En infériorité numérique – comme lors de la levée inaugurale à Nice – les Amiénois n’ont pu éviter la défaite face au FC Nantes-Atlantique (2-1). Mais peuvent , comme sous le ciel azuréen à l’époque, nourrir des regrets…
« Nous ne travaillons pas au quotidien pour ensuite jouer à dix contre onze presque tout le match ! Les choses ont biaisé sitôt le carton rouge. Ce n’est pas viable. Il y a certes de la logique dans tout cela mais je ne l’accepte pas ». Visiblement agacé, voire exaspéré, Luka Elsner exprimait clairement sa déception après la défaite de l’Amiens SC face au FC Nantes-Atlantique (1-2) Un revers que les siens auraient (peut-être) pu éviter…
« Nous avons été capable de revenir au score – par Bongani Zungu (71e) – et par conséquent c’est d’autant plus dur. L’équipe démontre alors qu’elle ne lâche rien, qu’elle arrive à trouver des solutions. Nous avons ce point en main et puis on se relâche ». En quelques mots, le responsable technique de l’ASC résumait ainsi le scénario catastrophe d’un duel où la formation locale s’était parfois satisfaite à l’idée de ne plus avoir le monopole du cuir. S’exposant dès lors à une telle mésaventure.
Les choses ont biaisées sitôt le carton rouge. Ce n’est pas viable. Il y a certes de la logique dans tout cela mais je ne l’accepte pas
En infériorité numérique dès la demi-heure de jeu depuis l’exclusion (légitime) de Bakaye Dibassy -, les Samariens avaient donc laissé la maîtrise du ballon à un adversaire qui n’en demandait pas tant. Certes entreprenants, les Nantais se révélaient pour autant peu menaçant et ce manque de dangerosité paraissait donner raison à la tactique improvisée mise en place.
Cependant, au retour des vestiaires, la troupe dirigée par Christian Gourcuff devenue plus « audacieuse », trouvait la faille, par l’intermédiaire de Kalifa Coulibaly, idéalement servi par Mehdi Abeid (0-1 ; 53e).
Dans l’obligation de (re)mettre le nez à la fenêtre, de reprendre certaines responsabilités, l’ASC éprouvait des difficultés à passer la vitesse supérieure, à s’extirper d’une certaine léthargie. Jusqu’à ce que les entrées successives de Bongani Zungu puis Moussa Konaté – en lieu et place de Chadrac Akolo puis Gaël Kakuta – n’apportent un second souffle à un effectif qui paraissait en manquer. « Il n’est jamais chose aisée que d’évoluer avec un joueur en moins. Les brèches se font plus facilement » confiait Alexis Blin sitôt la rencontre. Une analyse qu’il est délicat de nier, voire contester.
Il faut apprendre à être compétitif jusqu’au bout
Et durant ce sursaut d’orgueil, à l’approche du « money-time », les Amiénois réussissaient à rétablir la parité. Du baume au cœur à une formation qui, il est vrai, n’avait cessé d’en avoir. Mais aussi une joie de courte durée pour ce même effectif qui se recroquevillait à nouveau devant le but de Gurtner. Un choix inconscient peut-être qui se révélait néanmoins lourd de conséquence… Surtout lorsque Moses Simon offrait l’opportunité aux visiteurs de reprendre la main.
« Il nous manque un truc, il nous manque quelque chose pour espérer conserver ce point et ne surtout pas le rendre » pestait Luka Elsner. Convaincu que le (bon) coup – au regard des circonstances – passa si près… « Il faut apprendre à être compétitif jusqu’au bout » ajoutait l’intéressé. Regrettant une défaite qui anéantissait les efforts des siens. « Si nous ne prenons pas de points, il faut se poser les bonnes questions. S’il y a un mur, il faut le casser ou l’escalader. Il ne faut pas demeurer devant ».
Philosophie bien personnelle que l’entraîneur amiénois entend bien privilégier très rapidement. Dès le déplacement à Toulouse où l’Amiens SC serait inspiré s’il parvenait à tirer son épingle du jeu. Afin d’éviter de commencer à gamberger…
Fabrice Biniek
Crédit photo : Léandre Leber – Gazettesports
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