FOOTBALL – Joffrey Torvic : « Si on joue comme on a joué ce week-end, il ne peut pas nous arriver grand chose »

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Milieu de terrain expérimenté de l’US Camon, Joffrey Torvic nous parle de son rôle dans l’effectif, nous donne son avis sur la saison de son équipe et nous évoque son statut d’international guyanais.

Bonjour Joffrey, peux-tu, tout d’abord, te présenter ?

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Quand j’étais plus jeune, j’ai joué au Paris FC. J’ai fait les différentes catégories de jeune. J’ai également été en sélection du Val-de-Marne puis sélection de Paris. J’ai également fait les pré-France. J’ai ensuite eu plusieurs propositions, de Bastia, Guingamp, Toulouse, Lens… Je suis finalement resté. Je suis parti un an puis suis revenu au Paris FC pour repartir en Espagne, 3 ans, dans l’équivalent du CFA. Je suis revenu à Deauville en CFA2. Après, je suis parti en Guyane parce que je voulais me ressourcer. Je suis revenu à Evry.

« La proximité, plus le projet, ça m’a convaincu. Et puis, ça a tout de suite accroché avec le coach. Et puis, bien entendu, en apprenant les arrivées des autres qui sont pour la plupart mes potes… C’est pour cela que je suis venu là. »

Puis, ensuite, j’ai rencontré ma femme et je suis donc venu dans la Somme. Comme je ne connaissais pas trop, je suis d’abord allé à Abbeville. Ensuite, je suis allé à Albert, ce qui m’a apporté les amitiés que j’ai actuellement, avec Maxime Josse ou Momar Diop, de belles personnes. Ensuite, je suis allé à Ailly, en N3, à Roye, puis l’année dernière à Beauvais. Cette année, j’en ai eu marre de faire le globe-trotter dans la région, et puis, par rapport au travail et à ma vie famille, j’ai été à Camon, qui avait un bon projet. La proximité, plus le projet, ça m’a convaincu. Et puis, ça a tout de suite accroché avec le coach. Et puis, bien entendu, en apprenant les arrivées des autres qui sont pour la plupart mes potes… C’est pour cela que je suis venu là.

C’est toi qui t’es tourné vers Camon ou c’est Camon qui t’a sollicité ?

L’année dernière, ils étaient dans le même championnat que Beauvais (b). Je revenais de suspension et de sélection donc j’ai joué avec la réserve. Ce jour-là, j’avais fait un bon match. Après, j’ai parlé avec Titi, parce que, sur Amiens, tout le monde se voit. Et cela s’est fait naturellement.

Quand tu es arrivé à Camon, c’était déjà prévu que tu évoluerais un cran plus bas par rapport à ton poste habituel ?

Non, pas forcément. Mais le système de jeu fait que je suis obligé de faire beaucoup plus de travail défensif. Mais ça ne m’empêche pas de monter. Je suis dans un rôle un peu plus défensif mais ça dépend. Sur certains matchs, selon les joueurs avec qui je suis aligné, je peux plus m’exprimer offensivement. Après, un milieu de terrain reste un milieu de terrain, même si j’ai l’habitude de marquer plus de buts parce que je suis plus souvent dans la surface. Mais, là, j’ai un travail beaucoup plus défensif, ce n’est pas plus mal.

C’est une situation qui te va bien, donc ?

Ça ne me dérange pas car c’est pour le bien de l’équipe. Même si j’aime beaucoup prendre le jeu à mon compte, jouer en 10, combiner avec les attaquants et me retrouver en phase de finition.

Football Camon Vs Aire Sur La Lys Audrey Louette Gazettesports (18)

Ce poste demande de jouer beaucoup de duels, d’avoir de l’impact physique, c’est quelque chose qui te correspond ?

Oui, avoir des duels, ça ne me dérange pas. En étant plus haut, tu as peut-être même plus de duels parce que tu es tout de suite confronté aux défenseurs. Là, tu pars de plus loin, c’est toi qui va chercher les duels. C’est sur qu’il faut gagner les ballons au milieu de terrain. Mais que ce soit 10 ou milieu relayeur, ça ne change pas trop, on a beaucoup de duels. La seule différence, c’est que les duels là, je les ai de face alors qu’en 10 on les a de dos. Mais ça ne fait pas beaucoup de différences.

Le fait que tu connaisses déjà plusieurs joueurs du groupe a permis à ce que l’adaptation ne soit pas trop compliquée ?

