Défenseur central de l’ESC Longueau, Simon Petit s’est confié sur le début de saison compliqué de son équipe. Il évoque ici plusieurs causes à ces difficultés, mais assure que l’équipe est sur la bonne voie.
Quand tu y repenses, que t’évoque la saison dernière ?
C’était une saison en deux parties on va dire. Jusqu’à la fin du parcours en Coupe de France, on prenait un pied énorme que ce soit à l’entrainement ou en match, tout le monde était concentré et à fond. Ensuite le contrecoup a été compliqué. Passer de jouer devant 3000 personnes à Moulonguet un match avec un très gros enjeu, à jouer devant 40 personnes contre l’Inter- Soissons et gagner 10-1, c’était compliqué. Il n’y avait plus vraiment d’enjeux si ce n’est de rester invaincu et sans manquer de respect à nos adversaires on pouvait s’en sortir sans mettre trop d’implication. Il y a eu un gros relâchement et à titre personnel la saison a été très longue mentalement. La première partie était vraiment passionnante mais la deuxième vraiment plus compliquée.
Comment as-tu vécu l’arrivée de concurrence cet été ?
Qu’il y ait de la concurrence c’est normal. L’année dernière il n’y avait pas besoin d’avoir de concurrence car les résultats étaient là, on n’avait pas forcément besoin de cette émulation. Cette saison c’était indispensable vu la différence de niveau. Après j’y suis habitué. Depuis le début de saison je pense que l’on en tire pas assez les effets positifs. Chacun veut jouer sa partition pour jouer la semaine d’après, sans vraiment penser au collectif. Mais cela va changer, on voit déjà aux entraînements que l’intensité est différente et que chacun veut gagner sa place et c’est une bonne chose.
« On voit déjà aux entraînements que l’intensité est différente et que chacun veut gagner sa place et c’est une bonne chose«
Les recrues ont-elles été bien intégrées ?
Oui, pour l’intégration il n’y a pas eu de problèmes, en plus on les connaissait presque tous. Je pense que la transition entre l’année dernière et cette année est compliquée pour les joueurs déjà présents car on n’a pas été habitués à nous faire rentrer dedans et être tout le temps à haute intensité. Et les recrues arrivent pour presque tous sur une dynamique négative. Thomas et Maxence sont descendus avec Ailly-sur-Somme pareil pour Charlie avec Nesle. Romain a connu une saison compliquée avec la réserve de l’ASC. Cela n’aide pas mais ils se sont vite intégrés.
Comment explique-tu le début de saison ?
Comme je l’ai dit avant, chacun veut faire sa partition et l’écart de niveau est aussi important. Après il y a eu beaucoup de faits de jeu depuis le début de saison. Contre Tourcoing on ne fait pas un mauvais match mais on manque de réalisme et eux sont ultra-réalistes et profitent de nos erreurs. Contre Camon c’était un derby donc c’est difficile de tirer des conclusions. Contre Béthune on fait un non-match mais à 0-0, on a une énorme occasion d’ouvrir le score qui aurait pu faire tourner le match. Derrière on n’a pas été capable de se révolter collectivement. On a relevé la tête ce week-end en Coupe de France avec un match correct.
Vous avez perdu l’était d’esprit et la force collective que vous aviez l’année dernière ?
La transition entre les deux saisons nous fait mal pour le moment
Le groupe vit bien mais pas autant que l’année dernière pour le moment, même si ça va de mieux en mieux. Il y a aussi un certaine usure mentale due à la saison dernière qui a paru interminable et la sensation de ne pas vraiment avoir coupé. On a aussi fait une très grosse préparation où les résultats ne nous ont pas forcément mis en confiance. La transition entre les deux saisons nous fait mal pour le moment.
Le coach s’interroge sur son message; pour vous le message passe toujours ?
Oui le message passe toujours. Après notre usure mentale fait que même si on assimile le message on a du mal à la mettre en place. Le coach est resté à fond toute la saison l’année dernière avec une grosse exigence aux entraînements et sur tous les matchs jusqu’à la fin de saison, mentalement c’est dur. On a eu du mal à relancer la machine par rapport à ses attentes. Le coach s’est aussi remis en question ces dernières semaines sans perdre son exigence. Nous sommes un peu plus dans la bonne humeur à l’entraînement, on rigole un peu plus et ça fait du bien. Mais le discours passe toujours et nous sommes tous derrière le coach.
Vous vous êtes parlé entre vous pour savoir ce qui n’allait pas ?
