Sport récent et encore peu développé en France, le chanbara est un art martial japonais proposé par le Judo Club de Longueau.
En 1971, le club faisait alors partie intégrante de la Maison pour Tous. Portant une thématique plus culturelle que sportive, la mairie a alors proposé une nouvelle salle au club. C’est à partir de ce moment que le Judo Club de Longueau a alors été fondé, en 1995. Simone Quillet, Présidente du club, a toujours eu en elle cette volonté de faire perdurer l’esprit du judo et du Japon. Un souhait qu’elle a su réaliser à merveille puisque le club est alors passé de 60 à désormais 500 licenciés. Notamment, alors qu’au départ il ne proposait qu’une section judo, le club propose aujourd’hui différentes disciplines : kendo, taïso et, depuis 4 ans maintenant, le chanbara.
L’étroite relation entre le kendo et le chanbara
Le Judo Club de Longueau rend le kendo accessible à tous dès l’âge de 14 ans et le chanbara à partir de l’âge de 8 ans. Le chanbara étant issu du kendo, il convient alors d’expliquer l’origine de cette discipline avant d’enchaîner sur celle du chanbara. Le kendo remonte au moyen-âge japonais. A l’origine, il s’agit de techniques de combat de samouraïs au sabre. Étant donné que les combats au sabre sont très meurtriers, les samouraïs se sont d’abord entraînés avec des boken (sabre de bois). Comme cela restait encore relativement dangereux, ils ont alors utilisé ce que l’on appelle des shinai (sabres de bambou) et portaient une armure de protection, qui est d’ailleurs toujours d’actualité aujourd’hui. Charles Pecquet (3éme Dan), entraîneur au sein du club, lève alors ensuite le voile sur l’histoire du chanbara : « Dans les années 70, un grand maître des escrimes japonaises s’est aperçu que les jeunes japonais commençaient à se détourner des pratiques anciennes. Il s’est alors dit que l’on pouvait garder une certaine tradition, une continuité dans les techniques de sabre, en utilisant des matériaux modernes. Ainsi, il a créé le sport chanbara, qui rassemble toutes les escrimes japonaises, mais qui est pratiqué avec des armes de matière synthétique et un équipement léger« . Le sport chanbara permet alors de pratiquer à moindre coût, et surtout sans danger.
Le chanbara ?
Au Japon, « Chanbara » est une onomatopée qui exprime le bruit des armes qui s’entrechoquent dans les combats de samouraïs. D’ailleurs, il s’agit notamment d’un genre cinématographique. Les films de chanbara sont, ce qui correspond chez nous, aux films de cape et d’épée. « Chez nous, c’est les mousquetaires. Chez eux, c’est les samouraïs. Mais eux, ce genre cinématographique est appelé le chanbara« , précise Charles Pecquet.
En sport chanbara, on utilise ce qui correspond au katana (sabre des samouraïs), mais aussi d’autres armes utilisées à l’époque : le kodachi (sabre court), le bâton (arme utilisée par les paysans), le tanto (poignard), le kusarigama (faucilles avec une masse d’arme), le yari (lance), le naginata (hallebarde) et il est possible de se protéger avec un taté (bouclier).
Malheureusement, en France, le kendo et le chanbara sont deux disciplines qui demeurent encore peu développées. L’entraîneur du club s’exprime à ce sujet : « Je pense qu’il y a un gros potentiel, ne serait-ce que sur Amiens, mais la difficulté est vraiment de faire savoir que l’on existe« .
Des compétiteurs performants au sein du club
Au sein du Judo Club de Longueau, certains sports adaptés sont intégrés aux cours adultes. Il convient de rappeler qu’Amélie Gosse, championne de France de judo sport adapté, est issue du Judo Club de Longueau. D’autres judokas du club ont notamment réalisé de très bons résultats. C’est le cas par exemple Akim Aïssat, qui a dernièrement obtenu la médaille de bronze au tournoi Senior Excellence, ou de Thomas Ferreira qui a été vice-champion de France (Senior) à la même année que Luka Lomidze. Ils sont désormais au club des Hauts-de-France mais représente toujours Longueau.
Enfin, le club se dote d’une pépite dans le sport chanbara qui a décroché la médaille d’argent dans la catégorie Choken Libre lors de la coupe de France. Il s’agit de Marina Danez-Moitié qui détient, d’ailleurs, 92 médailles remportées seulement dans cette discipline. Louise Loiseau a, de son côté, remporté une médaille de bronze en Choken Morote. Et enfin, François Moitié s’est hissé jusqu’aux 8èmes de finale, dans la catégorie Chocken Moroté.
Le Judo Club de Longueau a de beaux jours devant lui et brille avec ses athlètes talentueux et ses valeurs qu’il prône au quotidien.
Angélique Guénot
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