Il n’y a même pas eu besoin d’adaptation, c’est un peu comme si on avait toujours joué ensemble. Maxime (Josse, ndlr), c’est un très bon ami, on a joué ensemble au futsal et j’ai joué avec lui à Albert et même quand on était pas dans le même club, on est toujours resté ensemble. Dylan (Adam, ndlr), je jouais avec lui en sélection, je le connais de Guyane. Sofian (Ameur, ndlr), on était ensemble aux essais à l’AC Amiens, on était tout le temps dans la même équipe, on combinait bien sur le terrain. Jonathan Isambart, c’est le petit frère de Maxime, donc je le connais aussi. Loris Arzalai, j’ai joué avec lui à Roye, Maxime Lefèvre, j’ai joué avec lui à Ailly-sur-Somme, Chirel (Ngakosso, ndlr) aussi. Et avec les autres comme Zahir (Zerdab, ndlr) ou Clément (Péchin, ndlr), ça s’est fait tout seul. Mais je connaissais déjà la moitié de l’équipe. Amiens c’est petit, il n’y a pas beaucoup d’équipes qui évoluent à ces niveaux, donc on se connaît vite.

Camon est un effectif qui oscille entre jeunes joueurs et joueurs d’expérience. Tu fais partie de cette deuxième catégorie. Est-ce que tu sens que ça te confère un rôle d’encadrement des plus jeunes, notamment Julien Lomboto qui évolue à tes côtés ?

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C’est sûr, cela donne un rôle de cadre. Après, ça ne me change pas trop car en sélection je suis un cadre, dans tous les clubs où je suis passé j’étais plus ou moins un cadre, du fait de mon caractère. Et là c’est vraiment découpé en deux entre des très jeunes joueurs très bons et des joueurs plus âgés qui ont évolué à un plus haut niveau. Donc, on se doit de leur montrer la voie pour qu’ils suivent le bon rythme et pour que cela puisse fonctionner dans l’équipe.

Justement, est-ce que le fait d’avoir évolué à un plus haut niveau donne des ambitions également un peu plus hautes quand on joue à Camon ?

Oui, ça en donne. Quand on a évolué plus haut, on se dit pourquoi pas emmener Camon plus haut pour nous-mêmes retitiller le plus haut niveau et, sans manquer de respect à la concurrence, au championnat, avoir des matchs encore beaucoup plus disputés, beaucoup plus compliqués. Oui, le fait d’avoir joué plus haut, ça donne envie d’y regoûter, forcément.

Quelle impression te donne cette saison plutôt bonne mais avec ce récent lourd revers ?

On a eu un revers face à Wasquehal mais ce n’est pas un problème. Toute équipe, même le grand PSG, même le grand Barça qui vient de perdre 2-0 contre Valence, perd dans une saison. Personnellement, je ne nous voyais pas faire une saison avec zéro défaite. On a tiré la sonnette d’alarme dans le vestiaire mais il ne faut pas oublier qu’il y a des équipes en face. Ce n’est que notre deuxième défaite. Je savais très bien qu’on allait perdre à un moment donné. On a perdu contre une équipe très costaud, qui descend de N3, il n’y a pas à rougir non plus. On a fait un faux-pas, ça arrive à n’importe quelle équipe, le PSG a perdu 5 fois en championnat (la saison dernière, ndlr). L’important, c’est d’avoir su relever la tête tout de suite derrière, d’avoir gagné un derby. Ça nous a remis la tête à l’endroit. On va en reperdre, des matchs. C’est tout le bien que je nous souhaite, mais je ne suis pas persuadé qu’on terminera la saison sans perdre. On a perdu, ça nous a mis une claque on a relevé la tête, maintenant, il faut continuer à travailler.

Tu es plutôt confiant quant à la suite de la saison ?

Oui. Ce serait la 5ème ou 6ème défaite ou, après cette défaite, on en aurait repris 2 ou 3 contre Longueau, là, ça aurait pu être inquiétant. Mais ce n’est pas ce qui s’est passé. On sait de quoi on est capable. Si on joue comme on a joué ce week-end, il ne peut pas nous arriver grand chose.

Pour revenir sur le rôle de cadre, est-ce que tu as joué un rôle de « grand frère », d’accompagnement de Dylan Adam qui est arrivé directement de Guyane et que tu connaissais ?

Je lui avais toujours dit, en sélection, qu’il avait des qualités et d’essayer d’aller jouer en métropole pour voir ce qu’il valait. Après, c’est sur que j’ai dû un peu le recadrer sur certaines choses. Mais naturellement, c’est un joueur athlétique, puissant, c’est un bon défenseur. Mais je suis toujours là pour lui donner des conseils, pour l’aider, quand ça va un peu moins bien, à relever la tête.