Déjà le coach a parlé un peu aux cadres, aux plus anciens comme Ludovic Demetz, Thomas Chatalen ou Romuald Lemaire pour connaître le ressenti du groupe. Ensuite à l’entraînement le coach a exprimé son ressenti et on en a discuté entre nous. On a pu voir par la suite dans les attitudes de chacun que c’était bénéfique pour le groupe. Après pendant des petits moments avant les matchs ou pendant l’entraînement on en discute pour savoir ce qui ne fonctionne pas. C’était important de mettre des mots sur nos maux et sur nos actes, ça fait du bien à l’ensemble du groupe.
Penses-tu que vous vous êtes vu un peu « trop beaux » après la saison dernière ?
Non je ne pense pas que l’on s’est vu trop beaux car on savait que ce serait difficile. Après on pensait surement que ça aller venir naturellement comme la saison dernière surtout que le groupe s’est étoffé et l’année dernière on a été capable de résister contre des N3-N2. On a pris tous nos adversaires au sérieux même des fois on les a un peu trop regardé. Sur certains matchs on a peut-être même fait un petit complexe d’infériorité en se disant ils ont des joueurs qui ont joué plus haut, ils sont habitués à ce niveau et du coup par moments on a vraiment été trop spectateurs. Je ne pense donc vraiment pas que l’on ait pris à la légère ce début de saison. D’autant que les matchs amicaux nous avaient permis de voir la difficulté du championnat et nous avaient un peu remis les pieds sur terre. On a des ambitions et on sait que l’on peut faire mieux et que l’on doit faire mieux.
Vous avez fait une très grosse préparation, cela a joué sur l’usure mentale ?
Oui lors des matchs amicaux cela a joué, on a disputé plusieurs matchs en étant vraiment dans un gros état de fatigue. Cela a été compliqué dans les têtes mais ça paye sur ce début de saison. Si les résultats ne sont pas là, physiquement on est bien depuis le début de saison. On a mieux fini nos matchs à chaque fois, même contre Camon alors que l’on était en infériorité numérique.
Le match de Coupe de France la semaine dernière est arrivé au bout moment ?
Ça nous a fait du bien de gagner même si l’adversaire reste une équipe de D1 qui en plus n’a pas forcément joué à son meilleur niveau. Mais on a pris le match sérieusement avec un bon état d’esprit. On a retrouvé une âme et rechanter dans le vestiaire à la fin ça fait vraiment du bien. On sentait dès le début du match que c’était différent, c’était cohérent dans ce que l’on a fait, on a défendu en bloc, en avançant. On s’est rassuré que ce soit offensivement ou défensivement sur ce match.
Vous allez retrouver votre stade ce week-end, c’est l’occasion lancer la saison?
Oui, retrouver Emile Noel ça va nous faire du bien. On y a passé une saison inoubliable avec de magnifiques souvenirs. On a deux matchs en championnat importants avec Aire ce week-end puis le déplacement à Loon-Plage qui sont des concurrents directs pour le maintien et face à qui il faut prendre des points. Ensuite il y aura entre deux le match de coupe de France* qui sera lui aussi très important (ndlr : Longueau défiera une D3 : Compiègne ES).
Votre objectif reste le top 5 ?
Au vu du début de saison on veut tout d’abord assurer le maintien le plus rapidement possible. On fera un point à la trêve pour voir où on en est et ce que l’on peut jouer sur la deuxième partie. Mais on reste ambitieux malgré tout.
On veut tout d’abord assurer le maintien le plus rapidement possible
La Coupe de France est un objectif cette saison ?
Après le parcours de coupe de France de la saison dernière on a envie de revivre ce genre de sensations. Après on est conscient que ce sera difficile de refaire un tel parcours surtout que cette saison on ne pourra pas vraiment souffler le week-end en championnat. Mais on va la jouer à fond et essayer d’aller le plus loin possible mais le championnat reste la priorité.
As-tu encore des ambitions dans le foot ?
Je prends ça comme ça vient, cela reste une passion d’enfance. Mes ambitions sont de continuer à prendre du plaisir et de jouer avec mes potes. Après si ça doit s’arrêter demain cela ne me pose pas de problème, j’ai d’ailleurs déjà arrêté. À côté de ça j’ai beaucoup de choses à vivre dans ma vie et à travers mon métier. Par contre je ne serai vraiment pas contre m’investir dans le foot par la suite et pourquoi pas faire le lien avec mon métier. Après, en tant que joueur dès que je ne prendrais plus de plaisir j’arrêterais.
*entretien réalisé avant le tirage
Aurélien Finet
Crédit Photo : Coralie Sombret – Kévin Devigne – Gazettesports
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