle de boxe de la Veillère, nous étions à la fois heureux et soulagés.
Nous n’étions pas venus pour assister à l’entraînement des boxeurs de l’écurie de Jérôme Fouache qui fignolaient leur préparation avant un combat.
Non, tout simplement, nous étions venus pour participer au dévoilement de la plaque Jacques Bataille.
Un grand champion amateur
Quitte à nous répéter une fois encore, Jacques Bataille était un pur enfant d’Amiens, ville dont il sera jusqu’à sa mort, un fidèle serviteur.
Il a commencé très tôt la boxe, d’abord dans les rangs amateurs puis chez les professionnels. En amateur, il a été champion d’Europe en 1949 à Oslo mais surtout vainqueur des fameux Golden Gloves à Chicago.
Une sorte de championnat du monde car cette compétition réunissait à l’époque les meilleurs amateurs de la planète.
Un trop court destin en professionnel
Quand il a franchi le Rubicon, il a gravi les échelons, a disputé un championnat de France mais il dut se déplacer à Marseille pour défier le tenant du titre Ray Grassi. Il fut battu de peu aux points.
Lorsqu’il boxait au cirque d’Amiens, Jacques Bataille faisait salle comble.
Devant Raymond Famechon, alors le meilleur poids plume en Europe, il livrait un combat héroïque, souffrant le martyre car il était blessé. Mais on n’abandonne pas un combat devant ses supporters.
Jacques Bataille paya très cher ces efforts et ce courage inutiles et, à moins de 30 ans, il abandonnait la boxe.
Après avoir entretenu l’espoir de remonter sur le ring, Jacques mettait définitivement un terme à sa carrière de boxeur mais il devait rester dans le milieu. Il devint alors entraîneur et il eut sous sa coupe, dans les années 70, un grand espoir de la boxe amiénoise, Jean-Claude Lafarge.
Il devait malheureusement décéder en 1981 à 52 ans.
Un hommage riche en émotion
Il aura donc fallu beaucoup de temps pour que son nom soit associé à la salle de la Veillère. Une salle qu’il n’a jamais connue car, à l’époque, existait encore le complexe Caumartin avec une salle et des installations vétustes.
Ce samedi, Jérôme Fouache, l’homme qui incarne à merveille le club Amiens Boxing Club a accueilli l’épouse de Jacques Bataille qui réside toujours à Amiens, une de ses filles, Valérie, mais aussi Alain Gest, Président d’Amiens Métropole, flanqué de son Vice-Président chargé des sports Guillaume Duflot, sans oublier Dominique Georges, responsable des services sportifs à la ville et grand passionné de boxe.
Les discours furent courts et empreints d’émotion. La plaque Jacques Bataille fut ensuite dévoilée et ce fut un moment fort.
Dans la salle étaient présents d’anciens boxeurs tels Moïse Cherni, Jean- Jacques Souris et Bouziane Oudji, sans oublier l’entraîneur de boxe française dans le quartier Nord, Ben Miloudi. En quelque sorte, toute la famille de la boxe amiénoise se retrouvait dans cette salle qu’il faudra désormais appeler Salle Jacques Bataille.
Lionel Herbet
Crédit photo : DR