Je suis conscient de ses qualités. Quand Titi m’a demandé si je ne connaissais pas un défenseur central, j’ai tout de suite pensé à lui. Tant que je peux l’encadrer et l’aider à suivre le bon chemin pour que lui, justement, qui est encore jeune, puisse aller titiller plus haut, je le ferai.

« La sélection a une grande importance, cela me permet de représenter mon pays. Cela rend fière ma famille. Cela me rend fier moi-même parce que le niveau international fait de nous la vitrine de notre pays, ce n’est pas rien. »

Passons à la sélection guyanaise, qu’est-ce que cela représente pour toi ?

Cela a une grande importance, cela me permet de représenter mon pays. Cela rend fière ma famille. Cela me rend fier moi-même parce que le niveau international fait de nous la vitrine de notre pays, ce n’est pas rien. Cela permet de faire connaître notre pays par nos prestations sur le terrain. Peut-être que certains ne connaissaient pas la Guyane et le fait d’être à Beauvais ou Camon, et qu’ils sachent que je joue en sélection de Guyane, ça permet de connaître et il y en a qui s’y intéresse un petit peu plus. Et puis, on a un statut d’international, c’est valorisant.

Toi qui travailles, ça se gère comment le fait de partir en sélection ?

C’est beaucoup d’organisation, je dois m’arranger avec le patron pour poser des congés. Quand je n’en ai pas, il faut prendre un congé sans solde et c’est la Ligue qui nous rembourse. Je m’arrange aussi avec ma famille parce que c’est pris sur les vacances. Il faut que je prévienne ma femme assez tôt pour qu’elle prenne ses vacances aussi pour qu’on puisse y aller. Donc, c’est beaucoup d’organisation. Mais pour l’instant, j’ai toujours réussi à gérer et j’espère que ça va continuer comme ça.

Et, d’un point de vue foot, qu’est-ce que ça apporte l’expérience d’aller en sélection ?

C’est-à-dire que pendant 15 jours, on est un professionnel. On est toujours habillé dans la tenue de la sélection, on va dans les meilleurs hôtels des pays où l’on va, on va dans des pays où je n’aurais peut-être jamais pu aller autrement. On a des repas, un vie de pro, matin, petit-déjeuner, entraînement, kinés à nos petits soins. Pendant 15 jours on côtoie presque le monde professionnel. Ce n’est pas rien. Au niveau auquel on joue, beaucoup aimeraient avoir la chance de vivre cela.

Les prochaines échéances sont les barrages pour la Gold Cup contre les Bahamas, c’est jouable ?

Tous les matchs sont jouables avant d’être joués, mais on peut les perdre. Je ne pourrais dire que c’était jouable quand on sera passé. Mais avant cela, je ne peux rien dire, on l’a vu avec Camon en Coupe des Hauts-de-France où l’on avait eu un tirage assez clément et où l’on a été sorti. Donc il ne faut jamais vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué.

Cela reste un tirage qui permet d’avoir espoir d’être à la Gold Cup ?

Oui, et puis ça reste un beau pays à voir, aussi. On va prendre match par match, la même chose qu’avec Camon. On va prendre le match qui arrive et on verra ce qui se passe.

Si par bonheur cela se passait bien, le tour suivant serait en juin, cela serait un créneau dans la saison qui pourrait être favorable à ce que certains pros qui ne sont pas toujours là puissent venir ?

Aussi. Jusqu’à présent, on a la chance de toujours avoir 4-5 joueurs pros avec nous, on a toujours eu la chance d’avoir une équipe compétitive. Cela reste des dates FIFA sur les autres matchs, donc les pros peuvent venir.

« On a de très bons joueurs, on se sert d’eux. Ce qui nous manque pour atteindre ce niveau, on le regarde chez eux pour essayer de l’atteindre. »

Cela apporte quoi d’évoluer avec des professionnels ?

C’est quelque chose de bénéfique car ils côtoient le haut niveau. Baal et Léon jouent à Brest, ils affrontent le grand PSG, ils savent comment se comporter. Josué (Albert, ndlr) qui joue à Clermont joue contre des anciennes écuries de L1 comme Lens. On a Rimane qui était au PSG. On a de très bons joueurs, on se sert d’eux. Ce qui nous manque pour atteindre ce niveau, on le regarde chez eux pour essayer de l’atteindre.

Morgan Chaumier

Crédit photo : Audrey Louette

Publié par La Rédaction

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