Sur le banc de l’équipe fanion féminine de l’Amiens Porto Portugais, ce passionné de ballon rond affiche la volonté de remonter le temps. Tout en se projetant vers l’avenir ! Un paradoxe qui est devenu son but.
C’est en toute discrétion que Dominique Chevalier s’est appliqué à pousser la porte de l’Amiens Porto Portugais à la fin de la période printanière. Avant même cependant que les championnats n’aient délivré leur verdict. « Les discussions, encouragées notamment par Hacène Kichou mon prédécesseur, ont démontré que nous étions sur la même longueur d’onde avec le président Abilio De Sousa Carneiro ! » raconte celui qui accède donc à la tête du groupe féminin. Une structure dont l’équipe fanion évoluera, cette année encore, en Régionale 1. Une passation de pouvoir qui répondait donc aux sollicitations, aux doléances mêmes du second nommé, « toujours autant passionné » mais animé par l’envie de prendre un peu de recul.
Et s’il a pris soin de les poser à l’Amiens Porto Portugais sans faire grand bruit, le nouvel entraîneur apporte dans ses valises une solide expérience. Un savoir-faire dont les féminines de Montières ont jadis pu bénéficier. De la belle « et inédite » aventure nationale, Dominique Chevalier en garde d’excellents souvenirs. Qu’il n’hésite d’ailleurs à raviver lorsqu’il prend soin de feuilleter l’album aux souvenirs.
L’homme de la Division 2 à Amiens-Montières
« Cela restera comme l’un des faits marquants de ma carrière. J’espère en connaître d’autres néanmoins, tout aussi fort en émotion » mentionne l’intéressé. Avant de poursuivre : « J’espère ici-même, où le club affiche ces prétentions. En témoigne la confiance qu’il m’accorde ».
Quelques mots qui traduisent un projet « ambitieux » que l’ancien responsable technique d’Amiens-Montières, « alors en Championnat de France de Division 2 », a souhaité relever. Tout en retenue… « Le contexte me semble bien différent mais cette adrénaline détient, à mon sens, une saveur identique » confie celui qui ne manquera pas de s’inspirer de cette précédente aventure dans l’antichambre de l’Elite féminine. « Amiens-Montières avait su, à l’époque, entre 2012 et 2014, tirer son épingle du jeu ». Honorable comportement selon un amoureux du ballon rond dont la passion s’était (pourtant) jusqu’alors décliné au masculin.
Sur le banc successivement de « l’Olympique Amiénois (1984 – 1988) puis de l’Amiens SC aux côtés des juniors puis de formations de Ligue (1988 – 1994) », Dominique Chevalier entrait alors dans l’histoire d’Harondel. Un club qu’il propulsera de l’anonymat d’un championnat départemental à l’ex-Division d’Honneur ! Avec quelques jolis coups en Coupe. Performances qu’il évoque encore avec la gorge nouée : « C’est exceptionnel ce qui s’est passé. Si les projecteurs se sont parfois braqués sur moi, il convient aussi et surtout de saluer la prouesse du travail consenti par toutes les personnes de l’ombre » rappelle-t-il.
« Changer sans révolutionner »
Ephémèrement au chevet de l’AS Gamaches puis de l’ESC Longueau « le temps d’un exercice », Dominique Chevalier (re)découvrait les plaisirs de l’enseignement footballistique « parfois ludique » auprès des plus petits. Au sein même de la pépinière de l’Amiens SC qu’il fréquentera durant quatre saisons. Insouciance de la jeunesse qu’il prolongeait au RC Salouël « dans un registre de responsable de l’école de foot et des U15 » puis à l’US Camon où lui était confié le groupe U18.
« A l’époque, je m’étais autorisé à prendre contact avec les dirigeants d’Amiens-Montières, venant d’entériner le rapprochement des deux clubs » se souvient-il. Se réjouissant de ce « voyage dans l’inconnu » et d’un challenge qu’il avait brillamment relevé. « Il est compliqué, voire impossible de comparer les deux genres » avoue celui qui parait être séduit par la déclinaison au féminin. Son arrivée à l’Amiens Porto Portugais en est d’ailleurs l’illustration…
« Les agréables moments passés à Quevauvillers, alors en Excellence puis en Interdistrict 2014 / 2016 ne m’ont jamais fait oublier cette atmosphère » murmure l’homme de 59 ans. Comme s’il souhaitait presque se dédouaner.
Des ambitions à définir
« Abilio de Sousa Carneiro entend s’investir dans le football féminin. Ses préoccupations m’ont interpellé et voilà » Simple comme bonjour, pour celui qui espère « redonner un souffle nouveau à un effectif perfectible ».
Toujours en « étroite collaboration » avec son prédécesseur Hacène Kichou – lequel d’ailleurs l’assistera lors des échéances dominicales – il consent à définir ces objectifs : « Ils sont simples. Ne vous attendez pas à une révolution ! Le groupe doit se remettre en question, rompre aussi avec la tradition. C’est une nouvelle méthode de travail qui lui sera proposé » Dans quel but ? « De s’élever le plus haut possible » prévient Dominique Chevalier, ne mentionnant – astucieusement et volontairement – son plan de marche.
« Les résultats qui s’enchaîneront, je le souhaite, seront le révélateur. Il est toujours délicat de jalonner son avenir, tant les paramètres sont nombreux, imprévisibles ». Zones d’ombres qui devraient cependant rapidement se dissiper depuis la rentrée des troupes le 5 août et une succession de rencontres amicales afin que l’Amiens Porto Portugais appréhende la Régionale 1 du bon pied. Nanti d’un statut de trouble-fête ?
Fabrice Biniek
Crédit photos : Léandre Leber
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