A l’issue de la victoire contre Vimy, 4-1, Antoine Buron se montrait bien sur satisfait, mais toujours exigeant et ambitieux pour ses jeunes joueurs.
Sur ce match, il y a à la fois eu une victoire collective et des individualités qui se sont mises en valeur…
C’est ce que je leur dit. La somme d’individualités doit profiter au collectif. Et je crois qu’ils sont en train de le comprendre. Ils jouent les uns pour les autres. Il y a forcément des déçus et des joueurs plus en lumière sur des buts ou des arrêts. Mais tout le monde a tiré dans le même sens. Quand ils sont sur la même longueur d’onde, ça peut faire des choses intéressantes. Maintenant, tout n’est pas parfait. Il y a encore plein de choses à corriger, il y a encore plein de choses sur lesquelles on doit progresser. En tout cas, ils ont montré que lorsqu’ils jouent ensemble, ils sont capables de faire de bonnes choses.
Eneme-Ella a réussi un doublé, son premier de la saison…
La concurrence doit tirer tout le monde vers le haut
C’est bien. Il y a une concurrence qui s’instaure depuis quelques semaines. Il a su profiter de son temps de jeu pour le bonifier. Maintenant, il n’y a rien d’acquis pour lui, comme c’était le cas pour Darell (Tokpa, ndlr) les fois d’avant. C’est ce que je leur ait expliqué cette semaine, cela doit tirer tout le monde vers le haut : à chaque fois qu’ils sont sollicités, ils doivent répondre présent. C’est ce qu’on va attendre d’eux au haut niveau si jamais ils y accèdent.
Avoir Tokpa sur le banc, ça démontre un gros potentiel offensif ?
Oui, on sait qu’offensivement, quand tout le monde est disponible, on a du choix. Là, il y avait encore Jayson (Papeau, ndlr) qui était absent. Donc, oui, on a du poids devant, on a de quoi faire. Après, il faut qu’on réussisse à trouver les bonnes associations, les bonnes complémentarités sur un match en fonction de l’adversaire, du système de jeu. On y travaille.
Cette fois, la complémentarité entre Lahne et Eneme-Ella a bien fonctionné, justement ?
Oui. Ce sont deux joueurs qui sont dans le groupe pro, qui ont peu eu l’occasion d’évoluer ensemble donc c’était intéressant de pouvoir les voir. Le club avait aussi la volonté de voir ce que ça pouvait donner à deux devant.
Mathis Lachuer a joué dans un rôle inhabituel ?
Il a occupé ce poste de milieu de terrain. Il sait bien le faire. Il est capable de récupérer des ballons mais aussi d’être utile dans l’utilisation du ballon. C’est un joueur complet et c’est qu’il faut dans le football de haut niveau, s’ils veulent exister dans ce milieu là. Il a fait un match intéressant.
Coudert a également sorti un gros match ?
Depuis qu’il joue, il a su saisir la chance qui lui était donnée. Il est encore décisif puisqu’il sort des ballons chauds à des moments où l’on était pas très bien. Il joue son rôle pleinement. C’est aussi le collectif qui fait la différence. Les offensifs sont là mais derrière, il a été là pour faire le boulot.
Cela fera au moins des bonnes nouvelles pour Luka Elsner ?
Oui, je lui ferais mon compte-rendu, comme d’habitude. Je pense que ça ne lui rendra pas forcément le sourire par rapport au match de samedi mais au moins, il verra que les joueurs qui sont descendus ont joué le jeu, qu’ils ont rendu une bonne copie cet après-midi. C’est intéressant dans l’état d’esprit.
On sent qu’il y a un vrai progrès au niveau des automatismes et cela coïncide avec les bons résultats, c’est plutôt encourageant pour la suite ?
Oui, on est dans une bonne période. J’espère qu’on a mangé notre pain noir avec ce début compliqué. Là, on sent que des automatismes se créent, des relations en-dehors du terrain, également. Il fallait qu’ils apprennent à se connaître. Et ça se retrouve sur le terrain donc c’est positif.
Est-ce que, au-delà de la progression des joueurs vers le monde professionnel, vous avez un objectif au niveau du classement ?
Je suis clair sur le sujet : c’est se donner de l’air par rapport à la relégation. A part ça, je ne me donne pas d’objectif particulier. L’objectif, c’est de gagner tous les matchs, d’être compétiteurs, d’avancer. Et puis de montrer que ces garçons sont capables d’exister dans le monde senior.
Justement, en face, c’était une équipe qui a joué dur par séquences, ce doit être formateur pour ces jeunes joueurs ?
Se frotter à ce genre d’équipe, ça les fait forcément progresser.
Oui, bien sur, au-delà de la formation tactique, technique et mentale, le côté athlétique prend une part importante. Ça permet aussi d’évaluer si ces garçons sont capables de répondre présent. Il y a encore du boulot, tout n’est pas parfait. Mais se frotter à ce genre d’équipe, ça les fait forcément progresser.
On a vu qu’il y avait du répondant dans l’agressivité, puisque c’est notamment ce qui a joué sur le premier but.
C’est ça. Ils ont compris que s’ils voulaient exister à ce niveau, il fallait qu’ils élèvent le leur en termes d’agressivité. Le beau joueur lisse, propre, qui ne va pas au combat, ça n’existe pas. Il faut trouver le bon curseur entre garder leurs qualités de footballeur et élever ce côté agressivité et je pense qu’ils peuvent encore l’améliorer.
Morgan Chaumier
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazettesports